Arrivée de La Coupe Dunlop 1931 à Orly ©Jacques Hémet
Merci à Jacques Hémet qui nous fait partager une fois de plus les richesses de sa collections de photos à sujet aéronautique et historique.Voici quelques photos issues de la Coupe Dunlop Tour de France 1931. Grâce à l'aide de quelques habitués d'Aéroforum, j'ai retrouvé dans les archives Internet de la revue Flight les articles du 4 et 11 septembre 1931 consacrés à ce sujet. En voici quelques extraits:"Sous un ciel menaçant et une faible visibilité, 26 avions légers de tourisme –la liste est indiquée dans leur ordre de décollage de toutes les étapes dans le tableau suivant- font face à la ligne de départ le 23 août dernier à l’aéroport d’Orly (banlieue parisienne), pour le tour de France en compétition pour la coupe offerte par la société Dunlop organisatrice de cette compétition. Les inscriptions sont limitées aux français propriétaires d’avions construits en France. Une exception a été faite en ce quiconcerne les moteurs, et on a permis des moteurs étrangers."
Farman 231
Farrnan 231
Farman 231
Farman 234
Farman 234
Caudron 193
Farman 202
Guerchais T12
Moth Morane
Moth Morane
Moth Morane
Moth Morane
Moth Morane
Moth Morane
Moth Morane
Moth Morane
Moth
Morane
Potez
36
Potez
36
Potez
36
Potez
36
Caudron
Luciole 270
Potez
36
Potez
36
Potez
36
Potez 36
Renault
95
Renault
95
Renault
95
Salmson
95
Salmson
95
Renault
95
Salmson
120
Renault
95
Gipsy
85
Gipsy
85
Gipsy
85
Gipsy
85
Gipsy
85
Gipsy 85
Gipsy 85
Gipsy 85
Gipsy 85
Salmson 95
Salmson
95
Salmson
95
Salmson
95
Renault
95
Renault
95
Renault
95
Renault 95
de
Clermont Tonnerre et Freton
Nouvel et Berlichon
Petit
J. Puget et Lt. Lecarme
Arnoux et Brabant
Palayret et Paquier
Letartre et F.
Thomas
Massot
Bajac et Roques
Hermann et Signerin
J. Andre et de Boigne
Meccas et Charmeaux
P. L. Richard et dc
Marolles
Lebeau et Forestier
de Bimard et Geo Ham.
de
Rouvre et Dary
de
Montigny et Boudineau
Marzin
Blairon et Martinoff
Claude et Leon
Dr.
Crochet
Brevier et d'Ahetze
Cendre
et Laporte
G. Fougere et J. Thomas
de Montecler
Pagulu et
Fransisquet
Conformément aux règlements établis par le comité des concours aériens de l’Aéroclub de France. Les classes de machines suivantes pouvaient concourir : 1. Les avions biplaces équipés d’un moteur de 100 Cv maximum 2. Les avions triplaces équipés d’un moteur de 120 Cv maximum 3. Les hydravions biplaces équipés d’un moteur de 120 Cv maximum Aucun hydravion ne s’est inscrit, mais pratiquement tous les avions légers français de tourisme ont participé au Tour. Certains des derniers, comme le Bleriot Guillemen, cependant, ont dû annuler leur inscription au dernier moment, car ils n'étaient pas tout à fait prêts.
