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Intégration : USA 3 - France 0

Publié le 19 août 2013 par Lheretique

Quand je compare l'Amérique et la France, je me dis vraiment qu'on est nul à ch... en France, quand même. Les droits civiques des noirs sont récents, aux USA. Il n'a pas fallu un demi-siècle pour que les Américains portent au pouvoir un président noir. Et encore, cela aurait pu arriver bien plus tôt : à l'issue de la Guerre du Golfe, Colin Powell, le général en chef des armées américaines au Koweït et en Irak était donné gagnant très largement par tous les sondages en cas de candidature à l'élection présidentielle. Il a renoncé parce qu'il ne souhaitait pas impliquer sa famille dans la politique. Dans le cas contraire, ç'aurait été 15 années plus tôt qu'un noir serait devenu président aux USA. Et ce n'est pas tout : dans la plupart des compartiments de la société américaine, on trouve des hispanos, des arabes, des noirs, des asiatiques, et cetera, exerçant des responsabilité politiques ou économiques.

Et nous, pendant ce temps, avec notre pseudo-intégration de m..., rien nada. Rien n'émerge. A vrai dire, nous ne sommes pas non plus servis par les bras cassés qui peuplent les cités et se regroupent en bandes ethniques : ils renvoient une image détestable de l'immigration, contribuant à renforcer chez le Français un préjugé qui lui est hélas naturel.

De toutes façons, en France, ce n'est pas le mérite qui assure la promotion mais le réseau et le sens politique au sens le plus péjoratif de ce dernier adjectif.

Ce n'est pas en raison d'un racisme latent des Français qu'aucun immigré ne perce, mais à cause de la structuration même de la société française, toute entière organisée autour d'une longue tradition de courtisanerie, et ce, à tous les étages.

J'avais trouvé intéressante la volonté de Bayrou de propulser Alain Dolium en 2010 et ce que dit ce jeune entrepreneur sur l'entreprise, la politique et la couleur de sa peau est très révélateur du climat qui sévit dans notre pays.

Ce qui m'exaspère particulièrement c'est cette culture du bon sentiment ridicule : on porte aux nues stupidement la diversité (pourquoi la diversité serait-elle bonne en soi?) au lieu de féliciter ceux qui ont réussi par leur mérite et de les aider à faire face aux nombreux écueils qui les attendent dans notre société prétendument multi-culturelle...

Au fond, ce sont pour les mêmes raisons qu'on se défie d'abord des femmes, puis des jeunes, puis des seniors et ainsi de suite. Il y a une profonde culture de la superficialité, de l'apparence, de la cour, dans notre pays, qui pourrit absolument tout. Et cela commence très souvent par les collusions de toutes sortes.

A aborder les choses sous l'angle du communautarisme, on se ramasse complètement : les USA vivent en communautés et ils ne s'en portent pas plus mal. Là-bas, quelques lois fondamentales, mais nul besoin de bassiner le pays tous les quatre matins de grands discours sur la laïcité, l'intégration et tout le tralala. 

On devrait moins blablater, envoyer moins de circulaires dans les administrations mais offrir en contrepartie un environnement économique de qualité (pour le médiatique, j'ai renoncé à l'espérer), une école de qualité en laissant notamment les institutions privées s'installer dans les quartiers difficiles puisqu'il semble acquis que l'Éducation Nationale n'est bonne qu'à y ramasser la racaille là-bas, afin d'offrir à ceux qui veulent un avenir meilleur pour leurs enfants une issue de secours.

Je donne en exemple les USA mais il en va de même (dans une moindre mesure, toutefois) en Angleterre où nos jeunes diplômés d'origine immigrée sont ravis d'échouer sur une terre sur laquelle on ne leur demande pas constamment de rendre compte de ce qu'ils pensent et de ce qu'ils sont.

Pour nous, l'immigration, c'est toujours la stigmatisation ou le droitdelhommisme, jamais le débat sans tabous sur nos besoins économiques et nos seuils de tolérance. 


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