Jean-Yves Charlier devient nouveau PDG de SFR

Jean-Yves Charlier, a été nommé la semaine passée PDG de SFR, deuxième opérateur français, en remplacement de Stéphane Roussel. Ce dernier repart dans la maison-mère Vivendi. Il récupère une entreprise dont l’avenir reste encore incertain, selon certains médias.

Rappelons que M. Charlier, qui reprend donc la totalité de la direction de l'opérateur, avait été nommé directeur général de SFR en mai dernier, tandis que Stéphane Roussel, alors PDG, ne conservait plus que la présidence du conseil d'administration de l'opérateur.

M. Roussel quitte donc cette fonction pour devenir "membre de la direction générale de Vivendi", selon un communiqué du groupe.

Jean-Yves Charlier, un Belge de 49 ans, est le quatrième dirigeant en un an et demi à la tête de SFR après Frank Esser, Jean-Bernard Levy, et Stéphane Roussel, sans compter Michel Combes dont l'arrivée avait été annoncée, puis annulée au dernier moment, et parti pour devenir directeur général d'Alcatel-Lucent.

Une valse des dirigeants, qui témoigne de la fébrilité du groupe depuis notamment l’arrivée de Free Mobile début 2012. On remarque également la volonté de Vivendi de se concentrer sur ses activités médias.

Ce dernier a d'ailleurs récemment annoncé son intention de céder la majorité de ses parts dans sa filiale de jeux vidéo américaine Activision Blizzard ainsi que la cession prochaine au géant des télécommunications émirati Etisalat de sa filiale Maroc Telecom.

Les dirigeants de Vivendi ont même évoqué pour SFR l'entrée en Bourse ou encore sa séparation définitive avec la maison mère.

Dans le cas d'une séparation avec Vivendi, SFR qui représente encore près de 40% du chiffre d'affaires du groupe, porterait alors la majorité de la dette actuelle, qu'il pourrait rembourser avec des cash-flows par la suite.

Pourtant, après le séisme provoqué par Free, SFR commence à remonter lentement la pente en réussissant à endiguer l'érosion du nombre de ses abonnés. Il compte maintenant sur la simplification de ses offres et le lancement de la 4G pour se relancer.

Dès fin juillet, M. Charlier en tant que directeur général a d'ailleurs annoncé l'ouverture de négociations avec l'opérateur Bouygues Telecom pour partager une partie de leurs réseaux mobiles.

Cette mutualisation d'une partie des réseaux leur permettrait de "relever le défi que représente l'investissement dans les réseaux à très haut débit" tout en "offrant à leurs clients respectifs la meilleure couverture géographique et la meilleure qualité de service", ont ils expliqué.

Filiale à 100% de Vivendi, SFR comptait fin mars 2013 près de 21 millions de clients mobile, dont près de 17 millions d'abonnés, et plus de 5 millions de foyers abonnés à l'internet haut débit.