Maurice Arnoux second de la Coupe Dunlop 1931 dans son Farman 234 F-ALLY ©Jacques Hémet
Le Circuit du tour de France qui fait approximativement 2,828 km, inclus un certain nombre d’étapes couvrant des grandes villes et des stations balnéaires. Voici pour chaque jour les étapes matinales et d'après-midi :23 août Paris-Orly Montluçon (268 Km) Montluçon-Vichy (70 Km) 24 août Vichy-Lyon via Paray-le- Monial et Macon (188 Km) Lyon-Nîmes(214 Km) 25 août Nîmes-Cannes (212 Km) Après midi : Repos 26 août Cannes-Marseille (142 Km) Marseille-Carcassonne (249 Km) 27 août Carcassonne-Pau (219 Km) Pau-Biarritz (92 Km) 28 août Biarritz-Rochefort (276 Km) Rochefort-La baule (Escoublac) (184 Km) 29 août La Baule (Escoublac)-Angers (137Km) Angers-Deauville ( 512 Km) Après-midi repos 30 août Deauville-Le Touquet (Berck)(par Tancarville et Ault) (167 Km) Le Touquet (Berck)-Paris(Orly) (198 Km)
Morane Moth N°22 F-AJRO d’André Hermann ©Jacques Hémet
Le Morane Moth d'André Hermann est vraisemblablement le F-AJRO (MS 60
n°22). Ceci étant, bien que listés comme Morane Moth MS60, les premiers
au moins ont été des vrais Gipsy Moth DH60M, construits par de Havilland
(et non des fabrications sous licence) et souvent livrés à Stag Lane,
Morane se contentant de jouer l'intermédiaire commercial pour la
commande et de mettre son joli petit insigne. Ceci étant, c'était fin
1929 - début 1930
Le Morane Moth d'André Hermann est vraisemblablement le F-AJRO (MS 60 n°22). Ceci étant, bien que listés comme Morane Moth MS60, les premiers au moins ont été des vrais Gipsy Moth DH60M, construits par de Havilland (et non des fabrications sous licence) et souvent livrés à Stag Lane, Morane se contentant de jouer l'intermédiaire commercial pour la commande et de mettre son joli petit insigne. Ceci étant, c'était fin 1929 - début 1930
Le principal objectif de la coupe Dunlop était d’encourager la régularité de vol pour des avions de tourisme et le classement des concurrents a été fait en fonction de cet objectif. On a attribué une note à chaque concurrent en fonction de la vitesse de croisière attendue qu’ils fussent capables de maintenir tout au long du Tour selon le type d’avion utilisé.
Morane Moth N°34 F-AJOP de Geo Ham & de Bimard ©Jacques Hémet
Géo Ham de son vrai nom Georges Hamel est un peintre et illustrateur français.
Il est particulièrement connu pour ses illustrations d’avions ou d’automobiles parues dans L’illustration
Cette note représenté par V, est calculé suivant la formule V=0.75 (Vo – 4) dans laquelle Vo représente la vitesse sol Maximum du prototype de la machine (Le premier avion soumis au Service Technique pour approbation) mesurée par le Service Technique en courseà Villacoublay . Comme la Coupe Dunlop est effectuée à une altitude plus élevée que les premiers essais, une réduction de 4 Km/h est autorisé par rapport à la Vitesse maximum réalisée par le prototype, comme représentée par Vo Dans La formule. On attend duconcurrent qu’il maintienne une vitesse moyenne de croisière représentant 75% deVo -4 sur chaque étape du Tour. S’il dépasse cette valeur, il reçoit un point de bonus pour chaque Km/h supérieur à celle-ci, Le maximum de points accordés est de 10 par étape. Si d’un autre coté le concurrent ne réussit pas à maintenir cette vitesse de croisière, il est pénalisé d’un point par Km/h en dessous de la vitesse estimée. Une telle réduction de point peut atteindre un maximum de 30 points. Chaque concurrent à 5h30 pour réaliser une étape du Tour : s’il met plus longtemps, il est d’office disqualifié. On put ainsi constater qu’une navigation précise et une bonne vitesse de croisière étaient des facteurs essentiels pour permettre aux pilotes d’être bien placés dans le Tour. Une montée à 2500 M était aussi demandée à chaque concurrent durant une des étapes du Tour. Cette étape particulière était désignée par un des commissaires et un temps additionnel de 10 minutes était accordé pour réaliser la montée. Un échec dans cette tentative entrainait une pénalisation de 30 points. Une autre pénalisation de 5 points pouvait être donnée pour l’échange de la béquille de queue ou d’une roue endommagée (Par contre un pneu pouvait être remplacé sans pénalité) ; 10 points négatifs aussi pour l’échange d’une hélice sauf si une hélice de rechange était transportée à bord de l’avion ; 20 points négatifs pour l’ouverture dulogement du moteur ou des cylindres, qui ont été scellés avec cordes avant le départ.
