(NDLR Si seulement nos politiciens comprenaient 10 % de la
théorie économique enseignée par l’école autrichienne, le Québec serait un
leader en Amérique du Nord.)
La plupart des économistes conçoivent l’économie comme une
machine et essaient pour la comprendre d’appliquer les méthodes des sciences
naturelles, soutient Steven Horwitz dans cette pertinente entrevue. Par
contraste, les économistes de l’école autrichienne considèrent leur domaine de
recherche comme faisant partie des sciences humaines. Au lieu de chercher à
développer des modèles mathématiques élaborés, les économistes autrichiens se
concentrent sur les choix et perceptions des individus et sur la façon dont les
prix permettent à chacun de coordonner spontanément ses actions avec les
autres.
En ce qui a trait aux questions monétaires et bancaires, ils souhaitent, comme
le représentant au Congrès Ron Paul, abolir la Réserve fédérale. Ils
préconisent un retour à l’étalon-or et à des devises en concurrence, un modèle
qui nous a bien servis dans le passé. Au contraire, les banques centrales sont
responsables de l’inflation des prix et des cycles de surchauffe et de
contraction qui mènent aux récessions et aux dépressions. Selon M. Horwitz,
« l’analogie que j’utilise parfois est de dire que [les banques centrales]
mettent tous les feux de circulation au vert. Et lorsque tous les feux sont au
vert, les voitures vont foncer les unes sur les autres. »
Les banques centrales sont en réalité un exemple de monopole, ce que la plupart
des gens voient à juste titre d’un mauvais oeil lorsqu’il y en a dans d’autres
secteurs. Les économistes autrichiens ne sont cependant pas favorables pour
autant aux lois antitrust, qui visent supposément à empêcher l’instauration
d’un pouvoir monopolistique. La raison en est que ces lois tendent à être
utilisées par certaines entreprises pour entraver le développement d’autres
entreprises, ce qui n’apporte rien aux consommateurs. « Aussi longtemps
que le marché est concurrentiel et que les consommateurs peuvent décider à qui
donner leurs dollars, les entreprises […] qui sont incapables de satisfaire les
gens vont perdre des parts de marché au profit de celles qui le peuvent. »
Les spectateurs entendront le point de vue du professeur Horwitz sur la
politique étrangère, les programmes sociaux et sur la façon dont la
redistribution de la richesse par l’État a évincé des solutions de marché ou en
provenance de la société civile. Bien qu’il soit pessimiste à court terme, il
est optimiste sur le long terme, misant sur l’intelligence et la créativité des
gens et sur leur désir fondamental d’améliorer leur sort.
Robert Scully en discute avec Steven Horwitz qui occupe la
chaire Charles A. Dana en tant que professeur d’économie à l’Université
St-Lawrence, située à Canton dans l’État de New York. Il est l’auteur de Microfoundations
and Macroeconomics: An Austrian Perspective et rédige une chronique
hebdomadaire pour The Freeman Online. Il a reçu le Prix Hayek en 2010 pour ses
travaux sur l’économie de la famille, parmi d’autres sujets.