En 1983, des hauts fonctionnaires britanniques craignaient une Troisième guerre mondiale avec l’URSS.
Ils avaient donc élaboré un scénario de conflit nucléaire et avait rédigé le discours de la reine à ses sujets. Des documents inédits dévoilés par les Archives nationales britanniques.Ce sont des documents inédits qu’ont rendu publics ce jeudi 1er août les Archives nationales britanniques. En 1983, le monde occidental est divisé. L’URSS fait face au reste de l’Europe et à l’Amérique. C’est la guerre froide. De l’autre côté de l’Atlantique, Ronald Reagan décrit le bloc soviétique comme « diabolique », l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Moscou, lui, décrit l’action du président Andropov comme « extrêmement inquiétante ».
Des documents inédits
La situation apparaît donc suffisamment tendue pour que de hauts fonctionnaires britanniques craignent l’éclatement d’une troisième guerre mondiale. Les documents dévoilés révèlent l’existence d’un plan d’action en cas d’attaque nucléaire, et d’un discours rédigé à l’attention de la reine Elizabeth II contrainte d’annoncer aux Anglais le nouveau conflit.
Le discours de la reine était prêt
Dans un document de 320 pages, baptisé Wintex-Cimex 83, un comité composé de membres de l’armée, des services secrets et du ministère de l’Intérieur avait donc élaboré un scénario dans lequel le bloc soviétique aurait attaqué le reste de l’Europe. Le nombre de victime au Royaume-Uni est estimé à 33 millions et la seule réponse possible est celle d’une réponse nucléaire de l’OTAN. Tout était prévu, de la Une des journaux britannique (celle du Sun par exemple, était toute noire avec un titre en page 2 : « Guerre, le mot que nous ne voulions pas écrire ») au discours de la reine. Un discours, dont Elizabeth II n’a jamais pris connaissance, avait ainsi été rédigé pour elle, par lequel elle aurait annoncé la triste nouvelle à ses sujets.
Voici la retranscription du discours de la reine Elizabeth II annonçant la Troisième guerre mondiale aux Britanniques :
« La dernière fois que je me suis adressée à vous, il y a moins de trois mois de cela, c'était pour partager avec vous le bonheur d'un Noël en famille. Nos pensées à tous étaient tournées vers les liens essentiels qui lient les générations entre elles. L'horreur de la guerre n'aurait pu paraître plus lointaine, alors que ma famille et moi-même partagions la joie des fêtes avec la famille formée par le Commonwealth.
Aujourd'hui, la folie de la guerre s'étend de nouveau sur le monde et notre courageux pays doit se préparer à survivre, confronté aux pires obstacles. Je n'ai jamais oublié la peine et la fierté que j'ai ressenties avec ma soeur lorsque, depuis notre nursery, nous avons écouté les mots inspirés déclamés par notre père en ce terrible jour de 1939. Je n'aurais jamais pu imaginer que cet horrible devoir me reviendrait un jour.
Nous savons tous que les dangers auxquels nous devons faire face aujourd'hui sont bien supérieurs à ceux traversés auparavant au cours de notre longue histoire. L'ennemi n'est plus un soldat armé d'un fusil, ni même un pilote bombardant nos villes, mais le pouvoir fatal de nouvelles technologies mal exploitées.
Mais, quelles que soient les horreurs qui nous attendent, toutes ces qualités qui nous ont aidés à préserver notre liberté par deux fois déjà lors de ce terrible siècle nous donneront de nouveau la force dont nous avons besoin.
Mon mari et moi-même partageons avec de nombreuses familles à travers le pays la peur de perdre ces fils, filles, maris et frères qui sont partis pour servir leur pays. Mon fils adoré Andrew est en ce moment même sur le terrain, auprès de son unité, et nous prions sans cesse pour sa sécurité et celle de tous les soldats qui comme lui servent leur patrie ici et à l'étranger.
C'est cette unité familiale qui constitue notre plus grande défense contre l'inconnu. Si les familles demeurent unies et fortes, offrant un abri à ceux qui n'ont pas de foyer ni de protection, alors notre volonté de survivre ne peut être brisée.