Fiche
Le Tombeau des Lucioles et un film d'animation de Isao Takahata sorti en 1988 et a été écrit d'après le roman La tombe des lucioles de Akiyuki Nosaka. Il dure 1h24 et est sorti par les studio Ghibli. A sa sortie il fut considéré comme un échec avec 800 000 entrées, contrairement à Totoro qui rencontra un franc succès et dont la sortie se fit en même temps que le Tombeau des Lucioles. Cela est dut au fait qu'il le film fut annoncé pour adultes et pour enfant, mais sa noirceur bien trop présente ne satisfit pas les spectateurs.
Synopsis
Durant l'été1945, dans le Japon de la seconde Guerre mondiale, deux enfants, Seita (un adolescent de quatorze ans) et sa jeune sœur Setsuko (qui a quatre ans), se trouvent livrés à eux-mêmes après la mort de leur mère, suite au bombardement à la bombe incendiaire de Kōbe par les forces armées américaines.
Après avoir vainement tenté de contacter leur père, un officier supérieur de la marine impériale japonaise, Seita et Setsuko partent habiter chez une tante éloignée. Un temps accueillante, la tante traite progressivement les deux enfants comme des fardeaux. Aussi, Seita et Setsuko partent et se réfugient dans un abri désaffecté. Celui-ci est illuminé la nuit par des milliers de lucioles. Cependant, la nourriture commence à manquer.
Avis
« Le tombeau des lucioles n’épargne pas le spectateur. Ce pourrait être un dessin animé pour adultes tant certaines scènes sont dures. » Le figaro
« (…) c’est précisément en affichant le soin particulier à reconstituer, ou plutôt à interpréter graphiquement certains détails (…) que le réalisateur éveille l’attention du spectateur. C’est par ce surcroît de réalisme qu’il crée la poésie. » Positif
J'ai regardé ce film il y a peu. L'histoire est dure, éprouvante, mais réelle. Nous nous trouvons en guerre, les maisons sont détruites par les bombardements, les familles sont séparées, souvent par la mort. L'histoire débute par cette phrase prononcée par le héro : « la nuit du 21 septembre 1945, je suis mort. » Nous savons d'entré de jeu que ce ne sera pas un happy end.
Seita et Setsuko viennent de perdre leur mère. Ils se réfugient chez leur tante qui finit par les accabler de reproches quand au fait qu'ils ne travaillent pas, les nourrissants à peine, refusant de leur donner du riz obtenu par la vente des kimonos de leur mère. Elle leur en donne seulement un bocal qui aura vite fait de disparaître. Fatigué émotionnellement par la perte douloureuse d'un proche et le non soutien d'un autre, nos deux héros décident de vivre dans un abri où personne ne vient. Mais bien entendu, le problème de nourriture se fait vite ressentir et les maladies ne tardent pas à pointer leur nez ainsi que les poux et les piqûres d'insectes. Viendra alors le temps de survivre tout en essayant de vivre malgré tout.
Ils sont jeunes, ils sont impuissants face à la cruauté du monde dans lequel ils n'ont pas encore pausé leur pierre. Seita protège sa sœur du mieux qu'il peut, leur relation est réellement touchante et fait monter les larmes aux yeux plus d'une fois. Dégoûté de la laideur du monde adulte, ils s'exilent et vivent comme ils l'entendent, en souriant et rigolant malgré tout, jouant tel les enfants qu'ils sont. Seita s'évertue à trouver de la nourriture, surtout que sa petite sœur commence à être en sous-nutrition et de plus en plus malade. Ils sont coupés de tout et doivent vivre dans la nature, chassant un peu, s'abreuvant à même la rivière, s'éclairant la nuit à la simple lumière des lucioles.
Comment ne pas être touché par le malheur de ces deux enfants qui n'ont encore rien vécu ? Les autres habitants ne les aident pas malgré leurs demandes, ils sont seuls au monde devant un peuple d'adulte froid et hostile. Nous nous rendons compte que les grandes personnes n'en ont que faire de leur misérable vie. Cela se ressent surtout lorsque Seita veut incinérer sa sœur, qu'il réclame du charbon à un villageois et que ce dernier, après le lui avoir donné et confié que si la défunte était une enfant, il pourrait le faire à la chapelle, lui dit « il fait un temps magnifique aujourd'hui ». Cela alors qu'il s'est parfaitement que cet enfant viens de perdre quelqu'un de proche.
J'ai trouvé ce film très dur mais d'autant plus beau qu'il ne montre que la réalité des choses. Un monde cruel et parfois « inhumain », dans lequel chaque jour est un combat. Si vous n'avez pas peur de pleurer d'émotions et que ce genre de film ne vous déplaît pas, je vous le conseil de tout cœur. Il reste pour moi un petit chef d’œuvre que l'on se doit de regarder au moins une fois dans sa vie pour être touché à tout jamais cette histoire .
Arkanne