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Les révolutions de la 4G mobile

Publié le 11 août 2013 par Ghbernard

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Les révolutions des réseaux 4G mobiles.

Les réseaux 4G présentés comme une évolution technique plus rapide que les réseaux 3G

Les opérateurs mobiles présentent souvent les services 4G comme une évolution certes majeure, mais une simple évolution technique des réseaux 3G précédents et de leurs nombreuses variantes nommées 3G+, HSDPA ou encore  HSPA avec lesquelles le consommateur était déjà bien perdu. Et dans la communication des opérateurs, l’utilisateur retient que la vitesse d’accès est beaucoup plus rapide en 4G qu’en 3G passant d’un maximum théorique de 7Mb/s avec la 3G à plus de 100 Mb/s en mobilité avec la 4G. C’est une présentation très réductrice du chambardement business qu’apporte la 4G, qui réalise enfin les promesses initiales des services de télécommunications mobiles.

Un service capable de répondre à tous les usages

La 4G réalise enfin la versatilité complète de tous les services à base de télécoms : elle est tout aussi capable d’envoyer des SMS que de fournir des programmes de télévision en direct de qualité HD. On savait que la 4G avait de meilleures performance que l’ADSL qui plafonne vers 22 Mb/s dans les meilleures conditions (même si l’introduction du VDSL2 devrait bien améliorer cette situation), mais la 4G offre des conditions idéales de production de service en mobilité, sans avoir à bricoler car la bande passante n’est pas suffisante comme ce fut le cas pour la 3G. Enfin un seul médium, la 4G, est capable de réaliser tous les services à base télécom demandés par l’utilisateur.

L’exemple d’un univers autonome : sa voiture

Prenons un exemple parlant : l’automobile. Quand nous sommes en déplacement, la voiture constitue un véritable univers autonome : le conducteur et ses passagers partagent le temps d’un trajet un espace réduit et autonome en totale mobilité. Ce n’est pas pour rien que début 2013 General Motors a annoncé un accord avec AT&T afin que toutes les voitures produites par GM à partir de mi 2014 (millésime 2015) soient entièrement équipées de 4G (navigation GPS, internet, téléphonie, streaming HD télévision pour les passagers) – Sprint et Chrysler ont annoncé une coopération similaire. La vague arrive, elle va affecter tous nos univers (familial, professionnel), elle va chambouler notre façon de vivre.

La nécessaire évolution des opérateurs de réseaux

Les opérateurs télécoms ont intérêt à ne pas de nouveau être en retard sur ces promesses : on se souvient de certaines menteries notamment de débit sur des services d’avenir tels que l’accès en fibre optique: les interconnexions internet étaient tellement sous-dimensionnées que ces technologies perdaient tout intérêt : à quoi cela sert-il d’avoir une Maserati, si on ne peut la conduire que sur des chemins vicinaux ? Les opérateurs vont devoir muscler leur infrastructure réseau pour accompagner le débit de la 4G et ne pas frustrer les utilisateurs. Les signes d’investissements, comme les nouveaux projets de câbles sous-marins transcontinentaux semblent indiquer que les opérateurs et leurs investisseurs ne vont pas rater ce « time to market », et que les capacités nécessaires seront disponibles en temps voulu. Les principaux opérateurs mobiles US ont bien compris ce phénomène en accélérant efficacement le déploiement des services 4G sur le territoire.

La relation au client à réinventer.

Cette capacité à répondre à tous les usages du consommateur en mobilité est une première historique. Un offreur pourra répondre complètement aux besoins du marché : il va donc pouvoir accompagner son client dans la durée et lui offrir des services perçus comme à forte valeur ajoutée. Pour reprendre l’exemple de l’automobile, le conducteur ne voudra sûrement pas remettre en cause son installation télécoms multimédia intégrée tous les 6 mois, surtout si elle marche bien, alors qu’actuellement l’utilisateur mobile n’hésite pas à remplacer sa carte SIM par une offre mieux-disante, tellement les offres sont fonctionnellement similaires et interchangeables. Cela devrait donc aiguiser les appétits des acteurs qui voudraient profiter de ce changement de paradigme : dans le cas de la voiture, qui en définitive aura la légitimité et sera perçu comme le « service provider » : l’opérateur télécom ou le constructeur automobile ? Et pour le constructeur automobile, n’est-ce pas, enfin, le moyen de ré-établir une relation permanente et durable avec ses clients? Cela promet sans doute une compétition entre les opérateurs télécoms et les as du marketing et de la relation client (distributeurs et marques), qui prendront sans doute des formes renouvelées de Mobile Virtual Network Operator (MVNO) appliquées à la 4G.

Les opérateurs US à la pointe

Il y a cinq ans, peu d’experts auraient misé le moindre sou sur les opérateurs mobiles US, tant le découpage géographique des licences  semblait complexe, et le service à un niveau plus basique que le GSM à l’Européenne. Néanmoins, les opérateurs du Nouveau Monde (incluant les Sud-Américains), ont remarquablement comblé leur retard et pris un gros train d’avance (avec les Asiatiques) en lançant avant les Européens la vraie 4G – LTE. Ils ont surtout été capable de séduire la clientèle et de lui apporter une vraie valeur ajoutée, si bien qu’un consommateur américain est prêt à payer en moyenne plus de 50€ d’abonnement (en hausse) par mois*, là où le consommateur français ne paie que 34,6€ (en forte baisse)**. Aujourd’hui les opérateurs US sont des cash machines qui vont certainement croitre à l’international, sans doute en Europe, car leur croissance US est règlementairement limitée.

Les défis pour les opérateurs

Mais le vrai défi des opérateurs, riches ou pauvres, est de savoir appréhender le nouveau monde de services qui s’ouvre avec la 4G : développer des services dans une relation à long terme avec l’utilisateur, qui ne pourra plus être le zappeur d’aujourd’hui s’il prend goût aux services réellement à valeur ajoutée qu’on lui proposera. Mais les opérateurs mobiles seront-ils les mieux à mêmes pour répondre aux nouveaux besoins et nouvelles envies des consommateurs ou bien les professionnels du marketing et de la relation client. Les marques seront-elles les vecteurs de ces changements, comme Apple a pu l’être avec les terminaux mobiles ?

*Rapport financier du 1er trimestre 2013 d’AT&T

**Rapport financier du 1er trimestre 2013 de France Telecom

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