Magazine Médias

Et si l'État planifiait nos vacances ?

Publié le 14 août 2013 par Copeau @Contrepoints

Si l'intervention de l'État dans nos vacances vous paraît ridicule et grotesque, ne pensez-vous pas que toute autre intrusion des politiciens dans nos vies l'est aussi et que les choses ne fonctionnent pas bien en réalité à cause de cet empressement démesuré de contrôle étatique ?

Par Jorge Valín.

Imaginez qu'une quelconque stupide institution réalise une coûteuse étude payée avec l'argent de tous dont les conclusions seraient les suivantes : « La période des vacances crée un stress ponctuel au sein des familles, augmente le nombre de divorces et les disputes familiales et provoque une diminution de l'épargne des gens. » Je n'ai rien inventé, ce sont des conclusions réelles d'études réelles. Pour éviter ces facteurs négatifs, le gouvernement doit nationaliser les vacances des gens et les coordonner de manière centralisée pour créer un plus grand bien commun et de justice sociale.

Vacances

Que se passerait-il ? Un absurde comité d'experts serait créé, qui ne seront en réalité que des gars pistonnés, qui décréteraient qu'il n'est pas égalitaire qu'une famille aille toujours à la mer ou à la montagne car la famille est déjà divisée dans beaucoup d'occasion. On trouverait également injuste que les riches aient de meilleures vacances que la classe moyenne ou les pauvres. On dirait que chaque famille [...] devrait alterner, année après année, mer et montagne ; et que tous les cinq ans, une famille humble aurait des vacances de luxe. On créerait un ratio à cet effet et on tenterait de l'appliquer afin de devenir le pays avec les « vacances les plus égalitaires d'Europe ». On mettrait en place un ministère pour coordonner le tout et faire des études. On mettrait à sa tête des dirigeants du parti au pouvoir avec de hauts salaires. On engagerait plus de fonctionnaires, on créerait des entreprises publiques indépendantes de l'État, on établirait un nouveau budget et on émettrait de la dette propre puisqu'elles n'auront jamais assez de ressources suffisantes.

On dirait que les vacances doivent être quelque chose de démocratique. Vous n'iriez plus où vous ou votre famille le désireriez, mais bien dans des endroits décidés par la majorité selon quelque absurde critère gouvernemental. Un mois avant les vacances, il faudrait remplir une kyrielle de formulaires pour obtenir son droit aux vacances. Le ministère des Finances donnerait des points en fonction des revenus déclarés à l'impôt sur les personnes physiques. Les pistonnés de toujours obtiendraient les meilleures destinations estivales. Le « ministère des Vacances et des Loisirs du Bien commun » se rendrait compte que tout le monde choisit toujours les meilleurs endroits, spécialement la plage, ce qui crée des zones sans tourisme et ce ne serait pas égalitaire, et seraient créées des zones de bas tourisme et bas revenus, où un quota de familles devraient voyager alors qu'elles ne voudraient jamais y mettre les pieds. On dira également que certaines activités de vacances ne sont pas durables, comme se déplacer en voiture et il faudrait aller dans des trains bondés ou des autocars. On augmenterait les quotas de vacances à la ferme et écologiques où nombre d'entreprises du secteur recevraient des subventions et des traitements de faveur, plus préoccupés de l'argent de l'État que de la qualité offerte au client. Ce seraient des vacances soviétiques.

Avec le temps, le ministère serait ruiné par ses excès et on déciderait d'appliquer quelques mesures d'austérité en permettant aux gens de décider eux-mêmes de leurs vacances. Beaucoup diraient qu'il s’agirait d'une attaque aux vacances du peuple. « Si on libéralisait les vacances, les riches iraient vers de meilleures destinations que les pauvres, et c'est une attaque à l'égalité sociale. » Les partis politiques achèteraient des votes en affirmant qu'ils doteraient de plus d'argent le ministère, contrairement au gouvernement actuel. Finalement, rien ne se fera, mais les politiciens pourront dire, enfin, que « nous sommes tous égaux », bien qu'en réalité tout cela aura signifié la castration de notre liberté individuelle, le paiement de plus d'impôts, de plus de fonctionnaires, de plus de pistonnés et une plus grande dette publique. Nous serions plus pauvres, plus gris, plus moutonniers et tout se traduirait par un impact négatif significatif pour le pays au niveau économique.

Tout ceci n'est pas aussi fou et ridicule qu'il pourrait sembler. L'État prétend continûment réguler notre vie et notre économie avec des idioties comme celles que j'ai citées afin d’accaparer plus d'argent et de pouvoir. Actuellement, il nous dit comment conduire, éduquer nos enfants, ce que nous devons manger et va même jusqu'à nous dire comment faire le ménage, ainsi que le fit un ministre récemment. En réalité, les politiciens se préoccupent peu de nos vacances ou qu'elles soient égalitaires. Comme ils se préoccupent peu de nos pensions, de la santé, de la justice ou des libertés, c'est pourquoi tout tombe en ruine. Ils veulent seulement acheter des voix au travers de fantaisies irréelles. Si l'intervention de l'État dans nos vacances vous paraît ridicule et grotesque, ne pensez-vous pas que toute autre intrusion des politiciens dans nos vies l'est aussi et que les choses ne fonctionnent pas bien en réalité à cause de cet empressement démesuré de contrôle étatique ?

___
Traduit de l'espagnol.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Copeau 583999 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte