Le Vice-président de la Commission européenne encourage la France à réduire ses dépenses publiques et à libéraliser davantage son marché des services.
Dans une interview accordée aujourd'hui au Journal du Dimanche, le Vice-président de la Commission européenne et commissaire aux affaires économiques Olli Rehn met en garde la France qui s'était engagée à ramener le déficit sous la barre des 3% en deux années. Selon lui, les réformes entreprises par le gouvernement actuel ne vont va pas assez loin et assez vite dans leur mise en œuvre.
Pour le Finlandais, la France doit redoubler d'effort pour réduire ses déficits structurels et réformer son système de retraite avec plus d'audace. Son diagnostic sonne comme un avertissement : trop d'impôts risque de tuer la croissance.
Les hausses d'impôts en France ont atteint un seuil fatidique. Lever de nouvelles taxes aurait pour effet de casser la croissance et de peser sur l'emploi. La discipline budgétaire doit passer par une baisse des dépenses publiques et non par de nouveaux impôts.
Toutefois, Olli Rehn épargne le gouvernement dans sa velléité de créer une "taxe carbone" :
Si le gouvernement doit imposer de nouveaux impôts en France, il peut le faire au moyen de taxes écologiques à la rigueur. Mais il doit à tout prix éviter de faire peser un fardeau supplémentaire sur le travail. La fiscalité de l'épargne et l'impôt sur les sociétés ont aussi atteint des seuils trop élevés.
Le commissaire européen plaide en outre pour une accélération de la libéralisation de l'économie française, notamment dans le secteur des services par une ouverture du marché. Il dénonce les barrières à l'entrée "avec encore trop de professions réglementées" et les situations de quasi-monopole dans le transport ferroviaire et l'énergie, que conservent EDF et la SNCF.
Lire des extraits de l'interview sur le site du JDD.