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Le français : étude sommaire

Publié le 12 septembre 2013 par Francisbf

J'ai eu l'occasion, sur ce site et ailleurs, d'évoquer sur un ton jugé parfois condescendant, des peuplades étranges qui hantent les rives de la Meuse, des êtres connus sous le nom de Belges (et de Belges, ne soyons pas sexistes). Ce fut également le cas pour les Chinois, les Suédois, les Autruchiens et les Cochons. Mais, comme il me l'a été fait remarquer, je ne connais personnellement qu'un ou deux exemplaires, voire aucun, de toutes ces nationalités. Il était donc temps de parler de ce que je connais le mieux pour en être perpétuellement entouré, les Français, que j'écrirai par la suite avec une minuscule, car j'ai une crampe au petit doigt gauche.

Le français, donc, est une sous-espèce de la sous-espèce européenne de l'espèce humaine.

Il vit (pour faire simple) dans le plus beau pays du monde entier, cerné de toutes parts par des étrangers jaloux, dont les miasmes vénéneux suintant aux frontières y ont fait apparaître des accents comiques mais néanmoins bien plus sexy que ceux des autres côtés des frontières. La réponse immunitaire à cet état de fait a été de développer une certaine conscience patriotique, qui se manifeste essentiellement lors de matchs de foot victorieux. Contrairement aux patriotes étrangers, les patriotes français le sont pour de bonnes raisons : ils vivent dans le plus beau des pays.

Le français est difficile à caractériser physiquement, car il peut se cacher sous des aspects aussi divers que peuvent l'être les apparences auvergnates, musulmanes, moustachues, cul-de-jatte, voire même féminine, auquel cas on l'appellera française et s'émerveillera de sa capacité à rester élégante tout en slalomant en talons hauts entre les crottes de chien dans les rues de Paris (car la française est généralement parisienne).

En plus de cette diversité visuelle, le français est un être pétri de contradictions. Il refuse qu'on lui serve de la viande hallal, mais se battra jusqu'à la mort pour sauvegarder son foie gras. Il est anticlérical, mais sa personnalité préférée est l'abbé Pierre. Il ira voir trois fois Bienvenue chez les Ch'tis et les Visiteurs, mais exigera que son président ait lu la Princesse de Clèves. Il est fier de sa gastronomie qui surpasse celle du monde entier, mais son plat préféré est le couscous marocain ou les moules-frites belges, une fois.

Cette incohérence a tendance à un peu désorienter le français, qui en arrive à se demander ce qui fait son identité de français. Les questions fusent : puis-je être français alors que je n'aime pas les escargots ? Si je suis grosse, puis-je me prétendre française ? La réponse est pourtant simple : si vous vous posez la question de savoir si vous êtes français, vous l'êtes probablement (*), les autres nationalités ne se posant généralement pas cette question.

Cette question n'est d'ailleurs pas aussi importante que celle de la qualité du français, car de la même manière qu'il y a de bons et de mauvais chasseurs, il y a de bons et de mauvais français.

Selon le gouvernement au pouvoir, le bon français peut se définir de différentes façons : au pourcentage de bon sang qui ne saurait mentir, à son volume versé dans tout un tas de sillons, généralement proportionnel à la longueur du patronyme, lui-même souvent inversement corrélé à la longueur des cheveux, ou encore au taux d'imposition reversé au fisc français, à la position vis-à-vis de la question du pain au chocolat (©Copéright UMP) ou plus simplement à l'appartenance au parti majoritaire.

En gros, c'est un peu n'importe quoi, pourvu que ça fasse descendre dans les rues de temps en temps, parce que le français aime bien descendre dans les rues avec ses congénères pour inciter les mauvais français au pouvoir à serrer les fesses parce qu'ils arrivent à toute vitesse, à préciser son ascendance jusqu'à la troisième génération (à choisir entre plusieurs options, de l'immigré à l'hétérosexuel) ou à évoquer des lieux de stockage potentiels et intimes pour les dernières réformes en date.

Cependant, si vous voulez reconnaître un bon français, un moyen plus simple est de lui demander son opinion sur le débat beurre doux /beurre salé, pain au chocolat/chocolatine, poche/sac plastique, rose/rôze. S'il a une opinion, c'est un bon français, et vous pourrez vous fier à son avis sur la cuisine anglaise.

(*) cette définition non contractuelle n'engage que son auteur


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