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Affaires: l'éphéméride de l'été

Publié le 13 août 2013 par Juan
Vous étiez partis, nous étions en vacances. Il fallut suivre, il faut se mettre à la page. L'actualité politique estivale ne fut pas avare en bonnes ou mauvaises affaires, judiciaires ou simplement scandaleuses à défaut d'être réellement politiques.
3, 4 et  8 juillet: les juges en charge de l'affaire Tapie/Sarkozy perquisitionnent le cabinet d'avocats parisien Fried Frank, où travaille Maurice Lantourne, avocat de Bernard Tapie. Ils saisissent plusieurs documents édifiants révélés par le Monde le 29 juillet: deux courriers de Lantourne, adressés les 5 et 12 septembre 2006 à Pierre Estoup, qui expliquent sa version de l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais. Ce dernier sera quelques mois plus tard, "signer une déclaration d'indépendance et rédiger dans sa quasi-globalité la sentence arbitrale accordant 405 millions d'euros à M. Tapie, le 7 juillet 2008"; des notes de Bernard Tapie "à des hommes politiques alors qu'il a prétendu n'avoir fait aucune intervention politique". En particulier, les juges ont récupéré, d'après le Monde, "dix courriers adressés depuis 2004 par l'homme d'affaires à des décideurs – Patrick Ouart, conseiller justice de M. Sarkozy à l'Elysée, ou Brice Hortefeux –, dont quatre à Claude Guéant, secrétaire général de la présidence jusqu'en 2011."

Par ailleurs, le 9 août, d'après Reuters, Bernard et Dominique Tapie sont déboutés par le tribunal administratif de Paris du recours qu'ils réclamaient en référé pour annuler 15 millions d'euros d'arriérés d'impôts réclamés par l'administration fiscale leur réclame.

5 puis 8 juillet, dans l'affaire du Karachigate, Ziad Takieddine est confronté à Nicolas Bazire, ex-directeur de la campagne d'Edouard Balladur en 1995 et témoin de (re)mariage de Nicolas Sarkozy, et Thierry Gaubert, membre du staff du candidat et ex-proche conseiller de Nicolas Sarkozy. Il déclare aux juges: ""J'ai effectivement remis des sommes à M. Gaubert personnellement, à trois reprises pour un total de 6,2 millions de francs. Ces sommes ont été remises à M. Gaubert à Genève (...) Je m'étais assuré auprès de M. Bazire que M. Gaubert agissait sur ses instructions". Fin juillet, Ziad Takieddine refuse de payer sa caution de 4,3 millions d'euros.
18 juillet, Mediapart révèle que Louis Alliot, le compagnon de Marine Le Pen, est rémunéré par cette dernière comme assistant parlementaire au Parlement européen, à hauteur de 5.000 euros par mois. C'est contraire au règlement de l'institution... si Louis Alliot était officiellement le compagnon de Marine Le Pen. Cette dernière explique aussi sec qu'elle n'est ni mariée ni pacsée avec M. Alliot: "Je ne suis ni mariée à Louis Aliot, ni liée avec lui par un Pacte civil de solidarité (PACS), ni par une déclaration fiscale commune, ni par un quelconque statut reconnu par l'État français, toujours au titre de l'article 58". On nous prend pour des c....
20 juillet, on apprend de la Cour des Comptes que le site Internet de Carla Bruni-Sarkozy a coûté 410.000 euros de réalisation aux contribuables, sur le budget de l'Elysée, quand son mari Nicolas était président. Gros scandale ! La dame dépêche son avocat qui explique aux médias qu'il ne s'agissait que des pages d'Elysée.fr dédiée à l'ex-Première dame. On nous prend pour des c.....
22 juillet, le site Mediapart est contraint, par  une décision rendue le 4 juillet par la cour d'appel de Versailles (Yvelines), de supprimer toute trace des enregistrements pirates réalisés par l'ancien majordome de Liliane Bettencourt, qu'il avait publié en juin 2010 permettant le déclenchement de l'affaire (fraude fiscale de Mme Bettencourt, relations Woerth/de Maistre; emploi de Mme Woerth, mise en examen de Nicolas Sarkozy, etc). Divers blogs et sites se décident à héberger les documents incriminés. Par ailleurs, la juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, est accusée de «violation du secret professionnel» dans la même affaire Bettencourt par le parquet de Bordeaux, dans les réquisitions.
30 juillet, les magistrats Renaud Van Ruymbeke et Roger le Loire perquisitionnent le siège parisien de Reyl et Cie, cette banque qui abritait les fonds cachés de Jérôme Cahuzac. D'après le Nouvel Obs, "des documents saisis lors d'une perquisition fin juillet au siège parisien de la banque suisse Reyl confortent certaines déclarations de son ancien cadre Pierre Condamin-Gerbier sur des comptes détenus en Suisse par des Français." Ce dernier avait accusé des contribuables français d'avoir également frauduleusement planqué de l'argent de cette même banque, sans toutefois livrer de noms. Toujours d'après le Nouvel Obs, les perquisitions n'auraient pas permis d'identifier d'hommes politiques dans les fraudeurs.
Par ailleurs, le journaliste Jean-François Achilli, intervieweur de Jérôme Cahuzac en avril dernier, a été débarqué de RMC moins d'un an après avoir rejoint la station.
2 août, Mediapart révèle que Jean-François Copé, député-maire de Meaux, président en titre de l'UMP, est allé donner une conférence rémunérée à Brazzaville (République du Congo). Un élu de la Nation qui va cachetonner à l'étranger en cours de mandat, ça ne choque personne à l'UMP. D'autres dirigeants de l'UMP, dont Rachida Dati, se sont également rendus là-bas pour les mêmes motifs. Le contenu, filmé, de l'intervention de Copé est d'une platitude et d'une banalité si confondantes que le motif réel de la rémunération devient suspect.
3 août, Libération ajoute un nouveau « boulet » pour Edouard Balladur dans l'affaire du Karachigate. Un témoin gênant dénommé Paul Manafort, consultant politique américain, "accrédite l'idée d'un financement occulte" de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Il déclare avoir été payé 65 000 euros pour effectuer un sondage et une note stratégique pour le compte du candidat... par le biais de l'un des intermédiaires des ventes d’armement au Pakistan, Abdul Rahman El-Assir.
6 août, le ministère de l'intérieur publie spontanément le détail de l'utilisation de la réserve parlementaire en 2012. Cette cagnotte de 134 millions d'euros est attribuée aux députés et sénateurs pour des "subventions" locales dans leurs circonscriptions. On découvre que certains députés ont été mieux lotis que d'autres, et qu'ils ont attribué leur enveloppe pour favoriser des activités locales avec un grand sens de leurs intérêts personnels. Cahuzac, par exemple, ancien président de la Commission des Finances, a pu dépenser en 2012 davantage que l'ensemble de ses collègues ministres (soit près de 1,5 million d'euros). L'année précédente, Gilles Carrez, rapport UMP du Budget, avait pu dépenser 3,8 millions d'euros pour sa ville Le Perreux !
7 août, Nicolas et Carla filent en jet privé pour le Cap Nègre. A l'UMP était en quasi-faillite pour cause de fraude électorale, Nicolas Sarkozy a versé... 7.500 euros.
10 août, Yves de Kerdrel, directeur général de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, suggère sur Twitter que Manuel Valls l'a mis sur écoute et fait supprimer, à trois reprises, son compte Twitter. On sourit.
Lire aussi:
  • Cocorico : l’affaire Cahuzac fait des petits ! (Marianne.net)

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