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Blancanieves

Publié le 20 août 2013 par Dukefleed
BlancanievesUn classique revisité avec un talent incontestable
En Andalousie dans les années 20, la petite Carmen, né d’un père Toréador de renom et d’une danseuse tout aussi célèbre sera Blanche Neige. Inutile d’en dire plus, la première scène est tellement forte que dévoiler la suite est vous faire perdre la surprise de la mise en place de l’histoire. C’est le conte originel revisité par un réalisateur de talent espagnol : Pablo Berger. La trame est Blanche Neige car élevé par une belle mère acariâtre jouée par une formidable comédienne : Maribel Verdu. Cette odieuse femme jalouse de sa belle fille mais non par sa beauté, mais parce qu’elle lui vole la vedette médiatique et qu’elle se retrouve en page 6 du magazine en vogue ; voilà un signe de modernité dans le propos. De même cette belle mère sadique est montrée comme un pervers sexuel chevauchant son chauffeur cravache à la main. C’est pas fini le chauffeur devant assassiné Carmen (Blanche Neige) n’échouera pas par pitié comme dans le conte mais à cause de sa libido. Continuons : sans user de la morbidité primitive de Tod Browning, les 7 nains sont exploités comme une curiosité de foire à la « Freaks » : film référence des années 30. Une lecture tout espagnole, moderne et orientée sur le désir se démarquant du conte initial. Blanche Neige deviendra aussi tour à tour Alice, Cendrillon (l’enfant esclave) et au final La belle au bois dormant. Ce film est une véritable féérie poétique, très personnelle, visuellement étincelant, intelligent et loin des clichés. Une grande réussite, épatant. L’exploitation du noir et blanc très prisé en ce moment est plus proche ici de « The Artist » que de « Tabou » du fait qu’il reste assez ancré dans les racines du genre : format 4/3, noir et blanc, muet constant, musique accompagnant chaque scène. Celle-ci pourrait être à la longue assommante mais non elle sublime constamment le film ; la bonde son est très inventive faîte de sonorités traditionnelles souvent mais toujours au service de l’histoire et au diapason des mouvements de champ. L’absence de dialogue est même un plus, le jeu des acteurs sert totalement l’émotion ; le réalisateur est même très avare de cartons de texte, il aurait même pu y en avoir aucun tellement l’image suffit à elle-même. Ici contrairement à « The Artist » qui rendait magnifiquement hommage aux films d’époque et donc plus scolaire et nostalgique ; la modernité est au rendez vous car il ose.Beau et cruel jusqu’à la dernière larme… A voir impérativement…Sorti en 2013

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