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Réforme pénale : un équilibre difficile à trouver (actualisé)

Publié le 30 août 2013 par Jeunegarde

L'exécutif a tranché ce vendredi l'épineux dossier de la réforme pénale, qui a donné lieu à un clash public entre Manuel Valls et Christiane Taubira en choisissant notamment de créer une nouvelle peine hors prison.

Désengorger les prisons, qui battent régulièrement des records de surpopulation, tout en luttant contre la récidive. C’est le sens de la réforme pénale qui verra les peines planchers supprimées comme l’avait promis François Hollande pendant la campagne, au profit d’une peine de probation. De nouvelles places de prison seront également construites.

Le texte gouvernemental crée une «nouvelle peine, sans en supprimer aucune». Il s’agit de la «contrainte pénale» applicable à «tous les délits punis d’une peine d’emprisonnement inférieure ou égale à cinq ans». Cette contrainte pénale permettra, selon M. Ayrault, «d’imposer des obligations et interdits dont les juges ne disposent pas aujourd’hui». Ce nouveau dispositif ira de pair avec un «nécessaire renforcement des moyens», a-t-il poursuivi.

«Les recrutements dans les services chargés du suivi des condamnés, les Spip, seront amplifiés», a promis le Premier ministre. «Ils augmenteront dès cette année et l’année prochaine, ils augmenteront encore avec plus de 300 recrutements». «Cette progression se poursuivra dans les années à venir avec comme objectif de limiter au maximum à 40 dossiers par agent chargé du suivi des personnes concernées», explique-t-il.

Il a aussi promis la poursuite des recrutements de magistrats chargés de l’application des peines et des personnels de l’administration pénitentiaire. La construction de places de prison est également au programme, avec 6 500 places «en 2014, 2015 et 2016». Il a fustigé le «laxisme» de la droite qui avait supprimé «des milliers et milliers de postes de policiers, de gendarmes et n’avait pas non plus prévu le remplacement des magistrats qui partent à la retraite». «Cette politique de l’affichage et du laxisme est terminée», martèle-t-il.

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Faire face à la surpopulation carcérale, développer des solutions alternatives à l’emprisonnement, lutter contre la récidive… tout en restant ferme face à la délinquance ! Le débat sur la réforme pénale échauffe notre ministre de l’Intérieur, Manuel Valls et notre Garde des Sceaux, Christiane Taubira au moment où la droite relance ses accusations de laxisme de la gauche face à la délinquance. Un vieux créneau qu’elle tente une nouvelle fois d’exploiter malgré la palette de lois votées sous Sarkozy dans la précipitation et l’improvisation (certaines attendent encore les décrets d’application (à lire)) et dont les résultats n’ont prouvé que leur inefficacité !

La mauvaise foi de l’UMP n’ayant aucune limite, celle-ci accuse même la gauche d’appliquer une de ses lois de 2009 sur l’aménagement des peines (à lire) !

Un désaccord entre les 2 ministères n’est pas une nouveauté, la droite en a connu aussi, mais la gauche se doit de trouver une alternative au tout répressif et à la politique du chiffre pour apporter de réelles solutions face au problème de la récidive sans pour autant donner l’impression d’être laxiste.

Partisan de la construction de nouvelles prisons, Manuel Valls s’oppose au projet de Christiane Taubira sur la probation, l’aménagement des peines aux 2/3 ou la suppression des peines plancher pour laquelle François Hollande s’était engagée à la condition de trouver des solutions contre la récidive.

La voie de l’équilibre entre fermeté et alternatives à la prison défendues par 2 poids lourds du gouvernement sera sans doute longue à trouver et représente un véritable défi pour la gauche qui ne peut se permettre un échec.


Tags: insécurité, intérieur, justice, prisons, probationn peines plancher

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