Retraites : réagissons à la déclaration de guerre des solfériniens aux salariés

Dans un article des échos, un conseiller gouvernemental confirme que l’hypothèse la plus plausible qui serait retenue en haut lieu consisterait à augmenter la durée de cotisation pour une retraite à taux plein :

 Un autre volet de la réforme semble, lui, pratiquement bouclé. La durée de cotisation nécessaire pour obtenir une pension sans décote devrait continuer à progresser au-delà de 2020, à peu près au même rythme que ce qui se passe actuellement. « C’est l’hypothèse centrale », confie un conseiller gouvernemental (source).

 Une orientation  et un discours que j’ai toujours dénoncés et qui me mettent en colère car cela constitue à mon sens une rupture du contrat social qui avait cours dans mes années de jeune travailleur. De plus, l’argument cynique archi-rabattu sans aucune contestation possible de l’allongement de la durée de la vie m’énerve au plus haut point car si les gens vivent plus longtemps, c’est peut être aussi parce qu’ils travaillent moins longtemps. L’augmentation de la durée de travail risque fort d’avoir aussi des répercussions défavorables sur la durée de la vie. C’est en outre faire totalement abstraction de l’intérêt majeur des salariés qui n’est certainement pas de travailler indéfiniment jusqu’à ce que mort s’en suive,  dans l’instant même où les profits des familles les plus aisées n’ont jamais été aussi indécents.

 Aussi, quand des détracteurs à la langue de bois nous opposaient au moment où cela a été décidé qu’il était totalement ridicule de déposer un préavis de grève avant même que les négociations ne soient terminées, et que cela présupposait d’une curieuse représentation démocratique, nous pourrions leur retourner à présent l’argument. En effet, les faits nous donnent à présent raison, et il apparaît de plus en plus probable que l’on s’achemine vers une nouvelle réforme des retraites qui se fasse à l‘encontre manifeste de l’intérêt collectif et personnel des salariés, sans grande contrepartie de la part d’employeurs qui ne sont notamment pas fichus d’assurer un emploi pour tous correspondant  à ces futures orientations. Qu’y a-t-il de raisonnable à vouloir faire travailler les gens toujours plus alors que le chômage sévit et que les plus de 60 ans sont de plus en plus nombreux à ne pas avoir d ‘emploi ? Même certains mouvements au sein du PS s’y opposent et estiment à juste titre qu’il n’y avait aucune  urgence à entamer cette réforme si peu de temps après celle de Sarkozy/Fillon… Tout cela est ridicule, et ce gouvernement devrait se cacher sous le poids de la honte. Mais comme il n’en a jamais éprouvé aucune à mener exactement la même politique économique que ses prédécesseurs sous une férule européenne qui sous prétexte d’harmonisation nivelle tout par le bas, il n’y a rien à en attendre.

 Le 10 septembre, nous ferons grève pour nous opposer à cette orientation libérale qui va totalement à l’encontre de l’intérêt des salariés… Et qui démontre une fois de plus l’usurpation d’identité qui consiste à qualifier ce gouvernement de « gauche » et de « socialiste ». De socialiste, ils n’ont en effet plus grand-chose. Et Hollande est nu.