Guerchais T12 F-AIYL de Massot ©Jacques Hémet
Plusieurs pilotes très connus prirent le départ du Tour. Robert Bajac, Chef pilote d’Air Union prit le Morane »Moth » de Louis Roques à Marseille et l’emmena jusque Paris, avec Mme Bajac comme passagère. Henri Massot pilote son monoplan Guerchais dans lequel il gagna le Tour de France organisé par « Les Pilotes Civils » en avril dernier (1931). Paul Louis richard de l’Aeropostale est aussi inscrit sur Le Tour et vole sur un Morane « Moth ». La plus grande partie des avions sont pilotés par des pilotes propriétaires.Après un Tour de France d’environ 2900 Km à travers la France, en compétition pour la Coupe Dunlop, 21 des 26 avions légers de Tourisme qui avaient décollé huit jours avant de l’Aéroport d’Orly sont revenus sur cet aérodrome dimanche dernier après midi, le 30 août. Toutes sortes de temps ont étés rencontrés. Les deux premiers jours, pendant les survols des étapes Orly-Montluçon-Vichy-Lyon-Nimes, les touristes de l’air rencontrèrent du brouillard et de fortes pluies. Trois avions furent éliminés entre Orly et Montélimar, le premier jour du Tour. Le Farman 231 de Petit et le Potez 36 de Fougère abimèrent leur hélice, et le Pote 36 de Marzin son train d’atterrissage dans faisant des atterrissages forcés par suite de mauvais temps ; Le deuxième jour Letartre pilotant un Farman 202, fut pris par une rafale et obligé de descendre à Montélimar et a perdu un temps considérable. Il rejoignit le Tour à Nîmes, mais n’atterrit pas à Lyon comme demandé par le règlement et fut donc éliminé de la compétition. Cependant il poursuivi le Tour en touriste. Le mauvais temps des deux premiers jours rendit difficiles pour les pilotes de maintenir leur vitesse requise, et un certain nombre de points de pénalisation furent accordés. Du soleil et un vent arrière modéré fut rencontré pour la première fois lors de l’étape au départ de Nîmes le mercredi matin et dura jusqu’à Cannes, étant très appréciés par les pilotes. Réalisant un atterrissage difficile au dernier aéroport, Paul Louis Richard et de Marolles qui volaient sur Morane »Moth» endommagèrent leur train d’atterrissage et furent éliminés du Tour. Vingt et un avions sont restés dans le concours et ont fini le Tour.
Un fort Mistral a rendu l’étape Cannes-Carcassonne quelque peu animée pour les pilotes, mais tous les avions sont arrivés en toute sécurité. Malgré tout un certain nombre de points de pénalisation ont étés distribués. Les pilotes ont rencontré du plus ou moins mauvais temps depuis Carcassonne jusqu’à la fin du Tour. Jusqu’au samedi 29 août, le Morane « Moth » d’Hermann et Signerin était en tête. Il était le plus rapide et avait évité toute pénalisation.
Cependant, au départ d’Angers, les pilotes ont constaté qu'un de leurs culbuteurs était en train de de se gripper et ils ont été obligés à retourner à l'aéroport pour son ajustement. Ils ont ainsi perdu le temps considérable, qu’ils seront incapables de récupérer et finiront sixièmes Deux étapes Deauville, le Touquet et le Touquet-Orly étaient prévues pour le dernier jour, mais en raison de la pluie et du brouillard prévalant dimanche matin, "le décollage" de Deauville a été reporté jusqu'à 3h10 l’après-midi, et les avions partirent directement pour Orly, le vol vers Le Touquet étant annulé. Une grande foule attendait à l'aéroport pour voir l’arrivée de la compétition.
Le Caudron biplan » Luciole » piloté par Brevier fut le premier à apparaitre au-dessus de l’aérodrome d’Orly à 4h40 p.m. Cet avion fut rapidement suivi par le Farman 234 d’Arnoux et Brabant et le Farman 231 de Nouvel. Les autre avions se succédèrent rapidementà l’arrivée, et en moins d’une demi-heure tous les concurrents s’étaient posés.
La Limousine Nieuport, qui transportait le Comité de l’aéroclub de France qui avait géré le Tour, était aussi parmi les premières machines à arriver. Ce comité, constitué du commandant Louis Hirschauer, directeur de l’aviation de tourisme au ministère de l’air, du Capitaine de l’Escaille, Directeur de Veritas et madame Jaffleux-Tissot, la secrétaire du Comité de course de l’Aéroclub de France ont suivi le Tour. Et son grand succès a été dû en grande partie à leur direction habile et délicate. Les pilotes et leurs passagers ont aussi chaudement loué l’hospitalité et la générosité montrée par la société Dunlop pendant le Tour.
A leur arrivée, les avions furent rangés en face du hangar Roland Garros de l’aéroclub de France, et ensuite une réception avec un déjeuner au champagne rassemblant tout le monde eu lieu sous ce grand abri.
