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The irish singer.

Publié le 30 avril 2008 par Méven Cadare
Cet irlandais, avec sa guitare. Sa musique était doucement venue charmer les oreilles de son public improvisé. Des accords simples, imprimés sur une guitare accoustique couverte de marques dues aux voyages qu'elle avait du voir.
Des accords plein de magie. L'auditoire était captivé, tous se retrouvaient désormais dans un pub irlandais, un peu avant la fermeture. Une douce odeur de bière vint leur frotter les narines. il s'enfoncèrent tous un peu plus dans leurs sièges, profitant d'un sentiment de bien être éphémère. Tous vivaient intensément la longue complainte irlandaise qu'avait entamé ce magicien des oreilles avec un ton et accent marqué par une vie de vadrouille.
La lumière se tamisa et emplit la pièce d'un halo ambré ne laissant maintenant apparaître que la silhouette du guitariste. Il n'était pas très grand, bien bâti et son bras imprimait un rythme régulier sur les cordes tendues dont les extrémités s'enroulaient telles les boucles d'une chevelure de petite fille.
Le public était totalement envouté, tous étaient transportés par les paroles de la musique, même si la moitié n'en comprenait pas un mot. Chacun réprimait son envie de fredonner cette air lancinant par respect pour cet homme et pour le moment privilégié qu'il leur offrait. L'homme se servait de sa voix aussi bien que de son instrument.
La lumière se refit plus vive, le public n'en fut pas plus troublé que ça, ils se contentèrent de fermer leurs paupières pour continuer à apprécier cet instant confortable et paisible dans leurs vies mouvementées.
Puis la musique s'arrêta, ils mirent tous un peu de temps avant d'émerger de la léthargie qui les avait tous entraînés dans le tourbillon de la mélopée du vieil homme. Car il était vieux. Vieux et fatigué. La plupart s'étaient naturellement retournés vers lui pour apercevoir l'artiste prodigue. Certains furent déçu, d'autres surpris. l'homme était sale, et une forte odeur d'alcool émanait de veste trouée. Ses mains sales aux ongles crasseux, tenaient d'un côté son précieux instrument et de l'autre un morceau de plastique faisant office de mediator.
Une sonnerie assourdissante retentit, celle du métro de la ligne 9. les portes de refermèrent. L'homme à l'esprit aussi fatigué que son corps pourtant robuste, entreprit de passer entre les sièges, quémandant une petite pièce à ces personnes qui avaient su l'écouter quelques minutes auparavant mais ne semblaient maintenant plus le voir. Certains firent mine de téléphoner, d'autres d'écouter leur lecteur MP3. Il avait l'habitude. Il réussit tout de même à récolter juste ce qu'il lui fallait pour acheter à manger pour le lendemain, pour lui et son chien, qui n'avait pas bougé depuis le début.
le métro s'arrêta, et l'homme sorti et appela son compagnon qui ne l'avait pas suivi. Celui ci releva la tête, ouvra un œil et se décida enfin à sortir de la rame. il mis du temps à sortir à cause de sa patte manquante. l'homme s'assit sur un banc le regard vide. Il se sentait seul eu milieu de cette foule constamment en mouvement. une larme vint mouiller sa joue. personne n'y fit attention, pas même son chien qui s'était rendormi à ses pieds.
Calmé, il reprit sa compagne d'infortune dans ses bras et se remis à gratter ses délicieuses cordes en faisant résonner cette voix qui en fascinait plus d'un, mais cette fois pour lui seul. Car plu personne ne passait désormais. il s'allongea et fit une dernière caresse à son fidèle ami avant de se coucher.
Avant de sombrer dans le sommeil, il se dit comme tous les soirs, que le lendemain serait un autre jour, et qu'il aurait peut être plus de chance...

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