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Ashes to Ashes

Publié le 13 juillet 2013 par Pomdepin @pom2pin

L’Angleterre est en effervescence en ce moment, à cause d’un événement sportif qui est totalement méconnu de l’autre côté de la Manche: les Ashes. Contrairement à ce que le nom pourrait faire croire, il ne s’agit pas d’un concours de grillades, mais d’une compétition de cricket, qui se dispute depuis 1882 entre l’Angleterre et l’Australie. On ne plaisante pas avec les Ashes, David Cameron, premier ministre, Nick Clegg, vice premier ministre et Ed Miliband, chef de l’opposition y sont tous trois allés de leur vidéo d’encouragement, avec des trémolos dans la voix, évoquant même leurs souvenirs d’enfance ou la dernière fois que l’Angleterre a gagné à domicile.

Pour ceux qui connaissent le baseball américain, ça y ressemble, mais en beaucoup plus compliqué. Le cricket est au baseball ce que Wimbledon est au tennis de plage avec ses raquettes fluos et sa balle en mousse. Il y a toute une série de compétitions, mais ce sont les Ashes qui passionnent le plus les foules. Le trophée ayant la taille d’un briquet, on pourrait croire qu’il a donné son nom à la compétition. Pas du tout. Après la première rencontre, brillamment remportée par les Australiens, un journaliste anglais se lamentait sur l’état du cricket anglais, parti en fumée, et dont il ne restait que des cendres, soit en anglais, Ashes. Le trophée est donc minuscule. On a l’impression qu’un joueur a volé un playmobil à son petit neveu. Ce serait en fait une petite urne contenant les cendres d’une balle représentant le cricket anglais. Il aurait été offert ironiquement par l’équipe australienne aux Anglais après cette première rencontre mémorable.

La principale difficulté rencontrée par beaucoup d’expatriés pour se captiver pour ce sport mal connu en France, est la durée des match: lors des Ashes, ils durent généralement entre 3 et 5 jours. Le record absolu pour un match de cricket étant une rencontre de 10 jours entre l’Angleterre et l’Afrique du Sud, en 1939. La partie se termina d’un commun accord sur un match nul, car les anglais devaient prendre le bateau pour rentrer. Et pour les Ashes il y en a 5 matchs! Bien sur, les joueurs comme les spectateurs font une pause la nuit.

De loin, le cricket a un air follement classe et désuet. Les 11 joueurs de chaque équipe sont habillés entièrement en blanc, avec pantalon long, petit débardeur, casquette a écusson. On fait une pause pour le thé. Le score est incompréhensible pour quelqu’un qui n’a pas fait math sup, il y a les innings, les targets, les overs….Même la fréquence de la compétition dépasse l’entendement de l’expatrié moyen. Cela revient tous les 18 ou 30 mois, ce qui est d’une logique implacable pour un pays qui refuse toujours de s’adapter au système métrique, beaucoup trop simple. Mais quand on se tourne vers le public, on se rend compte que c’est en fait un sport très populaire, impression vite confirmée par les interviews des joueurs.

Au cricket, on ne gagne pas par épuisement de l’adversaire, mais on lançant une balle, en tapant dedans avec une batte, ou en gambadant sur le terrain après cette même balle. Il y a aussi des petits bâtonnets…je n’ai pas bien suivi, je ne pense pas que ce soit purement decoratif. Même après plusieurs années passées ici, l’engouement fanatique que déclenche ce sport reste un mystère pour moi, tout autant que ses règles.

La presse anglaise est agitée depuis 2 jours par une grande controverse, un joueur anglais ayant apparemment triché : faut-il gagner à tout prix, ou perdre mais avec l’honneur? Le débat est ouvert.

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