C’est toujours avec beaucoup d’impatience que j’attends la sortie des films Marvel, spécialement ceux de la saga X-Men. Les épopées sociétales de ces superhéros ont subtilement bercé mes jeunes années sans modèle dans un monde en crise légué par les golden years (chômage, chute du mur de Berlin, débat sur l’immigration, revendications gay, conflit israelo-palestinien, etc). En mettant en image les luttes entre minorités ostracisées et majorité normative, les X-Men nous montrent que la lutte peut aussi avoir lieu pour obtenir un monde de paix dans lequel chacun possède sa place et peut vivre avec ses voisins en parfaite harmonie (merci Prof. Xavier).
Petit récapitulatif de la saga cinématographique des X-men jusqu’à maintenant: notre nouveau millénaire a débuté en fanfare avec une magnifique trilogie (2000, 2003, 2006) ainsi qu’un prequel réussi (2011) mettant en scène les personnages principaux de la saga. Vu le succès du personnage interprété par Hugh Jackman, vient s’intercaler le (un peu trop) testotéronné X-Men Origins: Wolverine (2006) qui retrace l’histoire de Logan: la découverte de ses pouvoirs, son lien avec certains personnages et le projet gouvernemental (Projet X) qui l’a laissé amnésique et muni d’un squelette recouvert d’adamantium (griffes comprises dans le menu).
Pour The Wolverine, nous pouvions nous attendre à une suite des origines du personnage. Mais avoir placé cet épisode après la conclusion épique de la trilogie X-Men apporte toute l’ampleur dramatique à ce film. Le dernier volet porte sur grand écran la sublime saga du Phénix Noir, qui se termine par la mort tragique de Jean Grey devenue (n’ayons pas peur des mots) cinglée, par un bon coup de griffes bien placé de Logan. Dès lors, comment tourner la page lorsque l’on est responsable de la mort de l’amour de sa vie…
L’histoire débute avec un héros à la dérive, loin de ses compagnons qui lui avaient donné un sens à sa vie, accablé par les remords de ses derniers actes. Il décide de ne plus jamais faire de mal à personne et de vivre en ermite avec ses souvenirs. Cette isolation est néanmoins ponctuée par les apparitions douces-amères de Jean Grey en nuisette durant son sommeil, lui rappelant sans cesse sa culpabilité et ce qu’il a perdu à jamais. Dans ce contexte, il revoit Yashida, un ancien officier japonais qu’il avait sauvé du bombardement nucléaire de Nagasaki et devenu entre temps un mania de firmes biotechnologiques dans la capitale nippone. Celui-ci, mourant, propose de lui retirer son don de régénération et par la même occasion son immortalité. Son destin pourrait ainsi fléchir vers de nouveaux horizons, loin des conflits et des combats. Le fait que Mariko, sa petite fille d’une beauté à couper le souffle, ait besoin de protection pourrait bien faire pencher la balance.
Parlons-en des femmes dans ce film. Loin du modèle de la princesse de Walt Disney, ici les filles prennent leur vie en main et n’ont pas peur de balancer quelques torgnoles pendant les bastons de mecs. Mariko, beauté rebelle et farouche; sa soeur Yukio, mutante au pouvoir de prémonition et maniant le katana comme personne; Dr Green alias Vipère, ravissante mutante aux méthodes sadiques dignes de 50 Shades of Grey : nous obtenons le trio “la Belle, la Side-kick et la Vilaine” qui dilue délicatement le trop-plein de testostérone du film. Les décors zen de l’architecture japonaise apportent également sa touche raffinée à l’esthétisme ambiant tout au long de l’histoire.
Au final, amenez-y votre copain féru de nobles aventures et de baston, amenez-y votre copine en manque de romantisme, amenez-y votre cousin taré qui adore les scènes de torture et de mutilation, amenez-y votre meilleur ami gay fan de la plastique gonflé-musclé de Hugh Jackman: tout le monde sera content (désolé pour les clichés accablants ci-dessus). Au sujet de la 3D, bien que j’apprécie facilement, dans The Wolverine, à part 2-3 scènes pif-paf-poum comme celui de la bagarre sur le toit d’un TGV, elle n’apporte vraiment pas grand chose visuellement.
Pour les fans de la saga comme moi: ATTENTION !!! Restez bien assis encore un peu au fond de votre siège après le générique, vous verrez un teaser avec certains de vos personnages préférés annonçant le film tant attendu de 2014 X-Men: Days of Future Past. Ce prochain film réalisé par Bryan Singer (réalisateur de tous les films sauf X-Men: The Last Stand) mettra en vedette les Sentinelles, robots construits par les Industries Trask et ennemis des mutants, et le fameux voyage temporel réunissant les personnages (et les acteurs) de la trilogie et du préquel X-Men: First Class. La patience est une vertu, paraît-il.

Wolverine, le personnage le plus emblématique de l’univers des X-Men, est entraîné dans une aventure ultime au cœur du Japon contemporain. Plongé dans un monde qu’il ne connaît pas, il doit faire face au seul ennemi de son envergure, dans une bataille à la vie à la mort. Vulnérable pour la première fois et poussé au bout de ses limites physiques et émotionnelles, Wolverine affrontera non seulement l’acier mortel du samouraï mais aussi les questions liées à sa propre immortalité.
Sortie : 24/07/2013
Durée : 2h06
Année de production : 2013
Genre : Action, Fantastique
Origine : USA
Réalisateur : James Mangold
Acteurs : Hugh Jackman, Tao Okamoto, Rila Fukushima
