Michael Kohlhaas (et autres déceptions)

Rentrée cinéphile… mais pas toujours des bonnes pioches.
Quelques jours avant l’Étrange Festival, je suis allé voir Michael Kohlhass d’Arnaud Des Pallières (/2013) au Louxor, parce que j’aime bien Mads Mikkelsen (Le Chiffre dans Casino Royale et le borgne muet de Valhalla Rising) et sa tronche de ouf et puis la bande annonce m’intriguait…
Et j’étais un peu déçu, je sais pas j’attendais pas ça, j’ai trouvé ça long, que le fait qu’il parle (mal) français ça marchait pas du tout, du coup j’arrivais pas à croire à son personnage (alors que j’ai adoré ses délires hallucinés et psychotiques dans les films de Winding Refn).
Un marchand de cheval qui déclenche un révolte populaire contre son seigneur dans la Lorraine du Moyen-Âge ou je ne sais où, sur le papier ça a l’air cool mais en fait au bout de 2h, avec des batailles et escarmouches joliment suggérées mais vraiment pas là, des dialogues poussifs (même Denis Lavant que je surkiffe, eh bah je l’ai grave préféré dans Holy Motors ou même le court qu’on a fait à Agafay) ou beaucoup de vent souvent très présent, du beau et de la belle mise en scène (l’attaque incendiaire et la séquence où la petite fille court pour rejoindre son père qui recueille le dernier soupir de sa femme) mais plein d’ennui, et quand le héros commence à douter de sa quête (justice, vengeance ?), on assiste perplexe à sa fin inexorable et un peu conne (confiance, trahison ?), et je déteste les héros qui baissent les bras ou se rendent et se font avoir à la fin bêtement -comme dans Drive…
Enfin bon, c’était un peu dur et très hermétique, malgré son élégance certaine.

http://www.imdb.com/title/tt2054790/
http://www.critikat.com/Michael-Kohlhaas.html
http://www.lemonde.fr/2013/08/blockbuster-d-auteur.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Kohlhaas_(film,_2013)
http://cinesthesies.fr/michael-kohlhaas-arnaud-des-pallieres-2013/

Sinon en parlant de déception, malgré les supers films (*) que j’ai maté pour l’instant pendant l’Étrange Festival, bah on peut pas tout aimer, et le film de Lu Chuan, The Last Supper m’a aussi beaucoup ennuyé et je suis sorti un peu vener de pas être aller voir autre chose dimanche (Elmer Gantry présenté par Dupontel par exemple)…
Je n’ai pas vu sa fresque cinématographique précédente sur la bataille de Nanking qui a l’air encensée par la critique (City of Life and Death, 2009), mais alors là cette Dernière Cène à la chinoise ne m’a pas du tout pris dans son histoire. Histoire, cela dit en passant, que j’ai l’impression d’avoir déjà vu 50 fois dans plein de films (hongkongais puis chinois: Frères de Sang de Chang Cheh, Blade of Fury de Sammo Hung, The Warlords de Peter Chan, ou Les trois royaumes : la résurrection du dragon et White Vengeance de Daniel Lee pour ne citer qu’eux).
Sauf qu’ici, point de bastons épiques et sanglantes avec des milliers (ou des centaines selon les moyens) de figurants. Si allez, y’a des petits bouts, des morceaux de fin d’une bataille qui avait l’air inéquitable donc on s’est pas fait chier on a montré que la fin (mais c’est joli quand même ces drapeaux de signalisation guerrière qui flottent au ralenti).

Le trio d’acteurs, beaux gosses asiatiques avec le nez un peu crochu (vision subjective), c’est fou comme ils se ressemblent tous les trois (Daniel Wu, Liu Ye et Chang Chen). Du coup, ça favorise encore moins la compréhension déjà rendue floue par la narration biscornue, à grand renfort de flashbacks et d’ellipses, de gros plans pour être au plus près des émotions de ces héros mutiques (mais en même temps, c’est moche on voit les faux poils de barbes collés sur la peau, dommage). Car c’est un point commun qu’il partage avec le film précédent:  des personnages taiseux ou qui parlent pour ne pas dire grand chose et auxquels on a du mal à s’attacher, des conflits réglés hors-champ, en somme des "films épiques sans exploits" (*).
Trop de recherche de psychologie ou d’émotion noie tout ça dans l’œuf, et on est perdu dans les méandres de ces films en costumes tout comme les personnages qui semblent dépassé par leurs enjeux. The Last Supper, c’est donc l’histoire d’un paysan guerrier bourrin qui devient empereur ambitieux et parano et qui finit par se retourner contre ses alliés et leurs complots "imaginaires" (dialectique trahison/confiance/terreur/mésentente/trahison assez fatigante).
Nan les costumes et décors sont beaux, on sent que le cinéaste veut faire appréhender la grande Histoire par les coulisses des émotions de ses protagonistes, y’a quelques effets numériques et plein de figurants on sent qu’il y a de la tune, mais c’est chiant y’a rien à faire…

http://www.imdb.com/title/tt1919137/
http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Last_Supper_(film)
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Last_Supper_(2012_film)
http://www.hkmdb.com/db/movies/view.mhtml?id=14240&display_set=eng
http://asiafilm.fr/2013/04/07/critique-the-last-supper-de-lu-chuan/
http://www.filmdeculte.com/cinema/film/Last-Supper-The-4236.html
http://eastasia.fr/critiques/the-last-supper-de-lu-chuan-letrange-festival/
http://www.filmosphere.com/movies/critique-the-last-supper-lu-chuan-2012/
http://www.etrangefestival.com//fr/2013/programme/38.html

C’était juste pour dire quelques mots sur des films que j’ai pas aimé, ça change un peu, d’ailleurs j’ai maté Snowpiercer de Bong Joon Ho dimanche soir en avant-première française en présence du réal et des créateurs de la BD, et ça c’était vraiment bien cool (et puis aussi le très beau Miss Zombie d’Hiroyuki Tanaka, superbe photo en noir et blanc).
Articles à suivre…

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