Une fois n’est pas coutume, c’est à deux et sans Margotton que le Vestiaire a observé en tribune l’affiche du dimanche soir de Ligue 1. Cette fois Loko a pas montré ses bijoux de famille.
Sous son costume, il n’avait pas prévu de mettre de déodorant, il aurait dû. Car ça a quand même pué un bon moment. Laurent, persuadé d’être toujours ce grand requin Blanc qui faisait frémir les jeunes surfeurs de Chaban-Delmas, est revenu à Nantes. Il a de nouveau gagné mais se sentait-il aussi sûr de lui et de la sauvegarde de son emploi que la dernière fois, il y a quatre ans, quand un très beau jeune homme marquait même de la tête pour faire gagner Bordeaux ? Le buffet presse était le même, le Vestiaire était déjà là et Kader Boudaoud obtenait de France Télévision un Paris-Nantes en 1e classe pour venir chercher un sourire de Yoann Gourcuff.
Cette fois, le requin a sué jusqu’à la 75e minute, et encore plus en conférence de presse au moment d’expliquer pourquoi c’est Lavezzi qui a sauvé le PSG. Sauvé, parce que le PSG n’avait pas le choix, il devait gagner après deux nuls. Si l’on considère que l’objectif est un dernier carré de Ligue des Champions et que les joueurs sur la pelouse valent pas loin de 200 millions d’euros, même gagner ne suffisait pas. Il ne faut quand même pas trop écouter la nostalgie d’un jeune papa dans les tribunes venu en pensant revoir N’Doram comme il y a 18 ans, avec son propre papa qui parle toujours d’Henri Michel à la mi-temps comme il y a 40 ans. Émouvante mise en abyme, mais Nantes est un promu qui a fini 3e de Ligue 2, ça vaut pas grand-chose. Alors, aligner son équipe-type pour que ça ne fasse pas un pli et ne pas en coller 4, c’est un problème, surtout quand c’est trop facile pendant une demi-heure parce que l’adversaire joue le hors jeu à 40m de ses buts avec un libero vénézuélien, mais aussi un milieu américain et un attaquant serbe pisté par Lyon. Et encore, si Khelaifi entend que Der Zakarian a des regrets, ça va finir aux prudhommes avant fin août.
C’est un peu à cause de tous ces joueurs du tiers-monde du foot qu’Ibra a décidé de ne plus cacher qu’il s’emmerde à jouer ces matchs-là. Entendons-nous : il s’emmerde, mais il ne veut quand même pas qu’Ongenda les joue à sa place, et s’il peut foutre son poing dans la gueule de Cavani, il le fera rapidement : ça fait quand même quatre matchs sans but avec le Trophée des Champions. Ca ne lui arrive jamais en Ligue 1, juste en quarts de finale de C1 d’habitude. Le problème, c’est que la concurrence fait rage : Cavani aussi se met à marcher dès qu’il a marqué un but de plus qu’Ibra. Pastore ne courra de toute façon jamais un dimanche soir, et au bout d’un moment, Motta voit pas pourquoi il le ferait si les autres ne le font pas. Les options du requin sont les mêmes que pour Ancelotti : compter sur Matuidi et Lavezzi pour ça, et sur Thiago Silva et Sirigu pour limiter les conneries des autres derrière.
Pendant ce temps-là, le requin juge la victoire plus que précieuse face à une bonne équipe de Nantes. On dirait du Ancelotti. Sauf qu’Ancelotti était sûr qu’une fois en Ligue des Champions ses joueurs allaient courir.
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