Amorostasia (récit complet)

Tomber amoureux nuit gravement à la santé ! Une nouvelle épidémie est apparue : l’Amorostasie.

Scénario et dessin de Cyril Bonin, Public conseillé : Adultes et adolescents

Style : Comédie romantique et fantastique Paru chez Futuropolis, le 22 aout 2013 Share

L’histoire

Paris, de nos jours. Une femme de ménage monte chez sa patronne et la trouve statufiée… …devant une lettre d’amour. Une mamie qui fait ses courses tombe nez à nez devant un couple d’amoureux immobilisés dans un langoureux baiser.
Pour le docteur Korda, éminent scientifique, il n’y a pas de doute : nous sommes en présence d’une « maladie d’amour », baptisée « Amorostasia ». Véritable épidémie (avec plus de 30 cas), la maladie effraie sans pour autant mettre en danger les individus touchés.
Olga, belle et jeune journaliste qui couvre l’événement, ne risque rien. Sa vie solitaire ne laisse que peu de place à son petit ami et surtout sans aucune passion.
Deux mois plus tard, la situation a dégénérée. Devant l’accroissement des cas, les couples parisiens fuient la capitale et une peur irraisonnée s’empare de la foule.
D’ailleurs, la séduction d’Olga commence à poser problème…

Juste une comédie ?

Après « L’homme qui n’existait pas« , Cyril Bonin revient avec un nouvel album en solo (scénario et dessin). Explorant les sentiments amoureux sur un ton poétique et fantastique, Cyril nous offre une comédie romantique légère et rafraîchissante pour cette fin d’été, emballée dans un pavé de plus de 120 pages.
C’est un bonheur de lire la nouvelle création de cet auteur. Toujours aussi subtil et poétique, il nous offre un petit bijoux décalé pas si superficiel que ça.
Centré sur une héroïne aussi belle d’esseulée (Olga), il nous invite dans un récit au parti pris aussi simple que fantastique : et si l’amour était une maladie ? Si les amoureux tombaient dans en catalepsie, que se passerait-il ?
Ce principe radical et non expliqué (tant mieux), permet à son auteur de se poser de nombreuses questions sur ce sentiment universel.
L’amour n’est-il qu’un cocktail chimique ? Peut-on l’apprivoiser ? Et surtout pouvons-nous vivre sans sentiment amoureux ?
Cyril balade la belle Olga, sa candide, dans cette situation inédite et imagine les conséquences. Comme mesure préventive, la séduisante Olga, victime d’une discrimination sexiste, doit porter un brassard. ça ne vous rappelle rien ? Juive, ou belle, la différence appelle la dénonciation et la peur de l’autre…
Cyril imagine aussi les réactions des profiteurs du système avec Kiran, un personnage pas vraiment lisse. Beau, intéressé, cynique, c’est pourtant avec lui que la belle Olga choisit de partir.
A côté de ce couple improvisé, Cyril Bonin expose de nombreux autres personnages secondaires. Avec les parents d’Olga, le vieil homme qui a perdu sa femme il y a 30 ans, ou le vieux couple qui se dispute sans arrêt, il nous rappelle que le sentiment amoureux revêt de nombreuses formes souvent complexes voire incompréhensibles…

Le dessin

Cyril Bonin a un dessin particulièrement reconnaissable. Depuis ses premières séries (Fog, Quintet), il dessine des personnages filiformes et élégants. Sa base classique et sa maîtrise de la perspective lui permet de situer ses héros dans des décors réalistes et fouillés. S’il épure de plus en plus ses planches, ses « tics » graphiques (visages aplatis, cous démesurés) énerveront certains lecteurs et amuseront les autres. Si vous passez outre, vous serez séduit par le charme et la poésie de son dessin. Tout en niveau de gris (contrairement aux premiers essais), « Amorostasia » vous offre une balade poétique hors du temps et de la réalité.

Pour résumer

Cyril Bonin vous invite à un songe éveillé. Dans cette comédie romantique et fantastique, suivez Olga, belle et jeune journaliste esseulée. Malgré l’épidémie qui “statufie” les amoureux, la quête de l’amour et du sens de ce sentiment est plus fort que tout. Fantastique, poétique, ce pavé de 120 pages vous fera voyager dans l’univers décalé de son auteur.