Magazine Bien-être

Oser s’écrire

Publié le 12 septembre 2013 par Do22

Quand j’ai commencé mon blog Chemin de vie, en août 2005, j’écrivais l’histoire d’Alice. Ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, ses moments difficiles, ses prises de conscience, ses guérisons, ses outils pour avancer sur son chemin de vie.

Pendant près de 2 ans, j’ai ainsi écrit mon journal intime de façon anonyme en intimité avec des milliers de lecteurs et lectrices. Presque tous les jours, je partageais mes moments de vie. La vie d’Alice.

Ces récits étaient appréciés, bien plus que je ne l’aurais jamais imaginé. Le lectorat monta très rapidement.

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Alice rejoignait beaucoup de personnes qui se posaient les mêmes questions qu’elle, vivaient le même genre de choses, avaient besoin des outils de solutions qu’elle utilisait pour guérir des situations, des patterns, des croyances et retrouver un équilibre de vie plus heureux.

Il est vrai que je ne déposais jamais une situation en questionnement, dérangeante, sans faire le récit du chemin que j’utilisais pour en sortir. Déposer des plaintes ne sert à rien si on ne les utilise pas pour trouver la raison pour laquelle ces situations apparaissent dans notre vie, si on ne fait pas la prise de conscience qui va avec.

J’osais, aussi souvent que mon cœur en ressentais le besoin, m’écrire pour déposer les questionnements et trouver des réponses. Le chemin d’introspection était quasi quotidien, déposé dans mon blog à travers mon clavier d’ordinateur. Au nombre de mots que mon cœur débordant avait envie de partager, j’écrivais plus vite ainsi qu’à la main dans mon journal de bord en papier.

En mai 2007, j’ai arrêté d’écrire sous le pseudonyme d’Alice. J’ai fait un «coming out» en annonçant qu’Alice, c’était moi. J’en ai surpris plus d’un(e) qui me connaissait par mon site Bonjour chez Do. J’ai arrêté d’écrire mes récits de vie dans mon blog.

J’ai retiré tous mes articles du blog. J’ai de quoi publier un livre. Peut-être un jour.

Espace de guérison

Tous ces mots écrits dans mon blog, tout comme ceux écrits dans mon journal en papier depuis tant d’années auparavant, et encore aujourd’hui, ont été, et sont toujours, d’un grand support thérapeutique tout au long de ma vie.

Déposer les mots de ma vie sur papier via mon stylo ou sur l’écran via le clavier, les voir en face de moi, permet de les extraire de mon intérieur pour en devenir le témoin, pour les accueillir avec plus d’objectivité, comme êtres à part entière qui demandent à ce qu’on prenne soin d’eux et qu’on accueille avec présence et compassion.

La distance ainsi créée, le «détachement» permis par cette prise de position extérieure, sans émotion, permet l’«analyse» de la situation et le cheminement vers sa résolution. Je prends ainsi soin de mes mots, de mes maux, de mon cœur.

Quelques années plus tard

Cette expérience de journal intime anonymement public quasi quotidien a été intense et profondément grandissante. Qu’on me lise ou pas n’avait aucune importance en soi. Je partageais, tout simplement. Sans attentes. Tellement pas d’attentes que j’ai fermé l’espace des commentaires, n’ayant pas envie de devoir répondre tous les jours à mes lecteurs qui me partageaient leur vie ou leurs questionnements : une fois les mots déposés dans mon «journal», je passais à autre chose et n’avais pas envie de les ressasser ni d’être la thérapeute de personne. Mes mots étaient déposés dans le passé pour mieux vivre mon présent et aller vers l’avenir.

J’ai continué à écrire ensuite mais dans mon journal en papier, celui avec une grande spirale et le couvert jaune comme le soleil, sans plus partager mes mots de façon publique, sinon juste un petit peu par-ci par-là.

J’écris de moins en moins. Je prends en fait beaucoup moins de temps pour m’offrir ce bonheur. Je me rends compte que, après une journée sur mon ordinateur à travailler et à écrire toute la journée, je n’ai plus envie d’ouvrir mon journal et prendre soin de moi.

Je suis aussi un peu gênée de m’écrire parfois. Probablement parce que j’ai encore de belles prises de conscience à faire, qui mijotent en moi, alors que d’autres «popent» dans ma vie sans que j’aie besoin de les écrire.

La vie va tellement vite depuis quelques années que je n’ai plus autant le temps de prendre le temps de prendre soin de mes mots.

Mes maux trouvent aussi, de plus en plus, leur solution dans le temps, souvent sans aucun besoin d’analyse. Simplement en plaçant la situation clairement sur mon écran de vie et en en demandant la résolution. Je ne cherche plus à expliquer, aujourd’hui, le chemin entre la question et la solution. Ça doit être ce qu’on appelle la sagesse, celle du lâcher-prise et de la confiance.

A force d’avoir écrit, déposé, aimé et partagé ces mots qui veulent tout dire, mon coeur a appris comment faire le chemin sans que mon mental ne s’en mêle. Mon «bon» mental, celui qui permet l’analyse constructive.

Les outils de résolution de problèmes sont intégrés et s’appliquent quasi automatiquement maintenant. Souvent inconsciemment. Je ne fais que guider mon cœur chaque fois qu’une situation dérangeante, voire souffrante, se présente, pour lui rappeler qu’il y a toujours une solution, un espace de lâcher-prise, une lumière au bout du tunnel, le soleil derrière les nuages.

Sans plus vraiment m’occuper de régler la situation, mon coeur sait maintenant comment faire pour sortir de son marasme. Ce n’est plus que dans des situations vraiment complexes que je vais aujourd’hui déposer mes maux à travers mes mots.

J’écris toujours, comme cette nuit où je vous écris tout simplement, prise d’inspiration insomniaque, par simple bonheur d’oser m’écrire…

Avec Amour

Dominique

© Dominique Jeanneret - Vous pouvez reproduire ce texte dans votre site ou blog non-commercial à condition de ne rien y changer, de laisser ces dernières lignes et le lien vers ce blog www.chemindevie.net, par respect pour l’auteure, que vous le preniez en entier ou juste un bout. Merci !


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