Alabama Monroe // De Felix Van Groeningen. Avec Johan Heldenbergh et Veerle Baetens.
Et si Alabama Monroe était le plus beau film de l'été ? Ce drame belge est tout bonnement bouleversant du début à la fin. Disons que ce mélodrame raconte une histoire
particulièrement poignante dont il est difficile de faire son deuil une fois achevée. Rythmé par une bande originale country sublime et par le talent de Johan Heldenbergh et
Veerle Baetens. Ces deux acteurs, que je ne connaissais pas avant (je ne connais pas très bien le cinéma belge de toute façon) m'ont énormément surpris par leur simplicité et par
leur authenticité. On croit à leur histoire d'amour, à cette histoire qui les lie à la mort, à tout ce qu'il va leur arriver alors qu'ils vont tenter de se reconstruire petit à petit sans jamais
vraiment y parvenir. Felix Van Groeningen parvient à donner à son film ce sentiment que la vie n'est pas grand chose dans ce monde et qu'il faut peut-être prendre le temps de
profiter du peu de temps que l'on reste sur cette Terre. Chacun peut en faire son interprétation mais cette histoire fait réfléchir, sur soi et surtout sur la vie de ceux que l'on aime.
Didier et Élise vivent une histoire d'amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l'Amérique. Elle, tient un salon de tatouage
et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle...
Si Alabama Monroe est réussi c'est avant tout car il est juste. Le film ne cherche jamais à tromper son spectateur avec des artifices. Le film gagne donc en simplicité et
parvient encore plus à nous toucher. Je savais tout de même à quoi m'attendre en regardant ce film, dans le sens où j'avais déjà eu de beaux échos. Le naturel de ce film est retranscrit dans un
premier temps par les interprètes qui ne font jamais de fioritures et nous offrent alors le prestation de haut vol. Puis par le talent de Felix Van Groeningen qui nous plonge
dans cette campagne boueuse, nous laissant à penser que l'on est au fin fond de l'Alabama. Mais c'est aussi ce qui donne à Alabama Monroe son côté original. On est aussi plus
impliqué car l'on est plongé dans des décors sans fioritures. J'ai par ailleurs beaucoup aimé la photographie du film. C'est sincère et l'on sent que l'on ne veut pas nous assommer avec quelque
chose de médiocre visuellement. Cela rend aussi à Alabama Monroe tout son cachet.
Le film cherche à nous raconter les choses de façon assez intelligente. Il n'y a donc une continuité linéaire au film ce qui permet clairement de se laisser prendre au jeu. Le tout est raconté
sur une période assez large en termes de temps ce qui permet de traiter tout un tas de stades de la vie de ces personnages. Alabama Monroe fait passer le spectateur par tous les
états et cela donne au film l'occasion de voir les personnages sous différentes coutures de leurs vies. Alabama Monroe porte également un regard sur les Etats-Unis de George W.
Bush. C'est intelligent et intelligible. Le but ici n'est pas de nous assommer d'une réflexion pompeuse et pas très intéressante. Non, le but ici est avant tout de nous mettre une belle petite
claque et de nous dire que ce n'est pas une Amérique qui fait rêver. Je retiens donc avant tout de Alabama Monroe un film magnifique qui m'a fait voyager au travers de la vie de
deux personnages que la vie n'a pas épargnés mais qui, au travers de leur musique, ont toujours tenté de s'en sortir.
Note : 10/10 : En bref, sensationnel.
Date de sortie : 28 août 2013