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Il faudrait tripler le nombre d'antennes-relais pour mobiles afin de réduire les ondes

Publié le 02 septembre 2013 par Le Monde Numérique @lmn_officiel

Lundi dernier, des simulations sur la réduction possible de la puissance des antenne-relais a été rendu aux ministères de l'Ecologie et de l'Economie numérique. Qu’en est-il précisément ? Est-ce réellement dangereux pour la santé ? Quelles sont les conclusions de ce rapport ?

Il faudrait tripler le nombre d'antennes-relais pour mobiles afin de réduire les ondes


Un comité d'opérateurs, d'experts, d'élus et d'associations, a rendu ses conclusions lundi au gouvernement sur la réduction de l'exposition des Français aux ondes. Le rapport évoque les travaux qu'il conviendrait de réaliser  pour obtenir un abaissement de la puissance des antennes-relais tout en préservant la qualité de couverture.

Le résultat obtenu laisse pour le moins perplexe : pour réduire la puissance des antennes-relais, il faudrait en effet au moins tripler leur nombre sur les toits pour conserver la même qualité de téléphonie mobile ! Difficile à admettre pour les riverains sans cesse soucieux de son environnement, et pas uniquement « visuel ».

Ainsi, au moins trois fois plus d'antennes seraient nécessaires à Paris XIVe, à Grenoble, à Lavelanet (Ariège) ou à Thiers (Puy-de-Dôme) et quatre fois plus à Grand-Champ (Morbihan), les cinq villes test sur lesquelles a porté l'étude. Selon le rapport, c’est à ce prix que les villes pourraient concilier « faible exposition » et « couverture satisfaisante ».

En France, l'émission des équipements source d'ondes radios est réglementairement plafonnée entre 41 et 61 V/m (volt/mètre), un seuil qui protège des effets «thermiques» des ondes. L'association Robin des Toits défend la valeur limite de 0,6 V/m, estimant que des études ont mis en évidence des effets sanitaires au-dessus de ce niveau. Ce seuil «ne répond toutefois à aucune norme sanitaire ni scientifique», précise-t-on à l'Agence nationale des fréquences (ANFR).

Selon les simulations, l'abaissement de l'exposition à 0,6 V/m « s'accompagnerait d'une forte détérioration de la couverture réseau, en particulier à l'intérieur des bâtiments » (perte de 82% en intérieur à Paris XIVe par exemple). D'où la nécessité de multiplier les antennes pour maintenir la couverture.

L'état des lieux mené dans seize zones pilotes en France en 2010 et 2011, détaillé dans le rapport du comité remis aux ministres de l'Ecologie et de l'Economie numérique, révèle que « 90% des niveaux d'exposition modélisés sont inférieurs à 0,7 V/m et 99% à 2,7 V/m ». Il n'inclut toutefois ni le réseau 3G de Free Mobile ni les réseaux 4G récemment ouverts au public mais souligne que le déploiement de la 4G « devrait s'accompagner d'une augmentation de l'exposition du public » aux ondes de l'ordre de 50%.

Dénonçant certains résultats « biaisés », l'association Robin des Toits, longtemps associée à ces travaux, a pris ses distances avec ces conclusions, estimant que « l'objectif poursuivi est de discréditer la valeur cible de 0,6 V/m ».

Quant au ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, et la ministre déléguée à l'Economie numérique, Fleur Pellerin, ils ont prudemment appelé dans un communiqué à la poursuite des « réflexions en matière de radiofréquences ». Ils ont souhaité que « ces travaux puissent (...) nourrir la mission » confiée à Jean-François Girard et Philippe Tourtelier « sur la sobriété en matière d'exposition aux ondes électromagnétiques, et dont le rapport est attendu à la rentrée ».

Le débat sur l'impact sanitaire des ondes émises par les antennes-relais, wifi, téléphones portables et autres équipements radio est encore loin d'être tranché. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé, en mai 2011, les ondes comme potentiellement cancérigènes mais les opérateurs de téléphonie s'appuient sur le dernier avis en date de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), en 2009, pour écarter tout danger. Cet avis doit être prochainement actualisé.

La France compte déjà près de 50 000 antennes-relais pour la téléphonie mobile, selon l'ANFR.

Avec AFP

 

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