Magazine Côté Femmes

Critique du magazine féministe Bridget

Publié le 06 août 2013 par Juval @valerieCG

Lorsqu'on m'a parlé du magazine féministe Bridget (quel nom à la con sérieusement), j'étais très dubitative, d'autant plus quand j'ai découvert que son directeur de publication est Frédéric Truskolaski.

Tentons donc de mettre de côté ce point là ce qui va être remarquablement compliqué. Il ne me gêne pas forcément qu'on traite le féminisme comme un produit bankable ce que va faire sans nul doute Truskolaski, pas plus qu'il ne me gêne d'adopter des codes féminins pour parler de féminisme (c'est ce que je faisais au début de ce blog d'ailleurs mais je ne suis pas douée en la matière).

Causette est en train de hurler que Bridget les copie. Je n'ai jamais aimé Causette donc je ne serais pas très objective. J'ai toujours considéré que si j'achète un magazine c'est pour me divertir (opinion donc toute personnelle). Si je veux lire sur un sujet féministe quelconque,  je lirais davantage des livres ou des articles universitaires. Je me suis donc toujours parfaitement fait chier à la lecture de Causette, qui m'apprend des choses que je sais déjà sans arriver à être drôle. Je ne suis donc pas dans la cible de Causette ou de Bridget mais je trouve que ce dernier réussit mieux son coup même si je pense que l'humour utilisé ne me correspond pas (sans doute une question d'âge). C'est vraiment tomber de la lune que de parler de plagiat dans la presse, la majorité des magazines étant des copies les uns des autres.

Les sujets traités dans ce magazine sont des sujets basiques du féminisme : le harcèlement de rue, le slut-shaming, les femmes dans le sport etc : sujets que je connais déjà (comme à mon avis toutes et tous les féministes que je connais). Encore une fois, je ne suis donc pas forcément la cible de ce magazine et c'est là à mon avis où le bât blesse ; la cible ne me parait pas bien définie : des féministes ne vont rien apprendre dans ce magazine et donc cesser de l'acheter et des non féministes seront rebutées par un ton "trop féministe". Au passage, tous les sujets traités l'ont été sur des blogs féministes et les articles sont pour la plupart des resucées de ces articles (l'article sur les jeux video est un résumé clair du texte de Mar_Lard par exemple). Avant d'être un plagiat de Causette, Bridget est malheureusement et avant tout un  condensé de ce qui s'est écrit sur les blogs féministes (et pour certains sujets cela n'a visiblement pas été lu correctement).

Donc résumons. Un directeur de publication pour le moins étrange. Une maquette qui ressemble à Causette. Des sujets recopiés de blogs.

Venons en au contenu.

J'ai un gros, un énorme problème avec l'obsession biologisante de ce magazine
Je cite en vrac "dur, dur de ne pas avoir de zizi". "la véritable différence entre un homme et une femme, au fond est biologique : c'est celle des organes sexuels" (dans un article sur le genre...), "naître avec deux chromosomes X". Ce genre d'erreurs est fréquente mais quand elle tend à se répéter elle me gêne beaucoup.
Je ferai sans doute un énième billet sur le sujet mais il convient avant de vouloir parler "théorie du genre" de comprendre ce qu'est le genre. Et avant de parler de transgenre, de ne pas parler de femmes à chromosomes X au risque de tomber dans la transphobie la plus élémentaire.

L'edito est très bien, même si je pense que parler de cisgenre sans explication va en perturber plus d'un-e. Une note aurait été nécessaire afin d'expliquer de quoi on parle. Au hasard, l'article sur Antigone, un groupuscule dont on n'a parlé que sur le net me semble superflu. L'article sur Pécresse serait correct sans les phrases de fin comme "Pécresse est folle". La pages sur les jeux video.; comment dire. Un "Merci mar_lard d'avoir écrit 150 pages que j'ai résumées" aurait été utile. Le Bechtel test est intéressant même s'il est recopié de blog féministe.

Si je n'avais pas entendu parler de Truskolaski, j'aurais eu un a priori plutôt positif sur ce magazine. Quand je l'ai acheté, je me suis dit qu'enfin quelqu'un allait réussir à parler de féminisme à un public qui n'y est pas sensibilisé. Je le répète, il faut arriver à parler de féminisme avec les codes du mag féminin c'est à dire un ton léger, drôle, complice parfois un peu niais mais qui fonctionne. Peut-être trouverais je cela parfaitement navrant maintenant mais j'ai souvenir de plumes de la presse féminine dans les années 90 qui étaient à hurler de rire.  Si le fond est toujours à chier dans les mags féminins, la forme est souvent réussie.
Il est assez difficile je trouve de parler légèrement de féminisme ; j'en suis pour ma part incapable. En bref, je n'en suis clairement pas la cible. Je n'ai pas beaucoup d'états d'âme en sachant qu'une type veut faire du fric avec le féminisme si tant est qu'il ne traite pas mal le sujet. A voir si cette aventure dure plus d'un numéro ; en tout cas j'incite les éventuels-les non féministes à acheter ce numéro afin qu'ils/elles nous donnent leur avis.


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