Magazine France

Récidive

Publié le 01 septembre 2013 par Malesherbes

Entre 2002 et 2007, sept lois ont été votées pour durcir la répression pénale, sans parvenir à freiner la progression de la criminalité ni surtout celle de la récidive. Sitôt élu, Nicolas Sarkozy a convoqué le Parlement en session extraordinaire et, le 17 juillet 2007, l’Assemblée nationale a discuté un projet de loi de lutte contre la récidive, adopté par le Sénat après déclaration d’urgence. Au cours de ce débat, un député de l’opposition s’est exprimé ainsi :

« L’existence même de ce nouveau projet de loi souligne l’échec des précédents. Et son orientation fondée, comme les autres, sur le tout répressif, le condamne à la même faillite. Cette inflation législative donne raison au criminologue Denis Salas lorsqu’il déclare que ʺla loi pénale est devenue un instrument de régulation des peurs collectives et non une codification réfléchie des sanctionsʺ». Pendant ce même débat, ce député a aussi déclaré :« Or le projet de loi dont nous débattons aujourd’hui risque d’aggraver sensiblement la surpopulation carcérale. [ …]l’application des « peines plancher » devrait envoyer, dès la première année, 10 000 personnes de plus en prison ! » La suite des événements devait hélas lui donner raison.

Avez-vous deviné qui était cet opposant aux propos si convaincants ? Non ? Eh bien, tout simplement, Monsieur Manuel Valls ! Depuis, de deux choses l’une : ou bien notre ministre de l'Intérieur a trouvé son chemin de Damas (plutôt fréquenté d’ailleurs ces derniers temps), ou bien il cherche le chemin de l’Élysée. J’avoue pencher plutôt pour la seconde hypothèse. Selon la maxime « Je suis leur chef, donc je les suis », Valls colle étroitement à l’opinion de ses subordonnés. J’entendais l’autre jour le responsable d’un syndicat de police s’élever contre la peine de probation en soulignant que, au moins, pendant leur séjour en prison, les condamnés ne pouvaient pas commettre de nouvelles infractions, laissant ainsi les honnêtes gens en paix. Certes ! Mais une fois leur peine purgée, soit cinq ans au maximum, on a toutes chances de se retrouver confronté au problème précédent. A moins bien sûr de maintenir les détenus en prison advitam, avec le risque que, quelque jour, un régime soucieux d’économies n’opte pour des solutions plus définitives.

Je ne suis pas compétent pour définir des peines plus efficaces que la détention mais il me semble que, présentement, la prison favorise la récidive et que, outre la fonction de punir, la justice devrait aussi avoir celle de préparer la réinsertion des condamnés.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Malesherbes 59 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte