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Quelques interrogations sur la place de HOP! au sein d'Air France-KLM.

Publié le 28 août 2013 par Toulouseweb
Plus que quelques jours ŕ attendre et nous saurons courant septembre quelles sont les nouvelles mesures de réduction des coűts décidées par la direction d'Air France. Ce qui sűre, ces décisions comprendront un nouveau plan de départs volontaires touchant 2500 personnes employées dans la compagnie.
Air France a affiché l'an dernier une perte d'exploitation de 600 millions d'euros sur ses vols courts et moyens courriers. Une mauvaise surprise pour Alexandre de Juniac, le PDG du groupe qui a donc décidé de donner un tour de vis supplémentaire a son plan de réduction des coűts. Et les yeux seront tournés sur la place de HOP!. La nouvelle compagnie qui assure théoriquement 530 vols par jours sur 136 destinations en France et en Europe.
HOP! n'est pas une compagnie low-cost affirment les dirigeants et c'est sans doute lŕ que le bats blesse. Si les prix semblent trčs attractifs puisque l'on peut effectuer un Lyon – Rome ŕ partir de 55 €, HOP! Ne peut que perdre de l'argent du fait de sa structure. Elle regroupe 3 compagnies françaises Airlinair, Brit'Air et Régional dont la flotte ne peut pas ętre plus hétéroclite : elle comprend 98 avions avec des ATR ŕ hélices, des Canadair Régional et des Embraer brésiliens. Chacun sait que le succčs d'une compagnie vient de l'unicité de sa flotte. Ce n'est pas par hasard si Ryanair a choisi des Boeing 737 et Easyjet des petits Airbus. La compagnie fait ainsi des économies sur les achats d'avions, la maintenance et la formation du personnel. On voit mal un pilote passer d'un Embraer 170 ŕ un ATR 42.
Et pourtant Air France possčde sa vraie low-cost, il s'agit de Transavia, équipée de Boeing 737. Mais Transavia France n'a que 11 avions en vol. Officiellement la compagnie doit acquérir 9 nouveaux appareils d'ici 2015, ce qui avouez-le semble jouer "petit bras".
Dans ce contexte de redémarrage fragile de l'économie, la logique voudrait que l'on ferme HOP! Et que l'on mette tout le potentiel de développement sur Transavia. Bien sűr ce n'est pas possible. Nous sommes męme étonnés de voir que les syndicats d'Air France ne bronchent pas ŕ l'annonce de nouvelles réductions d'effectifs. Alexandre de Juniac est un fin négociateur.
Mais un autre danger guette la compagnie, c'est que les deux concurrents d'Air France, Lufthansa et le groupe IAG (British Airways et Ibéria) ont choisi délibérément de développer les low-costs. C'est le cas de IAG qui vient de passer une commande géante ŕ Airbus : sur les 220 avions commandés, 120 sont réservés ŕ Vueling, la filiale low-cost. Quant aux Allemands de Lufthansa, ils se déchargent du trafic intra européen sur leurs compagnie low-cost German Wings.
Attendons les décisions des dirigeants d'Air France, mais nous ne sommes pas ŕ l'abri de quelques surprises dans un changement de stratégie. Ceux-ci ont montré qu'ils étaient tout ŕ fait pragmatiques devant les nouvelles demandes du marché. Il y va aussi de la survie du groupe Air France-KLM. Ne souriez pas, la fin des consolidations dans le secteur aérien n'est pas arrivée, ni en Europe, ni ailleurs dans le monde.
Gérard Jouany - AeroMorning.

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