Pourquoi j’aime les dividendes croissants

Publié le 10 août 2013 par Chroom

Les investisseurs de dividendes croissants se concentrent généralement sur des entreprises aux activités stables, avec un taux d’endettement faible, des économies d’échelle, et qui fabriquent ou vendent des biens et services d’usage quotidien. Mon portfolio est rempli d’entreprises de grande qualité pourvues d’avantages concurrentiels, de marques, d’avantages technologiques ou des brevets. Cette stratégie comporte plus d’un atout pour les investisseurs qui ont un horizon à long terme et qui se sont fixés l’indépendance financière pour objectif principal.

Voilà pourquoi j’aime tout particulièrement les dividendes croissants :

1. Les investisseurs qui achètent un actif dans l’espoir de le revendre plus tard avec une plus-value peuvent être particulièrement affectés par la volatilité du marché. C’est une des nombreuses raisons qui m’ont tenu à l’écart de l’or. Les émotions provoquent la destruction de la richesse. Si vous achetez une action à 35 $ pour la vendre à 40 $ ou plus et que le titre baisse à 30 $, il est facile de paniquer, car le fossé entre votre objectif et la réalité s’élargit. L’investisseur cherche alors à vendre pendant qu’il le peut encore. Le manque de contrôle sur les émotions est l’une des raisons pour lesquelles la plupart des investisseurs feraient mieux d’investir dans des fonds indiciels.

Pour faire fi des mouvements irrationnels de la bourse, j’investis dans les dividendes croissants. Les balancements du marché ne représentent que des opportunités d’achat d’actions de qualité à bon prix. Une baisse des prix constitue une marge de sécurité par rapport à une mauvaise analyse fondamentale ou de futurs problèmes avec la société. Avec des prix en baisse je peux aussi acheter plus d’actions avec la même somme d’argent. Et plus d’actions signifie plus de dividendes.

Les cours des titres ne signifient pas grand chose pour moi, à part les acheter à meilleur prix. Je n’ai pas l’intention de les vendre pour financer ma retraite anticipée, de sorte que leur prix m’importe peu. Tant que les sociétés ne coupent pas leurs distributions ou modifient radicalement leur modèle d’affaires,  je suis heureux de continuer à recueillir les dividendes. Je les réinvestis actuellement mais plus tard je les utiliserai pour payer  mes dépenses. Cela signifie que j’ai peu d’inquiétude sur les réactions émotionnelles de l’ensemble du marché.

2. Les dividendes croissants me forcent à miser sur les entreprises dont la qualité est éprouvée. Il est difficile pour une entreprise de verser des dividendes pendant des décennies, tout en les élevant chaque année. Il y a des catastrophes naturelles, des cycles économiques, des changements dans les goûts des consommateurs ou dans la réglementation gouvernementale, des taxes, des rappels de produits, la concurrence, des expirations de brevets et l’entretien des infrastructures. Beaucoup d’autres choses encore peuvent nuire à la capacité d’une entreprise à payer, sans même parler d’augmenter, un dividende pendant 10, 20 ou 50 ans.

Seules les entreprises avec de produits fantastiques, une utilisation prudente du capital et un accent sur ​​le rendement des actionnaires peuvent assumer de tels historiques de dividendes. Une société comme Coca-Cola (KO) a traversé la bagatelle de deux guerres mondiales, la Grande Dépression, les trois chocs pétroliers, la chute des tours WTC, la crise financière consécutive aux subprimes, suivie de celle des dettes gouvernementales… Les sociétés de haute qualité surmontent les échecs et continuent à créer de la valeur pour les actionnaires à long terme. Elles continuent à payer, et à augmenter les dividendes sur de très longues périodes. Ces derniers sont la preuve tangible que la société travaille correctement, sans avoir recours à des artifices comptables.

Bien sûr, je pourrais investir dans un titre à la mode du moment, comme Netflix, Inc. (NFLX)  ou  Facebook Inc. (FB). Il faudrait néanmoins qu’ils soient capables de survivre à de grands changements économiques tout en augmentant le cours de leurs actions, puisqu’ils ne paient pas de dividendes. Ils n’ont pas vraiment une longue histoire à proprement parler, mais ils sont très tendance par contre. Donc, ça doit compter pour quelque chose. Et, ils sont relativement bon marché, pensez donc…  FB  dispose actuellement d’un PER de 183 et  NFLX de 316. Pourquoi acheter une entreprise de qualité comme KO, dont les actions « forcent » actuellement un investisseur à payer 22 fois les bénéfices alors que vous pourriez payer près de 183 fois les bénéfices d’une entreprise non éprouvée comme FB ? En plus l’ancêtre KO vous paie pour la posséder, tandis que le gamin Zuckerberg ne vous donne que dalle.

