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Storytelling : le pouvoir de la vulnérabilité

Publié le 10 septembre 2013 par Dangelsteph

fleurs storytelling

Il faut le dire, le redire et le redire encore : un storytelling qui ne serait fait que de success stories est aussi rasoir que la plus bateau des communications marketing traditionnelles. Rasoir et donc inefficace.

Un article du Figaro, il y a quelques mois (je l’ai exhumé de mon stock d’articles à lire : merci aux vacances, de m’avoir donné l’occasion de le retrouver !), vient renforcer cette idée, dans le secteur managérial cette fois. Et cela va bien plus loin qu’une communication rasoir vs. une communication efficace.

Un storytelling qui laisse une (grande) place à la vulnérabilité a bien plus de potentiel.

On y parle d’anxiété de la performance, génératrice de comportements destructeurs dans le monde du travail. Classique ? Oui, mais ce qui est plus intéressant, c’est cette tendance induite à laisser de côté la créativité, l’intuition, le plaisir, autrement dit les émotions. Or, les émotions sont justement des ferments hautement actifs de storytelling.

Donc, la recherche exacerbée de la performance empêcherait la naissance de bonnes histoires, en quelque sorte. Dans l’article, une coach témoigne : « quand on demande aux gens, en formation, « que ressentez-vous ? » ;  ils répondent « je pense que ».  Jusqu’au moment où ils parviennent enfin à ressentir leurs émotions… ». C’est révélateur. Cette course à la performance nous amène à privilégier les opinions plutôt que le ressenti et l’analyse de ce ressenti sous une forme utilisable et utile pour l’entreprise. Car les opinions n’ont pas de plus-value : elles sont au mieux génératrices de status quo (et n’ont aucune chance de donner naissance à quelque storytelling que ce soit).

Attention, tout cela ne veut pas dire que la performance n’est pas un objectif à poursuivre (ce serait le comble pour une entreprise !). Mais à la pression de la performance doit correspondre une contre-pression individuelle. Pression, contre-pression ? C’est de conflit dont il est question, et qu’est-ce qu’un conflit sinon le moteur d’une (bonne) histoire.

Mais cette performance, il faut l’agrémenter de valeurs féminines vs. masculines. La vitesse, l’action, la compétition, la sélection : ce sont, pour la psychothérapeute Valérie Colin-Simard, toujours dans cet article du Figaro, « des valeurs masculines survalorisées ». Elles nourrissent l’anxiété de la performance. Un meilleur équilibre est nécessaire avec les valeurs féminines que sont la vulnérabilité, donc, la dépendance, l’interdépendance… C’est important pour vivre une bonne histoire de vie professionnelle et privée, ce n’est pas seulement une question d’efficacité de communication.

Car, comme le souligne Valérie Colin-Simard : « en se mettant à la recherche d’une perfection inatteignable, un jour, la fin de l’action (licenciement ou autre) signifie pour ces managers la fin de leur identité ».

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