Nos amis les hommes. 13/08/2013

Le soleil vient de se lever. Encore une belle journée dont le fragile équilibre ne saurait être troublé par cet enculé d’ami Ricoré, son café soluble à peine comestible pour un militaire de carrière et les orages taquins venus refroidir nos ardeurs estivales. Il faudra profiter de la moindre seconde et du moindre centimètre carré turquoise de cette piscine trop grande et de ces saucisses aux herbes trop longues au prix du kilo indécent, avant de rentrer profiter de son ulcère dans les embouteillages parisiens. En attendant, mon foie s’engorge et ma rate s’affine. Les cigales, ces nuisances sonores qui sont à la campagne ce que les mobylettes sont aux villes, interrompent à peine ces micro siestes de deux heures sous les figuiers centenaires : le pastis, à forte dose, est un très bon somnifère. Dans la cuisine aux mille odeurs de farigoule et de romarin, la ménagère affûte ses couteaux, pendant que l’homme, impatient et affamé, astique ses boules.
Ailleurs, la vie continue. Fukushima continue de déverser dans l’océan suffisamment de radioactivité pour éviter aux futurs baigneurs des siècles à venir d’avoir à s’exposer trop longtemps au soleil. Une bonne chose finalement, les mélanomes sont dangereux. Et s’il n’est toujours pas prouvé que les industriels, forts scrupuleux sur les règles environnementales, sont en partie responsables du réchauffement climatique, ou que la surpêche qui nourrit des millions de bouffeurs de sushis asiatiques est la principale cause de la disparition des thons et des tortues, la prolifération des méduses sur nos côtes en est une des conséquences directes. Proche de l’adolescent, sans cœur, sans poumon et sans cerveau, cet animal gluant composé à 95% d’eau se laisse dériver sans forcer pour mieux venir chatouiller les jambes velues du baigneur inconscient et pourrir ses vacances. Personnellement, j’aime me laisser caresser par la bête, espérant secrètement qu’une touriste hollandaise ait les bons réflexes de survie et vienne uriner sur la blessure naissante. Chacun ses hobbies ! Je déteste tous les autres jeux d’eau. La nature se dérègle gentiment, partout. Ainsi, des pêcheurs suédois ont eu la bonne surprise de trouver dans leurs rivières des pacus, poissons sud-américains proches du piranha, et qui ont la drôle de particularité de s’attaquer aux testicules des nageurs imprudents ! Faut-il voir dans cette migration inopinée une taille plus importante chez nos amis nordiques ou un simple hasard digne d’un bon film gore ? Personnellement, je ne me baigne que dans des piscines privées où l’on sait à peu près, qui de ce mannequin russe ou de cet autre brésilienne, s’attaquera à vos bourses !
Dans le Nord, on n’a pas de piscines privées ni de mannequins, mais l’on sait s’occuper intelligemment. Ainsi, c’est à Leffrinckoucke qu’a lieu annuellement le mondial de décorticage de crevettes. Et pour la 7e fois, c’est encore cette sacrée Nicole Vanzinghel qui gagne, ce qui commence sérieusement à agacer la concurrence moins douée ! Mais c’est comme ça, certaines sont douées avec leurs doigts, ça ne s’explique pas. La femme de Derek Medina ne devait pas l’être. Cet américain a eu la bonne idée d’exposer son corps sur Facebook après l’avoir tuée, ce qui change un peu des photos de vacances insipides et des chatons qui pètent. Mais dans ce monde un peu foufou, il y aussi des nouvelles qui font chaud au cœur : ainsi cet américain qui a retrouvé son portefeuille 24 ans après l’avoir perdu sur une plage et remis du coup la main sur sa carte de cantine ! On se prend à rêver alors qu’un bel ange gardien, une bonne âme, veille sur nous et que l’on peut désormais prendre le métro l’esprit tranquille ! Il y a une justice pour tout : le violeur espagnol a été arrêté, le livre de Nabilla ne marche pas (quelle idée aussi de faire faire un bouquin à quelqu’un qui ne sait pas écrire pour des fans qui ne savent pas lire ?) et Samir Nasri est à nouveau en équipe de France ! Un bien bel été en somme…

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