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Le Monde publie aujourd'hui une tribune de Jean-Pierre Faye où il reprend sa bataille contre ces grands intellectuels, Heidegger, Carl Schmitt, Junger qui auraient, à l'entendre, favorisé l'arrivée au pouvoir de Hitler. L'article est assez décousu, s'en prend aussi bien à la déconstruction (sans citer Derrida) qu'à la pensée de Carl Schmitt et l'argumentation guère convaincante. S'il suffisait de quelques cours ou de quelques conférences devant des grands patrons pour fabriquer le totalitarisme, cela se saurait. Mais Faye cite dans son article plusieurs mots de Heideger, mots connus, qui déconsidèrent complètement la pensée de ce philosophe qui a tant fasciné l'intelligentsia française. Une seule suffit à couvrir de ridicule l'essentiel de son oeuvre : dans sa "Profession de foi en Adolf Hitler, la Bekenntnis zu Adolf Hitler il décrit le Führer comme l'instant de "retourner à l'essence de l'Etre". Qu'il ait été ou non nazi importe au fond assez peu, mais qu'il ait pu ainsi confondre en une même phrase le "retour à l'être" qui revient en permanence dans ses textes et Hitler indique tout simplement la vacuité d'une pensée qui a fini à force de confondre poésie et philosophie par tourner en rond autour de quelques vieilles rengaines réactionnaires.