Syrie, suite

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Ce jeudi soir, à la télé, on parle moins des attaques chimiques en Syrie et plus de "l'impuissance de l'Onu" puisqu'à coup de vétos, les inspecteurs ne vont même pas aller voir sur place. Je remarque aussi la tribune de Mario Bettati dans Le Monde (pour ceusses au fond de la classe qui aurait oublié, c'est l'inventeur du devoir d'ingérence avec M. Kouchner à la fin des années 1990) et qui s'intitule : Attaques chimiques en Syrie : attendons l'avis des experts avant d'intervenir. Cette circonspection me surprend, je vous l'avoue. Et notamment ce passage "Ce texte de 1925 n'interdit toutefois pas la mise au point ni la possession de produits chimiques toxiques et d'armes, ni leur utilisation dans des situations autres que la guerre. Ce qui limite son application à la situation syrienne actuelle. Il ne prévoit aucun mécanisme international de vérification", puis plus loin sur l'accord de 1993. Le genre de choses que nous avions, je crois, signalé sur égéa il y a quelques mois. Quant à l'édito du soir, il montre une lucidité (douloureuse, nous sommes bien d'accord) qui tranche avec les discours indignés habituels. Oui, "l'indignation ne suffit pas". Continuons l'analyse

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Sinon, à la suite de mon billet de l'autre jour, je suis heureux de voir qu'I. Lasserre lit égéa, mais pas seulement : voici donc un petit article publié ce jeudi, qui émet l'hypothèse d'un objectif opérationnel d'Assad (autrement dit, qui reprendrait les hypothèses 1 et 2 de mon billet de référence). On est dans l'agit prop d'usage dans ce genre d'affaires, puisque n'est-ce pas, depuis le début, la guerre se joue à deux niveaux : sur le ëterrain, et sur les ondes.

Où l'on apprend que les 300 (allusion au film ? probable, vu la culture hollywoodienne des spin doctors) sont en route pour agresser Damas. Mais surtout que si les États-Unis ne font rien (ben ça, je vous l'avais dit et on l'avait compris), ils s vont utiliser un des trois piliers de la doctrine Obama : puisque pas de drones, puisque pas de cyber, alors des forces spéciales. Mais puisqu'on stay très behind behind, ce ne sont pas les nôtres, de forces spéciales, mais des locales, dûment sélectionnées, entraînées, équipées, des quasi comme chez nous. Ça me rappelle l'offensive en Krajina au printemps 1995. Mais alors, il y avait des troupes croates, en nombre et organisées, et des vrais conseillers américains.

Bien, maintenant que j'ai lâché mon chapelet de lazzis, qu'en penser ? Qu'Assad n'est peut-être pas aussi bien qu'on l'a cru ces derniers temps : je persiste à garder cette hypothèse comme plausible (et considérer qu'elle est compatible avec l'hypothèse 3 d'hier) . Et que si la rébellion est sévèrement repoussée et divisée, Assad ne pourra se rétablir "comme avant". Et qu'il y aura toujours des poches de résistance. Nous en reparlerons un de ces jours, car peut-être (je suis aussi candide), dans la durée, l'usure peut l'atteindre. S'il s'est rétabli, il est quand même très affaibli.

Sur les aspects chimiques, on lira avec le plus grand intérêt cet article d'un spécialiste (merci CL). By the way : ces attaques chimiques , par quel vecteur ? artillerie ? avions ? drones ? (au fait, des drones peuvent-ils lancer des épandages chimiques ? cela se fait-il déjà avec des engrais ? et les deux parties peuvent-elles en acquérir ?).

Dernière chose, je me suis livré à la petite expérience suivante : trouver une carte des attaques chimiques : ça se trouve, même si c'est à la grosse louche. Ensuite, trouver une carte des positions sur Goutha (en distinguant la Goutha orientale de l'occidentale avec les lignes de front) , puisqu'on nous dit que c'est l'enjeu tactique des combats entre le régime et les rebelles. En vue, bien sûr, une superposition pour apprécier (le genre de travail qu'un journaliste bien né devrait faire immédiatement après l'article du Figaro de vendredi matin). Ben je n'ai pas pu apprécier : impossible de trouve rune carte récente des dits combats. Si quelqu'un avait un lien, je pense que ça serait utile à tout le monde

N. B J'ai trouvé l'enquête de Libé de ce matin la plus informative...

O. Kempf