Magazine Insolite

Hyper connectés

Publié le 25 août 2013 par Didier Vincent

Smart faune

  

On serait accro à autre chose que l'immédiateté de notre environnement par une omni connection à des réseaux. Une multiplicité de médias enchevétrés. Nous serions immergés dans un nomad's land, un territoire où l'autre aurait disparu et qui n'existerait plus que sous la forme d'un continuel échange de signes. On ne vivrait le présent que dans le paysage cloné du partage incessant : textos, photos, tweets, vidéos, liens, tchats... Nous serions devenus, par là, absents au monde, nous emprisonnant nous-mêmes dans les multiples rets d'un univers méta social totalitaire parcequ'universel. Prisonniers.

Oubliant son smartphone, cette femme prend une certaine distance et aperçoit le côté fourmi de l'être humain, accaparé par un continuel échange de signes, une sempiternelle navette de l'attention. Tour à tour présent et absent d'une seconde à l'autre, le smartphone émiette le proche en deux focales étanches : la présence consciente au monde et l'effacement autiste du partage. Ici et absent quasi au même moment. Tout à tour corpuscule solide et onde évanescente.

Le smartphone est la nouvelle caverne platonicienne : nous ne pouvons percevoir le monde que par le jugement probable d'un Autre à jamais absent et auquel nous ne cessons d'envoyer des signes pensant ainsi le faire exister. Et en corollaire, nous ne pensons saisir ce réel que sous la forme d'une re présentation d'où il est, par définition absent.


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