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Via Alta des géants du Val d Aoste: quand les orages disent non...

Publié le 08 août 2013 par Sylvainbazin

Je suis arrivé à Niel, un petit village perché au-dessus du bourg de Gaby, dans la vallée du Lys, une rivière qui coule donc en contre-bas de cette région, au pied du Mont Rose. J'y suis allé à pied depuis mon auberge de Greyssonet Saint Jean,  après quelques heures d'effort tout de même et un dénivelé finalement pas si anodin, mais pas par le chemin prévu.  La météo m'a interdit aujourd'hui d'emprunter la Via Alta.  J'ai rarement vu un aussi mauvais temps que ce matin, en tous cas en montagne. Ma matinée fut d'ailleurs assez épique!
Je repars donc, après un bon petit déjeuner et ayant déjà décidé de raccourcir un peu mon étape pour m arrêter à Niel. Celle de demain sera donc très longue mais le temps sera normalement à nouveau beau et puis après je pourrais songer à prendre un peu de repos.  Le ciel n'est pas clément.  Bien sombre et bouché.  Des nuages menaçant s'élèvent vers les cimes, le tonnerre, refrain de ces deux derniers jours déjà, gronde.
Je ne suis pas très convaincu, sinon peu rassuré, lorsque après avoir suivi le fond de vallée un instant,  le chemin s'élève à nouveau. Je grimpe tout de même,  traverse un pont au-dessus d'un torrent au débit impressionnant. Mais peu après,  la pluie redouble, les éclairs se font plus violents et le tonnerre gronde tout près.  Je suis soucieux.  Deux jours déjà que je me trimballe dans la montagne avec ces compagnons là. Mais cette fois ci c'est vraiment inquiétant.  Un petit torrent dévale déjà du chemin,  les zones pierreuses sont assez glissantes et à découvert je ne me sens plus vraiment en sécurité. Et puis surtout c'est un vrai déluge.  Je m'arrête plusieurs fois,  j hésite à poursuivre mon chemin.  Je ne sais pas exactement où se trouve le premier abris possible dans la montée.  Le ciel est totalement bouché et l'espoir d'une amélioration rapide me semble peu probable. Après avoir dépassé une croix, je décide de rebrousser chemin.  Finalement j'étais monté tout de même assez haut car je mets assez longtemps à redescendre. Je fais aussi bien attention car le terrain est glissant.
La pluie continue de tomber très forte et je pense donc avoir pris la bonne décision.
Je marche donc dans la vallée,  sur les chemins, les trottoirs puis malheureusement quand il n'y a plus d'autres choix sur la route qui descend vers le bourg de Gaby. Pour me réchauffer et ne pas traîner dans la circulation je cours presque tout le long. Je m abrite sous quelques porches avant de reprendre ma course.
Enfin, je croise un restaurant, dans le hameau de Boury, qui tombe vraiment comme une bénédiction.  Le vieux monsieur qui se tient devant la porte est le propriétaire des lieux et m'invite bien sur à rentrer me réchauffer et me sécher un peu à l'intérieur.  Je suis un peu l attraction, trempé comme je suis. Les clients compatissent, de gentils échanges s'engagent.  Le patron m'explique, en français,  que la vallée est historiquement très diverse en culture et en langues parlées,  entre français, italien et allemand. 
Au bout d'un moment comme je trouve le lieu agréable et que la pluie ne faiblie toujours pas,  je décide de rester déjeuner là,  également sur les conseils d'un vieux client, qui me dit être naît à Paris, qui me dit qu'on mange bien à l'auberge Laurent.
Le repas est effectivement très bon et me requinque un peu.  En plus, le patron, très gentiment, me fait un bon prix...
Je repars alors que le temps semble enfin se calmer.  Trot jusqu'à Gaby, dans une vallée assez encaissée mais plutôt belle, dominée par des cascades impressionnantes, puis je reprends un sentier, le grand trail Walser, un autre itinéraire de randonnée,  pour remonter sur Niel. Je marche doucement dans cette montée,  les journées copieuses et la météo m'ont bien fatiguées. J'espère pouvoir bien recharger mes batteries ce soir pour profiter d'une belle dernière journée demain sur la Via Alta.  A vrai dire cette journée particulière et cette déviations m'ont bien plu, malgré le fait que je suis arrivé vraiment trempé et que la matinée fut un petit peu stressante.  D'abord parce que cela m'a permis de voir le Val d'Aoste différemment et pour les rencontres du jour, et puis après tout quand la nature dit non... enfin, cela fait partie de l'aventure!

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