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CICATRISATION: Le point sur le traitement de la cicatrice chéloïde – Esthétique

Publié le 12 septembre 2013 par Santelog @santelog

CICATRISATION: Le point sur le traitement de la cicatrice chéloïde – EsthétiqueLes cicatrices s’amenuisent avec le temps mais ne disparaissent jamais en totalité. Une cicatrice réussie est une cicatrice souple à la palpation, et de couleur quasi-identique à la peau l’entourant, de façon à être presque imperceptible. Chaque cicatrice possède sa part d’inconnu, et améliorer l’aspect d’une cicatrice inesthétique est toujours un défi en chirurgie esthétique. Avant de traiter une cicatrice, il est nécessaire d’avoir bien analysé sa structure au niveau de l’épiderme, du derme et de l’hypoderme, ainsi que le mécanisme de son apparition en cas de mauvaise évolution.

La cicatrice et son contexte : La cicatrice résulte d’un processus de réparation physiologique des tissus après une lésion:

- Un accident suite à une coupure ou à l’heurt d’un objet.

- Une brûlure thermique, chimique, ou électrique.

- Une pathologie: cicatrice d’acné, cicatrice de varicelle.

- Ou une intervention de chirurgie.

Les cicatrices créées par une chirurgie sont de meilleure qualité que les cicatrices créées accidentellement. Le geste chirurgical incise de préférence dans les plis naturels de la peau, là ou les tensions sont moindres, avec un affrontement précis entre les berges, exemptes de corps étrangers et de contamination bactérienne, et suturées d’emblée minutieusement.

L’évolution normale d’une cicatrice : Le plus souvent, la guérison de la plaie s’effectue d’emblée spontanément: on parle de cicatrisation de première intention. L’évolution d’une cicatrice, même s’il s’agit d’une évolution classique et positive, a de nombreuses variantes. Dès la survenue de la lésion, l’organisme enclenche un processus complexe de réparation: arrêt de l’hémorragie, réaction inflammatoire, absorption et élimination des tissus abîmés, assainissement de la plaie, reconstruction progressive du tissu lésé : Les fibroblastes synthétisent des fibres de collagène de façon à reconstruire un nouveau tissu (derme) puis l’épithélium (épiderme) s’étend pour recouvrir ce tissu peu à peu. Les berges se referment ainsi progressivement. La durée du processus va varier selon chaque individu, mais aussi en fonction de l’importance de la plaie et de la zone lésée. D’abord peu visible, la cicatrice va entrer au bout de quelques semaines à quelques mois dans une phase dite «  hyperplasique  ». La cicatrice devient alors rouge et peut s’épaissir. Après cette phase, la cicatrice commence à s’aplatir, et à blanchir. Normalement, au bout d’un an environ, lorsqu’a abouti la maturité cicatricielle, on peut apprécier l’aspect définitif d’une cicatrice.

Les types de cicatrices : Les évolutions les plus favorables de cicatrices, se remarquent chez les personnes à la peau claire. Les peaux asiatiques et surtout les peaux noires sont plus sujettes aux cicatrices chéloïdes. L’expérience a montré également que plus l’on est jeune, moins la cicatrice est belle. La cicatrisation diffère également selon les zones du corps concernées: ainsi, la peau au niveau du visage, riche en vaisseaux sanguins, présente une évolution de cicatrisation plus rapide que le dos ou la zone du sternum. On observe comme grands types de cicatrices:

- Les cicatrices normales, qui évoluent favorablement et finissent par s’amenuiser (sans disparaître totalement) en arrivant à maturité avec le temps (un an).

- Les cicatrices hypertrophiques voire chéloïdes: il s’agit de cicatrices épaisses, durcies, boursoufflées, et présentant des anomalies de forme. Elles nécessitent un traitement médical et selon certains cas précis un traitement chirurgical.

Cicatrice hypertrophique ou chéloïde? Motif de consultation fréquent en chirurgie, il convient de bien différencier une cicatrice hypertrophique d’une chéloïde.Même si ces 2 cicatrices pathologiques ont pour point commun d’être des cicatrices dont la rougeur (hyperplasie) tend à persister au-delà d’un an, la cicatrice hypertrophique a pour particularité de régresser spontanément avant 18 mois. La cicatrice chéloïde, quant à elle, persiste indéfiniment et peut même évoluer dans le temps. Donc, entre un an et 18 mois, devant une cicatrice rouge et surélevée, on posera un diagnostic de cicatrice hypertrophique. Si au-delà de 18 mois, la cicatrice apparait comme de plus en plus épaissie, sans phase aucune d’aplanissement, il s’agira d’une cicatrice chéloïde.

La cicatrice chéloïde : Comme cité plus haut, la cicatrice chéloïde est rouge, gonflée, épaisse, et ne se régresse pas d’elle-même. Elle est due à une formation excessive de collagène dans le derme, causant un excès de cicatrisation. Elle peut parfois présenter des démangeaisons, voire être parfois douloureuse. La chéloïde a tendance à se ramifier et à se propager sur les zones attenantes par excroissances. Elle n’est évidemment pas contagieuse, mais son «  inesthétisme  » aboutit à une grande gêne psychologique chez les personnes qui en souffrent, notamment lorsque la chéloïde atteint un volume excessif. L’évolution peut dans de rares cas être favorable, stable, sans qu’on en sache les causes. Mais hélas, le plus souvent, la chéloïde ne va jamais en s’améliorant, et va nécessiter un traitement.

Traitement de la chéloïde : Plusieurs traitements sont proposés et vont être envisagés selon chaque cicatrice chéloïde.

·   La chirurgie : L’ablation ou exérèse de la cicatrice chéloïde n’est proposée qu’en cas de volume excessif induisant une gêne psychologique. Les récidives sont très fréquentes, avec une évolution s’effectuant à nouveau sur le mode chéloïdien.

·   C’est pour cela qu’une reprise chirurgicale de la chéloïde doit très souvent être associée à un autre traitement.

·   La corticothérapie : Méthode de référence ayant fait ses preuves, il s’agit d’injecter au centre de la cicatrice chéloïde et sur toute sa longueur des corticoïdes retards, comme le Kenacort Retard (Triamcinolone acétonide). Ce traitement doit être effectué régulièrement toutes les 3 à 6 semaines et peut durer de quelques mois à une ou 2 années.

·   La pressothérapie : Cette méthode consiste à aplanir de façon permanente (24h/24) la cicatrice chéloïde sur toute son épaisseur grâce à des pansements siliconés compressifs (sur le visage) ou des vêtements spécifiques et élastiques sur une zone de la silhouette concernée. La compression asphyxie en quelque sorte les fibroblastes, réduisant ainsi l’hyperproduction de collagène. La durée de la pressothérapie est d’environ 6 mois.

·   La radiothérapie : La radiothérapie est employée en dernière intention, après échecs des traitements précédents. Souvent associée à une ablation de la chéloïde, il s’agit irradier la zone à traiter. Cette méthode ne comporterait pas de risques de cancérisation sur le long terme.

Auteur, contributeur de la rubrique «  Esthétique  » : Dr David Picovski, chirurgien plastique et esthétique

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