Quand la médecine s’éveillera – UFML

Quand la médecine s’éveillera – UFML La révolte des médecins n’a pas connu de trêve. Ces derniers jours, on a pu lire et entendre des tribunes virulentes contre la politique de santé actuelle mais aussi contre l’ensemble des politiques de santé menées depuis des années. Leurs signatures ne sont ni anonymes, ni sous pseudos, elles émanent de figures médicales engagées dans la défense d’une médecine de qualité au service de tous. On a pu y lire le dégoût, l’amertume, les désillusions face à une radicalisation anti-sociale et pro-financière (C Lehmann). On a pu lire aussi les mises en garde on ne peut plus claires de Nicole Delepine, le refus de voir patients et soignants sacrifiés sur l’autel de la bureaucratie étouffante de notre pays. Certaines vérités dérangeantes sont assénées , généralement peu abordées tel un honteux secret de famille : un taux de suicide chez les médecins 3 fois plus élevé que la moyenne nationale.

D’autres « poils à gratter » pour les consternantes et récidivantes politiques de santé plus calamiteuses les unes que les autres s’expriment haut et fort, certains depuis des décennies. Dans le vide leur semblait-il.

Dans le vide astral d’une conscience absente chez nos leaders syndicaux préférés qu’il n’est plus nécessaire de nommer, avec la complicité d’une élite intellectuelle formatée pour servir des entités abstraites au détriment de l’individu, les médecins, formés à soulager l’individu mais formatés à culpabiliser de n’être que cela, se sont résignés, puis les jeunes se sont détournés et les anciens ont commencé d’attendre la fin…

L’UFML n’est ni de droite ni de gauche, l’UFML est éveillée, elle est née de ces mouvements d’indignation face à un métier bafoué et veut unir dans tous ceux qui la ressentent, autant qu’elle veut convaincre de la réalité de ces dangers. L’UFML voudrait être cette conscience collective d’un métier humain au service de l’individu : une conscience professionnelle qui, au fil des millénaires, a conduit les soignants à défendre les valeurs essentielles (santé, dignité, intégrité) mais qui doit devenir plus que cela. Les soignants doivent à présent s’unir et se lever, acquérir une conscience de leur propre valeur, autre que numéraire : une conscience politique qui doit leur ouvrir les yeux sur les dangers évidents d’une organisation des soins par des organismes payeurs privés, cette même conscience politique ne pourra que s’indigner des procédés iniques de sanction et traque des médecins et patients « déviants ». Il faut aussi éveiller une conscience sociale qui devra s’exprimer sans fausse retenue ou pudeur déplacée sur la pertinence d’un système qui se prétend solidaire alors qu’il vient à l’instant d’être vendu à peu de frais par des gouvernants cyniques à des organismes financiers dont les examens de conscience ne sont que probablement assez rares.

Il faut oser penser différemment, oser penser que cette vieille dame qu’est la sécu est en fin de vie, tandis qu’organismes assurantiels de tous poils, héritiers indélicats et arrogants, tournent autour de sa presque-dépouille et que l’on vous empêche vous les soignants, vous les patients, ses héritiers légitimes de seulement émettre des doutes sur le bien fondé de cette succession.

Mais surtout, surtout, osons défendre notre liberté et notre indépendance.

Nous UFML appelons à la résistance et nous continuerons sans relâche, aux cotés de tous ceux qui sont déjà debout, notre mission d’information pour qu’enfin la prise de conscience ait lieu et que cesse le massacre de ce que l’on prétend préserver : la qualité des soins, le patient au centre du système, le soignant décideur du soin.