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Réponse de la semaine : Tout est beau, circulez il n y a rien à voir…

Publié le 28 avril 2008 par Algy
Le Président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a accordé une interview à la revue "Afrique-Asie" qu'elle publie dans son numéro du mois de mai 2008.
Question: Que répondez vous à ceux qui insinuent qu'il y'aurait un déphasage entre le niveau avancé du développement socio-économique et le processus d'évolution politique en Tunisie?
Réponse: C'est parfois un jugement erroné que l'on porte sur la réalité politique tunisienne.
Je ne vais pas reprendre les réalisations de notre pays sur le plan économique, mais me contenter de rappeler que nous avons toujours proclamé un principe fondamental dans nos réformes, celui de l'interdépendance entre démocratie et développement.
Nous avons toujours tenu à les faire avancer de pair. Les faits sont là; ils sont patents. La Tunisie est, aujourd'hui, un pays de multipartisme, avec neuf partis politiques, dont six représentés au Parlement.
Je vous signale que, jusqu'en 1987, c'est le système de parti unique qui a prévalu. Avant 1994, aucun parti d'opposition n'était représenté au Parlement. Avant 1999, aucun dirigeant de l'opposition ne pouvait se présenter à des élections présidentielles. C'est grâce aux reformes que nous avons introduites que la situation a changé. Ainsi, 20% des membres de la Chambre des Députés et des conseils municipaux appartiennent aujourd'hui aux partis de l'opposition.
Afin d'élargir la participation de l'opposition à la vie politique, nous avons annoncé récemment un projet de révision de la loi électorale qui garantira aux partis d'opposition un minimum de 25% des sièges à la chambre des députés et dans les conseils municipaux.
Aujourd'hui, tous les partis de l'opposition participent au débat public, et publient librement leurs journaux. Le processus démocratique est un choix enclenché de manière irréversible en Tunisie.
Plus d'une année et demie nous séparent des prochaines élections présidentielles et législatives. La campagne électorale n'est donc pas encore ouverte en Tunisie. Ce que nous nous employons à faire, c'est de veiller à ce que toutes les conditions soient réunies pour que le scrutin soit transparent et équitable.
Question: Certains prétendent que la Tunisie accuse un retard en matière de droits de l'homme. Quel est votre avis à ce sujet?
Réponse: Ceux qui le prétendent ignorent totalement la réalité tunisienne. Par contre, si vous parlez des critiques, je vous précise que nous acceptons volontiers la critique.
Dans ce domaine, comme dans d'autres, nous sommes conscients que beaucoup reste à faire. Néanmoins, les réalisations sont déjà nombreuses et l'évolution réelle. Les réformes introduites depuis 1987, ont consolidé l'Etat de droit. Nous avons entrepris diverses mesures qui ont favorisé la protection et le respect des droits de l'homme en Tunisie. J'aimerais mentionner, à titre d'exemple, l'adhésion de la Tunisie à l'essentiel des conventions internationales en matière de droits de l'homme et l'intégration de ces textes dans notre ordonnancement juridique national, les différentes réformes du code pénal, qui ont renforcé les droits des citoyens en encadrant rigoureusement les procédures exceptionnelles de garde à vue ou de détention préventive, et en garantissant les droits de la défense tout comme les voies de recours des justiciables. Un comité supérieur des droits de l'homme et des libertés fondamentales a été créé, et ses attributions ont été régulièrement renforcées, ce qui lui permet, désormais, de visiter inopinément les établissements pénitentiaires, de recevoir les plaintes des citoyens et d'enquêter sur toute atteinte aux droits des détenus. Nous avons humanisé le système pénal tunisien, en remplaçant des peines privatives de liberté par des peines de substitution comme les travaux d'intérêt général, et adopté l'indemnisation de tout citoyen condamné à tort et dont l'innocence vient à être prouvée.
Les grands progrès réalisés par la Tunisie sont salués par la plupart des pays du monde. L'on a pu le constater, par exemple, lors de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'Homme du 8 avril à Genève, ou, avant cela, lors du débat du comité des droits de l'homme des Nations Unies à New York, au mois de mars denier. Nous entendons tirer amplement profit des recommandations que nous fera le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, pour faire évoluer les droits de l'homme, en renforçant la coopération avec les organes onusiens et régionaux qui pourront constater, par eux-mêmes, les réalités de notre pays et éviter, ainsi, de se laisser abuser par les jugements d'entités qui instrumentalisent la question des droits de l'homme à d'autres fins.
Source
Impression de déjà Lu (ici) !!!

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