Hier soir sur France 2, Christine Taubira, Ministre de la Justice, faisait sa rentrée dans l’émission de David Pujadas afin de présenter son plan de travail et de discuter de ce qu’incarne la Justice aujourd’hui, du droit pénal ou du système de remise de peines.
Le débat se déroulait dans de bonnes conditions jusqu’au moment où une invitée surprise à fait son apparition derrière une ombre chinoise. Il s’agissait d’une maman de victime venue témoigner anonymement d’un délinquant récidiviste qui s’est attaqué à sa fille.
Face à ce témoignage, Christine Taubira s’est retrouvée piégé. Elle ne connait pas le dossier, elle ne peut se mettre à la place du juge, elle n’a aucun moyen de s’en sortir. La seule manière de réagir, et elle s’en est sortie avec brio, c’est de rester silencieuse. « J’ai une règle : face aux victimes, je fais silence. Là, je cherche mes mots. », répond-elle. A cette réponse, la mère lui rétorque : « C’est trop facile ». « Je m’incline, c’est tout , poursuit Christine Taubira(…) Je salue le courage qu’il faut pour venir témoigner. J’espère que sa fille ira bien. Je sais que l’on me rend comptable de tout, mais je l’accepte. Je n’ai pas souvenir que d’autres gardes des Sceaux aient eu ainsi à répondre des décisions de justice, mais je m’incline ».
La Garde des sceaux a été plus d’une fois malmenée ces derniers mois. On se souvient bien sûr de sa lutte en faveur de la loi pour la mariage pour tous mais elle fait également l’objet de propos mensongers sur la toile où l’on présente son fils comme un un prisonnier. Une fausse lettre circule depuis mai 2013 avec, à nouveau, le témoignage d’une mère qui relate ses déboires avec l’enfant de Christine Taubira. Cette dernière n’a, en réalité, pas de fils en prison. Voici une copie de ce faux courrier :
Lettre à Mme Taubira
Chère madame,
J’ai vu votre protestation énergique devant les caméras de télévision contre le transfert de votre fils de la prison de Arlon à la prison de Leuven. Je vous ai entendue vous plaindre de la distance qui vous sépare désormais de votre fils et des difficultés que vous avez à vous déplacer pour lui rendre visite.
J’ai aussi vu toute la couverture médiatique faite par les journalistes et reporters sur les autres mères dans le même cas que vous et qui sont défendues par divers organismes pour la défense des droits de l’homme, etc. Moi aussi je suis une mère et je peux comprendre vos protestations et votre mécontentement. Je veux me joindre à votre combat car, comme vous le verrez, il y a aussi une grande distance qui me sépare de mon fils.
Je travaille mais gagne peu et j’ai les même difficultés financières pour le visiter. Avec beaucoup de sacrifices, je ne peux lui rendre visite que le dimanche car je travaille tous les jours de la semaine et aussi le samedi et j’ai également d’autres obligations familiales avec mes autres enfants.
Au cas où vous n’auriez pas encore compris, je suis la mère du jeune que votre fils a assassiné cruellement dans la station service où il travaillait de nuit pour pouvoir payer ses études et aider sa famille. J’irai lui rendre visite dimanche prochain. Pendant que vous prendrez votre fils dans vos bras et que vous l’embrasserez, moi je déposerai quelques fleurs sur sa modeste tombe dans le cimetière de la ville.
Ah j’oubliais, vous pouvez être rassurée, l’État se charge de me retirer une partie de mon maigre salaire pour payer le nouveau matelas de votre fils puisqu’il a brûlé les deux précédents dans la prison où il purge sa peine pour le crime odieux qu’il a commis.
Pour terminer, toujours comme mère, je demande à tout le monde de faire circuler mon courrier, si intime qu’il soit. nous parviendrons ainsi peut-être à arrêter cette inversion des valeurs humaines. Les droits de l’homme ne devraient s’appliquer qu’aux hommes droits.
Edith Besançon 10 Montée Beaumur
38200 Vienne 04.74.85.07.64 06.22.59.33.40