Flambée fiscale à Paris : les médias au secours d'Hidalgo

La juste et nécessaire polémique autour de la hausse massive des impôts à paris depuis 2001 est gênante, on le comprend, pour la dauphine-retraitée Hidalgo. Les chiffres et les faits étant têtus, rien de tel que des journalistes accommodants pour les triturer un peu ... au soulagement de la mairie. Deux magnifiques preuves d'indépendance intellectuelle de la presse sur ce sujet les 2 et 3 septembre ! Sur France Info d'abord, un fin limier pose une question qui fâche : "En indiquant que la pression fiscale a augmenté de 40 % sous Delanoë, NKM dit-elle la vérité ?" NON ! décrète-t-il. Et pourquoi selon lui cette erreur ? D'abord parce que la hausse n'est que de 30 %. Ah ? En lisant attentivement son texte on remarque d'abord qu'il exclut les droits de mutation. On relève aussi qu'il n'est guère question des redevances en tout genre. Mais le plus beau reste à venir. Ce précis calculateur indique en effet que : "le taux de la taxe foncière sur le bâti est passé de 7,11% à 8,37%, ce qui fait une progression de 17%." Certes, mais c'est oublier la création ex nihilo d'une taxe départementale au taux de 3 % qui est précisément la manière roublarde dont Delanoë a augmenté les impôts puisque, présentée comme minime, elle a fait passer le taux global de la taxe foncière de 8, 37 % à 11, 37 %, augmentant considérablement le fardeau des propriétaires parisiens. Il est urgent de désintoxiquer les auteurs de billets de désintox ! Autre morceau de bravoure et d'indépendance journalistique dans Libé qui se fait le fidèle interprète de la Voix de son Maire en indiquant : "Jeudi, Nathalie Kosciusko-Morizet, après avoir entretenu un certain flou sur son chiffrage, a en effet précisé se référer à la hausse du produit des impôts, passé de 2,2 milliards en 2001 à 3,1 milliards en 2013. En réponse, le maire adjoint (PS) de Bertrand Delanoë en charge des finances, Bernard Gaudillère, avait relevé à raison les «nombreuses inexactitudes» de la candidate UMP." Bien sûr, aucune explication n'est donnée aux lecteurs de Libé sur le flou du chiffrage et les raisons de ces prétendues inexactitudes ... Il ne faut surtout pas faire réfléchir le Boboland.