Magazine Humeur

Hannah Arendt et le nazi Adolf Eichmann

Publié le 14 août 2013 par Raymondviger

Critique film et cinéma

Hannah Arendt et le mal « ordinaire »

Si vous êtes fatigués des films d’action et des histoires d’amour trop légères, si vous cherchez un film qui a une profondeur historique et qui pose des questions autant sociales que morales… vous aimerez le film Hannah Arendt actuellement à l’affiche du cinéma Excentris.

Normand Charest – chronique Valeurs de société – dossiers Cinéma, Culture

débats société réflexions sociales
Un avantage secondaire non négligeable : vous n’y souffrirez pas de longues annonces bruyantes, avant le film. Pas de maïs soufflé, non plus : on passe directement à l’essentiel. Mais le film est en allemand avec des sous-titres français, ce qui ne m’a pas dérangé, dans mon cas.

Le procès d’Eichmann à Jérusalem

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L’histoire se passe en 1963. On se prépare à juger l’officier nazi Adolf Eichmann à Jérusalem. La philosophe et professeure réputée, Hannah Arendt propose au magazine New Yorker de couvrir le procès.

Mais plutôt que de faire un simple reportage, elle écrit l’équivalent d’un livre qui sera d’abord publié en cinq parties successives dans le magazine.

Or, la première partie fait déjà scandale, et la communauté juive se tourne contre elle, une juive allemande vivant aux États-Unis, et elle reçoit de nombreuses menaces de mort.

On lui reproche surtout d’avoir mis en cause des chefs juifs, et on refuse de faire porter une partie de la responsabilité par le camp des victimes.

La banalisation du mal

Dans sa série d’articles, rassemblés ensuite en un livre, elle apporte la notion, mal comprise par ceux qui ne la lisent pas (ou alors superficiellement), de la « banalité du mal », bien représentée par le cas d’Eichmann qui refuse toute responsabilité : il ne fait qu’obéir aux ordres, il n’était responsable que du convoi par wagons des prisonniers, et il n’avait pas à se soucier de ce qu’il leur arriverait par la suite, rendus à destination, c’est-à-dire aux camps d’extermination.

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C’est cette banalisation du mal qui lui semble le plus terrible. De grandes foules peuvent ainsi participer au mal par petites gouttes, apparemment innocentes, et permettent ainsi aux pires dictatures de régner.

Un film à voir pour réfléchir sur notre responsabilité personnelle et sur le danger de céder au mal si « ordinaire »… Parce que ça ne nous regarde pas, ou parce que tout le monde le fait ou que ça nous avantage.

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