Dans la longue liste des erreurs et gaspillages des mandatures de Delanoë, le scandale du stade Jean Bouin tient une place éminente dont nous avons fréquemment parlé. Le nouvel équipement étant bientôt inauguré, la mairie et ses relais médiatiques lancent, comme à l'accoutumée, un blitzkrieg communicationnel. Un article récent du Parisien a atteint des sommets dans le genre : ce sublime stade aurait remplacé une tribune vétuste et sans intérêt à un coût parfaitement maîtrisé pour la plus grande gloire du rugby. Il sera donc plus que jamais nécessaire de rappeler que cet équipement totalement inutile, au regard de la quinzaine de rencontres annuelles qu'il va abriter et de l'existence parfaitement suffisante du stade Charléty a coûté, dans les seules délibérations le concernant directement 157 millions d'euros. Il a été construit grâce à la destruction d'une tribune Art déco de grande qualité architecturale et à l'arrachage de nombreux arbres sains. Les sportifs scolaires et amateurs ont, par milliers, été délogés de leurs terrains de jeu et d'entraînement, souvent définitivement. Toute cette opération a été montée pour satisfaire aux caprices de Max Guazzini, très proche ami de Delanoë et patron du Stade français, qui s'est pourtant fait débarquer peu après du fait des résultats catastrophiques de son équipe. Quant à la cohabitation visuelle entre l'architecture brutaliste du Parc des Princes, le "nid d'abeille" de Rudy Ricciotti et l'immeuble du Corbusier tout à côté, les amoureux de Paris pourront rire des proclamations de beauté qui sortira des hauts-parleurs à propagande de la Voix de son Maire lors de la future inauguration.