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Roms ou gens du voyage: le feuilleton estival se poursuit

Publié le 02 août 2013 par Juan
La chronique désolante de l'incompréhension municipale face à l'hébergement, provisoire ou non, des Roms ou des gens du voyage s'impose dans notre actualité estivale avec davantage d'acuité que le reste de l'année.
On pensait bien sûr avoir fait le tour de la question.
Bien sûr.
On croit l'avoir fait: on confond pourtant encore les Roms, pour la plupart roumains et bulgares, avec les gens du voyage, français et itinérants. On connait le manque d'aires d'accueil et de logements, mais  certainement pas seulement pour eux. Les communes ont souvent des finances exsangues. La mixité sociale est déjà une corvée pour nombre de maires. Comment faire le tri entre la résignation et l'indifférence ?
Chaque semaine, des exemples nous saisissent pourtant ici ou là.
Mardi 23 juillet, les forces de l'ordre ont détruit un campement sauvage situé au Dock de la Maltournée, le long du canal à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Ses habitants, environ 150 personnes, dont 75 enfants, avaient déjà quitté les lieux.
Le 24 juillet dernier, le maire PS de Wissous, Régis Roy-Chevalier, a décidé de couper l’alimentation en eau courante d'un campement de fortune. Le journal local Essonne Infos rapporte: "Du point de vue des écologistes, ce geste de la municipalité est perçu comme un aveu de faiblesse pour un maire qui tente de pousser au départ ceux qu’il ne parvient pas à expulser dignement. EELV 91 craint ainsi une marginalisation des Roms, dont la mairie serait en partie responsable par ses décisions." 
A Lille, le 24 juillet également, les forces de l'ordre ont déplacé une vingtaine de caravanes d’un camp de Roms dans le sud de la ville, installée en bordure d'un campement.
Au Havre, des Roms s'installent sur un terrain de l'Eglise. Ils viennent d'être expulsés de leur lieu de campement. La hiérarchie catholique locale s'indigne. Elle en appelle à la responsabilité de la mairie. Puis elle cède, et accepte d'accueillir ces Roms.
La gestion des aires d'accueil est aussi un "business". Guillaume Gendron, pour Libération, nous décrit la chose vendredi 26 juillet. Il cite l'exemple de la société SG2A L'Hacienda, fondée par Alain Sitbon puis racheté par le groupe Saur, numéro 3 de l’eau en France: 250 salariés, 200 aires à gérer, et un chiffre d’affaires annuel de 10 millions d’euros. "Contrairement aux idées reçues, l’utilisation d’une aire d’accueil n’est pas gratuite. Les familles louent les emplacements à la journée (à Sannois c'est 3 euros par jour) et payent l’eau et l’électricité, à des tarifs souvent bien supérieurs à la normale." La Cour des Comptes s'est indignée des disparités de prestations et de la qualité de la gestion du secteur. Son rapport, publié en octobre 2012, vaut le détour: "L'insuffisante prise en compte des enjeux liés aux modalités de gestion des aires et des besoins d’accompagnement de ce public s’expliquent notamment par les importantes difficultés de pilotage de la politique conduite. La mise en œuvre opérationnelle au niveau local s’effectue sans orientations suffisantes et harmonisées, tandis que le pilotage de cette politique au niveau national reste cloisonné entre les différents ministères."
Dans la nuit de vendredi 26 à samedi 27 juillet, deux Roms sont blessés, à Saint-Denis. On évoque une "expédition punitive", "montée par une quinzaine de personnes."
Ce 31 juillet, un campement installé dans un terrain privé près de Montpellier doit être démantelé."Les caravanes se sont installées en toute illégalité il y a au moins quatre ans sur le domaine du château de la Mogère, Un camp sans eau ni électricité. La justice a donné raison au propriétaire de ce terrain privé." Vous avez bien lu: quatre ans de procédures...
Il y a quelques jours, une journaliste du Monde s'est voulue pédagogue sur ce feuilleton estival.
Instructif.

Roms et gens du voyage : pourquoi ces tensions... par lemondefr


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