Le gouvernement fédéral du Canada a confirmé, jeudi 22 août, l’attribution de 100 millions de dollars sur 7 ans à un programme de cartographie de l’Arctique afin de faciliter les opérations de prospection de gisements de minerais planifiés dans le Nord.
Selon Stephen Harper, Premier ministre du pays, le programme de cartographie permettra aux résidents du Nord canadien d’avoir accès à des informations importantes, qui les aideront à « prendre des décisions éclairées quant à l’utilisation du territoire et la préservation de l’environnement du Nord ». Ce programme fédéral a débuté il y a maintenant cinq ans et a permis de produire 700 cartes. Il a également permis la découverte d’importants gisements de nickel et de diamants sur l’île de Baffin.
Selon M. Harper, l’investissement entraînera des retombées de 500 millions de dollars en activités d’exploration minières.
Eva Aariak, Première ministre du Nunavut, s’est dite favorable à l’annonce. Elle a cependant précisé qu’elle solliciterait Ottawa pour mettre en place une entente sur le partage des compétences afin de permettre au gouvernement territorial d’avoir une marge de manœuvre plus importantes quant au contrôle de ses ressources.
Un accueil favorable qui n’est pas partagé par Kiera Kolson, responsable de la campagne Arctique pour Greenpeace Canada : « en finançant ce programme de géo-cartographie, le gouvernement Harper utilise l’argent des contribuables pour subventionner davantage l’industrie pétrolière – l’une des industries les plus riches et polluantes du monde. Plutôt que d’encourager les compagnies pétrolières dans leurs projets de forages dans les eaux arctiques, où les déversements sont inévitables et impossibles à nettoyer, le gouvernement devrait au contraire investir pour lutter contre les changements climatiques et limiter ses impacts au nord, développer les énergies renouvelables et promouvoir l’efficacité énergétique ».