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Ryanair sous le feu des critiques

Publié le 22 août 2013 par Copeau @Contrepoints
Actualités | Économie générale | Transports

Ryanair sous le feu des critiques

Publié le 22/08/2013

Conditions de sécurité, pratiques sociales : la compagnie aérienne à bas coût irlandaise essuie actuellement de nombreuses critiques.

Par le Parisien libéral.

Ryanair sous le feu des critiques

Le PDG de Ryanair, Michael O’Leary et des hôtesses de la compagnie lors de la présentation du calendrier Ryanair 2012.

L'entreprise Ryanair, la compagnie à bas coût irlandaise, essuie actuellement de nombreuses critiques dans la presse, chez les blogueurs, parmi les syndicalistes et salariés de l'entreprise, et jusqu'aux politiques. Un pilote de la compagnie a écrit sous pseudonyme un ouvrage à charge sur les conditions de travail et de sécurité de l'entreprise. Suite à un reportage de la chaîne britannique Channel 4, qui mettait en cause la sécurité de la compagnie aérienne, John Goss, un pilote qui témoignait sur le fait que sa direction lui avait reproché d’utiliser trop de carburant, a été licencié. Même notre ministre délégué au transport y va de son petit communiqué. Ces derniers événements relancent une polémique récurrente, de dimension internationale, et certains commentateurs s'en donnent à cœur joie à l'assaut de cette compagnie low cost, qui devient emblématique à leurs yeux d'un "capitalisme sauvage".

Ainsi trouve-t-on dans la presse suédoise, relayée en français par PressEurope, une charge sévère contre la compagnie dirigée par Michael O’Leary et plus généralement contre le modèle économique des entreprises à bas coût, qui préfigurerait le nouveau visage du capitalisme :

Le modèle social européen dans lequel j’ai grandi, où le marché de l’emploi et la vie économique sont caractérisés par la concertation, l’équilibre des pouvoirs et la répartition des richesses, est en net recul. Le 20e siècle est définitivement derrière nous. À la place, nous allons bientôt revenir au 19e siècle : le capitalisme sauvage, le rejet du syndicalisme, le dumping salarial, l’exploitation des travailleurs. Et Ryanair ouvre la voie.

Cet article est symptomatique des principaux reproches adressés à Ryanair et aux compagnies low cost :

  • Le modèle commercial Ryanair nous ramène au capitalisme sauvage du XIXe siècle.
  • Michael O’Leary a bâti sa fortune sur la pingrerie des autres.
  • À part prendre Ryanair, il y a aussi le choix d'aller moins loin, de découvrir des personnes, des peuples, des modes de vie, des paysages et des cultures, qui sont à des distances accessibles par d'autres modes que l'avion.
  • Le tourisme de masse impose de couper drastiquement dans les coûts (au point de ne pas charger les quantités de carburant qui le mettent à l'abri d'un retard imposé à atterrissage).
  • Le droit du travail des salariés n'intéresse pas ces vils capitalistes.

Ces critiques sont intéressantes, car elles soulignent à quel point ce qu'on pourrait qualifier de raisonnement libéral est méconnu ou caricaturé.

Les libéraux recherchent de la cohérence et ils sont aussi et surtout pour la liberté par principe.

Le client de Ryanair n'est pas un idiot. Il est l'acteur d'un libre choix : celui de voyager de Beauvais à Gérone, dans un avion moderne, opéré par un personnel jeune et peu syndiqué, plutôt que de voyager de Roissy-Charles-de-Gaulle à El Prat, dans un avion qui peut être moderne, ou pas, opéré par un personnel âgé et syndiqué.

Ce contrat de transport est le fruit d'un libre choix, et la croissance de Ryanair ne se fait pas au détriment d'Air France KLM et autres Lufthansa, elle se fait au détriment de l'achat d'autres biens et services de loisirs, grâce au pouvoir d'achat dégagé à la fois par la productivité accrue du transport aérien et par la baisse de prix d'autres biens, comme le téléphone ou l'ordinateur. En clair, Ryanair crée son marché bien plus qu'il n'empiète sur celui d'autres transporteurs aériens, et ouvre le ciel à des catégories qui l'évitaient auparavant : étudiants, jeunes et autres entrepreneurs.

Maintenant, devons-nous nous soucier de durabilité et de normes sociales dans le tourisme ? Oui, si c'est notre choix. Celles et ceux qui, effectivement, ne veulent pas de salariés payés "au SMIC" feraient mieux de boycotter Ryanair. Mais, ce faisant, les employés de Ryanair ne travailleraient pas du tout. En France, nous pouvons faire le choix du high cost, mais alors il faut en payer le prix, à commencer par le fait de se souvenir du fait que les ordinateurs portables et autres Iphones qui nous servent à échanger viennent d'Asie du Sud-Est et non pas d'une usine du coté de Roubaix, Sevran ou Oyonnax.

Il est aisé de critiquer la mondialisation alimentée par les bas salaires de certains, tout en profitant de ces mêmes bas salaires.

Si jamais il y a un marché pour le transport aérien avec un niveau maximal de normes sociales, alors une entreprise se chargera de l'occuper. Apparemment, les résultats incertains des compagnies aériennes classiques disent que ce marché est douteux. Il n'en demeure pas moins vrai que Ryanair et les autres sont les outils au service du principe de liberté de circulation, dont les Européens bénéficient.

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