On a quasiment tous déjà entendu le nom « Andie MacDowell » et son visage ne nous est pas seulement familier parce qu’elle a été l’égérie de je-ne-sais-plus-quelle-grande-marque. Dove ou l’Oréal je crois, mais on s’en tamponne le coquillard. Andie MacDowell est surtout connue pour son rôle dans Quatre Mariages et un Enterrement, et elle est maintenant l’héroïne de Cedar Cove, l’adaptation américaine d’un roman de Debbie Macomber. Jamais entendu parler ? Moi non plus.
Si j’ai eu vent de la série, c’est parce que Teryl Rothery y a un rôle. Mais si ! Vous connaissez Teryl Rothery ! C’était le Dr. Janet Fraiser dans Stargate SG-1 ! N’ayant pas grand chose à regarder ces temps-ci, je me suis dit que j’allais tenter Cedar Cove, histoire de voir ce que deviens l’interprète de notre docteur préféré. Et puis si Andie MacDowell est dedans, ça doit avoir un minimum d’intérêt, non ?
Le pitch. Andie MacDowell interprète Olivia, juge à Cedar Cove, une charmante petite bourgade (sûrement pas si petite que ça s’il y a un juge, me direz-vous. Je me suis fait la même réflexion). Divorcée et mère d’une jeune adulte, elle voit sa vie changer le jour où un vieil ami d’Université, aujourd’hui homme politique influent, lui propose un poste très convoité de juge fédéral. Lors de ce pilot bien chargé, Olivia joue les entremetteuses, organise son déménagement, essaie de se débarrasser du fiancé de sa fille et tombe sous le charge du gentil journaliste qui vient d’arriver en ville.
La critique. Au bout d’une heure de pilot, on se demande où la série veut en venir. Quel est l’intérêt de ce programme ? Les dernières scènes arrivent et on pense enfin comprendre. Olivia va commencer une nouvelle vie ailleurs, en tant que juge fédéral, et ce sont ces aventures-là que nous allons suivre. Et bien non ! Que nenni ! Mon cœur de féministe a eu bien mal quand notre héroïne a refusé le poste quel convoitait temps pour rester dans son bled, certes joli, mais complètement mort ! Quelle bonne raison pourrait-elle avoir de refuser cette opportunité en or ? Son nouveau mec, entre autres, et ça, ça craint.
J’ajouterais que Teryl Rothery est totalement absente de ce pilot (elle arrive apparemment dans l’épisode deux) et que j’ai été extrêmement déçue par la prestation de Andie MacDowell, qui fait d’Olivia un personnage plat et sans grand intérêt, malgré un passé assez noir (marqué par le mort de son fils adolescent) qui mériterait d’être traité plus à fond dès le premier épisode. La mort de ce jeune homme paraît plus marquante pour sa sœur, Justine, interprétée par Sarah Smith qui se révèle être l’actrice la plus intéressante de Cedar Cove.
La conception de la série est également on ne peut plus étrange. La diffusion commence avec cet épisode pilot long d’une heure et vingt minutes qui ressemble étrangement à un téléfilm. Suivent ensuite dix épisodes, et enfin, aux alentours de Noël, un autre téléfilm. En conséquence, le débat porte plus sur la numérotation des épisodes que sur la série elle même, car le pilot est en fait l’épisode 0. On s’y perd.
So Hallmark. Cedar Cove est la nouvelle série phare de Hallmark Channel et a réuni 2,62 millions de téléspectateurs pour son pilot. La chaîne on-ne-peut-plus-familiale fait office de nutella télévisuel ; ces programmes sont clairement de la comfort food. On ne regarde pas pour le plot fascinant ou le cast implacable. Non, on regarde parce que ça finit bien. C’est gentillet, trop gentillet même. Si on HBO-ise Cedar Cove, on pourrait créer un très bon drama politique, mettant en scène une juge troublée par la noyade de son fils et un journaliste cherchant vainement une histoire à raconter dans cette petite ville étrange, et cela entre deux réunions aux alcooliques anonymes. En fait, lorsque l’on est fan de séries dans lesquelles on peut s’engager pleinement et réfléchir, on ne peut rien sauver dans les séries de Hallmark Channel, sauf peut-être l’idée de départ.