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Corruption : mise en examen de Philippe Kaltenbach, sénateur-maire PS de Clamart

Publié le 06 août 2013 par Copeau @Contrepoints

Au-delà du scandale révélé par des vidéos prises à l'insu de l'élu, cette affaire conduit à s'interroger sur le système qui mène à de telles corruptions.

Par le Parisien libéral.

Corruption : mise en examen de Philippe Kaltenbach, sénateur-maire PS de Clamart

Le sénateur-maire PS de Clamart Philippe Kaltenbach est mis en examen ! TF1, France 2, Libé et Marianne vont-ils mettre ce fait divers en une ? Apparemment, non. Ils ont raison, ça ne fait qu'un scandale de plus qui éclabousse le parti majoritaire.

Récapitulons :

  • 11 Juillet 2013 : Le parquet de Lille a ouvert une information judiciaire contre X, visant des faits de corruption et d'abus de biens sociaux au sein de la fédération socialiste du Pas-de-Calais.
  • 13 Juillet 2013 : Le tribunal de Marseille note que Sylvie Andrieux, député élue avec une investiture socialiste, est responsable du détournement de 700 000 euros, dans le cadre d'un clientélisme électoral.
  • 1er Aout 2013 : Jean-Noël Guérini, le président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône, se voit signifier par le parquet de Marseille son renvoi devant le tribunal correctionnel, dans une affaire de «détournement de fonds publics».

Corruption : mise en examen de Philippe Kaltenbach, sénateur-maire PS de Clamart
Quant à Philippe Kaltenbach, serait-il surprenant que le cumulard de Clamart (il est maire de la ville de Clamart, sénateur des Hauts-de-Seine, président de l’Union départementale des Élus Socialistes et Républicain des Hauts de Seine, et président de la communauté de commune Sud Seine) soit coupable de ce dont la justice l'accuse ? Évidemment, il convient d'attendre l'issue du procès, et pour le moment, Philippe Kaltenbach bénéficie comme tous les justiciables de la présomption d'innocence.

Néanmoins, si Philippe Kaltenbach est mis en examen, c'est bien parce qu'il se serait peut-être fait remettre de l'argent en liquide dans le cadre d'une affaire de logement, pour aider un "ami" qui a perdu un appartement qui appartenait au "conseil général".

Faudrait-il blâmer Philippe Kaltenbach pour cela ? Au vu de la loi française, que le sénateur-maire fait voter et appliquer, aussi bien qu'en termes de possible fraude fiscale, sans même parler de la morale, oui, il faudrait le blâmer. Mais dans le fond, Philippe Kaltenbach n'est-il pas aussi victime, quelque part, de ce système fou qui s'appelle logement social ?

La théorie du logement, c'est que tout le monde en a besoin et que chacun adapte sa recherche à ses ressources. Si on est très riche, ou avec des revenus élevés, on peut se permettre d'acheter ou de louer un triplex de 400m² dans le Marais, et si on est très pauvre, ou avec des revenus faibles, on fait une collocation à Clichy-sous-Bois, et les loyers (ou les prix au mètre carré) sont censés refléter ces différentes solutions d'offre et de demande.

Seulement, certains petits malins, théoriciens de l'égalitarisme, ont perturbé le système. Ils ont décidé que, pour ceux dont les revenus étaient jugés trop faibles, la collectivité devait intervenir. C'est le principe des HLM. Une ville, ou un conseil général, grâce à l'argent pris de gré (ou plutôt de force) au contribuable, achète des logements (au prix du marché) que l'on pourrait par exemple louer à 3000 euros, et choisit de les louer à 1000 euros. Ou alors, cette ville ou ce conseil général fait construire, toujours avec de l'argent pris au contribuable, des logements neufs, qui vieillissent ensuite plus ou moins mal.

Est-il est juste que certains soient aidés pour se loger quand d'autres paient le prix du marché ? Non, bien sûr, tout le monde aimerait payer moins plutôt que plus, et faire peser le surcoût sur le voisin. C'est normal et rationnel de profiter du système si on en bénéficie, mais ce n'est pas juste.

Les partisans de l'égalité objecteront le fait qu'en France et en région parisienne notamment, il n'y a pas assez de logement. Ils oublient de dire que la pénurie de logement est entretenue par la puissance publique, qui a décrété, en France, que, par défaut, un terrain n'est pas constructible.

En région parisienne, au vu de la structure des revenus des franciliens, 65% de la population est éligible au système HLM. Autrement dit, il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus car, évidemment, 65% du parc de logement n'est pas en HLM. Une telle situation donne un pouvoir absolument démesuré aux responsables des collectivités territoriales chargés d'attribuer des logements, et c'est dans ce sens que la corruption réside dans l'existence même du système. Les maires voient à longueur de journée des gens qui viennent leur demander un logement social. Ce qui est étonnant, c'est bien qu'il n'y ait pas plus de corruption.

Pouvoir diviser son loyer par deux ou trois et faire porter la différence sur les feuilles d'imposition du voisin est une opportunité telle que beaucoup de gens seraient prêts à tout, et il n'y a pas à juger cela, c'est parfaitement compréhensible. D'ailleurs, si on en croit le bloggueur de Puteaux, Christophe Grebert, certains sont effectivement prêts à franchir les frontières du bon sens, pour ne pas dire plus.

Le système des HLM est fondamentalement injuste, par nature, en plus d'être inefficace. En outre, il porte dans son principe même les germes de la corruption. Heureusement, pour une fois, la solution est simple : il faut privatiser, tout bonnement, et supprimer le concept. Chaque occupant actuel de HLM devrait se voir proposer la possibilité d'acheter son HLM, ou de partir. Le concept de HLM est à ce point pervers que certains occupants pensent même être titulaires du droit de donner à un enfant ou à un autre proche le droit de récupérer le bail et ses avantages, oubliant que leur droit à occuper un HLM est lié à une situation juridique ou sociale spécifique.

Il est temps de rappeler qu'il n'y a pas de "droit au logement", encore moins de "droit au logement social". L'existence du concept de HLM ne sert qu'à alimenter la frustration pour ceux qui n'en bénéficient pas et l'immobilisme pour ceux qui en bénéficient, le tout aux frais du contribuable.

L'ami de Philippe Kaltenbach n'a pas ou plus les moyens d'habiter à Clamart ? Qu'il déménage plus loin ou dans quelque chose de plus petit ! Sinon, bravo pour la République irréprochable qui était promise, il y a un an !

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