Le commandant Hirschauer présida la séance, et après avoir remercié la société Dunlop pour la création du Tour, il félicita les concurrents sur la belle démonstration qu’ils avaient réalisée. Il présenta le Colonel Petavy,Directeur général de la société Dunlop. Le Colonel a commencé en déclarant qu'il était souvent posé la question pourquoi ce Tour de France avait été créé. La raison, déclara-t-il, était simple, un grand développement de l’aviation de tourisme en France. Le Colonel Petavy affirma qu’il attendait juste d’être assuré Il y avait des terrains d'aviation correctement équipés pour recevoir les avions. Le public a aussi voulu sentir que le tourisme des airs était sûr et praticable. Le Colonel a ajouté que l’on pourrait répondre à de telles questions pourrait seulementpar des démonstrationspratiques et c’est pour cette raison que la sociétéDunlop, avec l'approbation et l'aide des Autorités de l'Aviation et des Constructeurs, ont créé ce Tour de France Dunlop La preuve a été donnée par les résultats montrés sur ce Tour : 26 avionsont quitté Orly, il y a une semaine et 23 sont revenues (deux machines accompagnant Le Tour hors compétition) a déclaré le Colonel Petavy . Les pilotes (sauf deux exceptions) n’étaient pas des professionnels, mais des amateurs qui possèdent et font voler leur propre avion et qui ont continué le Tour malgré le mauvais temps qu'ils ont rencontré pour une grande partie du temps. Le Colonel prédit dans sa conclu que des centaines d'avions de tourisme survoleront bientôtla France, et remercia chaudement le cpmité de l’Aéroclub de France pour le travail efficace qu’il a fourni.
Le classement officiel des concurrents comme donné par le Comité du concours de l’aéroclub de France est indiqué dans le tableau.
Classement Avion Moteur Pilote et passager Pénalités Nombre de points
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
18 19 20 21 Morane " Moth " Farman 234 Farman 234 Farman 231 Morane " Moth " Morane " Moth " Caudron 193 Morane " Moth "
Morane '' Moth
"
Guerchais T12
Potez 36
Morane " Moth "
Farman 231
Caudron Luciole"270
Morane " Moth "
Morane " Moth "
Potez 36
Gipsy 85 Cv
Renault 95 Cv
Renault 95 Cv
Gipsy 85 Cv
Renault 95 Cv
Salmson 95 Cv
Gipsy 85 Cv
Gipsy 85 Cv
Renault 95 Cv
de Rouvrc et Dary Arnoux et Brabant Puget et Lecarme Nouvel et Berlichon Lebeau et Forestier Hermann et Signerin Palayret et Paquicr Roque jusqu’à Marseille, puis Bajac, Marseille à Orly, avec Mme. Bajac comme passagère Meccas et Charneaux Massot, Mmes, de Malakoff et de Beauvais de Rovin et Francisquet de Montigny et Ridray de Clermont Tonnerre et Freton Brevier et d'Ahetzc puis Fanet de Bimard et Geo. Ham Jacques Etre et de Boigne Cendre et Laporte puis Chauviere Claude et Leon de Montecler Dr. Crochet Blairon et Martinoff, puis Cendre Nil Nil 1 étape 1 étape 1 étape 1 étape 1 étape 1 étape
1 étape
1 étape
1 étape
2
étapes
2
étapes
3
étapes
4 étapes 5 étapes 5 étapes 7 étapes 117 115 3 ---- 4 ---- 7 — 9 — 15 — 18
—
23
—
30
—
33
—
35
—
48
—
32
—
37
—
49
—
60
—
49
—
39
—
93
—118
Les prix suivant furent ainsi attribués : Celui de la Coupe Dunlop pour la première année de compétition à De Rouvre, qui peut la garder jusqu’à la seconde compétition et en plus la somme de 100 000 Francs repartie comme suit 1er prix 20 000 Francs à de Rouvre ; 2nd prix 12 000 francs à Arnoux ; 3ème prix 8 000francs à Puget ; 4ème prix 7 000 francs à Nouvel ; 5ème prix 6 000 francs à Lebleau ; 6ème Prix 2 000 francs à Hermann ; 7ème prix 2 000 francs à Palayret ; 8ème prix 1 000 francs à Bajac ; 9ème prix 1 000 francs Meccas ; 10ème prix 1 000 francs à Massot ; 11eme Prix 1 000 francs à Rovin. Tous les concurrents à partir du sixième reçurent en plus un prix de 2 200 Francs chacun. De nombreux autres prix ont aussi été accordés par des municipalités, des chambres de commerce, des aérodromes, des villes visitées pendant le Tour.
Sources des informations :
Jacques Hémet
Aéroforum : http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/index.php
Flight 4 septembre 1931 Coupe Dunlop Tour de France http://www.flightglobal.com/pdfarchive/view/1931/1931 - 0940.html
http://www.flightglobal.com/pdfarchive/view/1931/1931 - 0941.html
Flight 11 septembre 1931 Coupe Dunlop Tour de France http://www.flightglobal.com/pdfarchive/view/1931/1931 - 0981.html
http://www.flightglobal.com/pdfarchive/view/1931/1931 - 0982.html
http://www.flightglobal.com/pdfarchive/view/1931/1931 - 0983.html