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Des malwares et des avions, rewind...

Publié le 11 septembre 2013 par Sid

Mayday

I

l y a un peu plus de trois ans, j'avais écrit un billet sur le crash en août 2008 du vol Spainair 5022 dont certains semblaient vouloir qu'il soit la conséquence, entres autres facteurs, de l'infection de son ordinateur de bord par un malware. Hypothèse journalistiquement séduisante pour expliquer que le Take-Off Warning System, ou TOWS, ne se soit pas déclenché et alerté l'équipage sur une configuration impropre au décollage...

Séduisante mais hautement improbable, d'autant qu'un rapport préliminaire du CIAIAC pointait du doigt la possible défaillance d'un relais alimentant le TOWS. Cependant, le rapport final ne fournit pas d'explication définitive sur cette panne contributive à l'accident. Ce qui ne vient évidemment pas contredire les hypothèses les plus tordues...

Passionné d'aviation, je suis friand d'émissions portant sur cet univers. Parmi celles-ci figure la série américaine "Mayday", aussi connue sous le nom "Air Crash Investigations", dont l'objet est de décortiquer les causes de divers incidents aériens. De nombreux épisodes sont disponibles sur Youtube, et il se trouve que je suis tombé récemment sur l'un d'entre eux qui m'a fait repensé à ce vieux billet...


S'y trouve décrit et expliqué le crash au décollage du vol Northwest 255. Ce qui est intéressant dans cet accident, c'est qu'il implique le même type d'appareil. Les causes en sont les mêmes et on y retrouve le même facteur contributif, à savoir l'absence d'alarme du TOWS au décollage. À ceci près qu'il s'est produit quelques vint-et-un ans plus tôt. Et bizarrement, en 1987, l'hypothèse de l'infection virale ne semble pas avoir fait recette pour expliquer cette défaillance ; on lui a préféré celle de l'ouverture accidentelle, voire intentionnelle, du breaker contrôlant l'alimentation du TOWS.

De même, en juin 2007, un MD-83 s'écrasait au décollage à Lanzarote. Même causes, mêmes effets : volets mal positionnés, absence d'alarme... Le silence du TOWS est alors expliqué par la non-fermeture d'un autre breaker après une opération de maintenance. Mais toujours pas virus...

Évidemment, d'aucuns diront que l'hypothèse virale, bien que non envisagée par les enquêteurs, n'a pas été contredite. C'est exact. Cependant, devant autant de causes probables envisageables, chacun pourra se faire sa propre idée.
Personnellement, en forensics, j'ai souvent tendance à m'en remettre au principe d'économie...


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