3. La croissance du dividende d’une société de qualité dépasse l’inflation, ce qui augmente mon pouvoir d’achat au fil du temps. Le taux d’inflation au cours des 10 dernières années a été en moyenne proche de 4% par an aux USA. La plupart des entreprises dans lesquelles je suis investi augmentent leur dividende sur un rythme qui dépasse largement ce chiffre. Par exemple, la société Procter & Gamble (PG)  a récemment augmenté son dividende de 7%, ceci après 59 années consécutives de hausse. Comparez cela à des obligations qui paient un taux d’intérêt fixe au porteur. Un bon du Trésor américain à 10 ans vous rétribue de 1,70% par an en ce moment. Cela signifie que vous êtes susceptible de recevoir un rendement total négatif sur 10 ans si vous deviez le conserver jusqu’à échéance, à cause de l’inflation. Entre ce bon du Trésor et les 3.10%  de rendement de PG (sans compter la croissance des dividendes et du cours des actions), le choix est évident.

4. Les revenus tirés des dividendes sont vraiment passifs. Beaucoup de gens rêvent d’une source de revenu passif leur permettant de financer leur mode de vie comme ils l’entendent. Eviter de devoir se farcir le fameux « métro-boulot-dodo » jusqu’à 65 ans, juste pour payer des factures, ce serait quand même pas mal… Un revenu passif signifie que vous gagnez de l’argent presque sans aucun effort. Souvent cette notion est associée aux blogs, posséder sa propre entreprise ou investir dans l’immobilier. Bien que toutes sont des sources valides de revenus à des degrés divers, sont-elles vraiment passives?

Bloguer est tout sauf passif. Je passe de nombreuses heures par semaine à écrire de nouveaux articles et administrer mon site. De même, posséder sa propre entreprise demande beaucoup de temps, alors même que 3/4 des start-ups échouent. L’immobilier est  couramment considéré comme une source de revenu passif, mais pour que ce soit vraiment le cas il faudrait en laisser la gestion à une agence immobilière. Toutefois, ces sociétés bouffent une partie de vos profits, et vous contactent de toute façon au sujet de décisions importantes, comme le remplacement de certains appareils ou des expulsions de locataires.

Coca-Cola (KO) ne me contactera jamais parce qu’une ligne d’assemblage rencontre un problème mineur ou parce que l’un de leurs milliers d’employés a un problème personnel. L’entreprise va simplement continuer à faire ses affaires et m’envoyer mes dividendes sans poser de questions. Le revenu de dividendes est vraiment passif, et même mieux, c’est un revenu qui est complètement indépendant de la localisation. Vous pouvez prendre la retraite à l’étranger ou voyager indéfiniment si votre revenu de dividendes est suffisant. Les dividendes sont aussi passifs parce que vous n’avez pas besoin de vendre des actions afin de recevoir un revenu. Vous n’avez rien à faire pour recevoir l’argent une fois que vous avez investi dans une entreprise qui verse des dividendes en espèces.

5. Les dividendes sont fiables et réguliers, comme des factures. Avec les dividendes, vous avez une assez bonne idée de combien vous allez recevoir, et quand vous allez les obtenir. Par exemple, Johnson & Johnson (JNJ) a toujours payé des dividendes en mars, juin, septembre et décembre (généralement autour du 13 de chaque mois). Et vous savez que JNJ va envoyer 0,66 $ de dividende trimestriel comme ils le font habituellement, à moins qu’ils décident de l’augmenter. La régularité des dividendes, et leur augmentation, sont le parfait antidote aux factures qui tombent tout aussi régulièrement. Si vous utilisez vos dividendes pour payer vos dépenses, vous apprécierez le fait que les entreprises vous versent une partie de leurs profits sur une base régulière et fiable. Voilà qui contraste avec l’exemple de l’immobilier. Un locataire qui ne paie plus son loyer, un appartement qui demeure vide ou la réparation de quelque chose sur la propriété… rien de très agréable à gérer.

Conclusion

Les dividendes croissants permettent d’investir sans se prendre la tête, sans paniquer et sans devoir trop bosser. La stratégie est viable, durable et offre une rentabilité totale solide sur le long terme. La source passive de revenus qui en découle permet de financer une retraite anticipée. Vous en faut-il encore d’avantage ?

Source : http://www.thediv-net.com/2013/05/why-i-love-dividend-growth-investing.html