Magazine Journal intime

Retour à la maison (?)

Par Evainlondon

Le congé paternité de Prince – d’une durée de dix jours, vive l’Angleterre ! -  touche à sa fin. Munis du passeport flambant neuf de MiniPrincesse – eh oui, la préfecture, dans son immense mansuétude, a finalement accepté l’irrégulière photo pas-prise-par-un-photographe – nous nous apprêtons à traverser la Manche. Chargés de dizaines de kilos de bagage, d’un nouveau-né et d’un reste de baby-blues.

Mes parents, encore tout chose d’avoir vu leurs vacances inopinément abrégées par l’arrivée de leur premier petit-enfant, nous ont emmenés à la Gare du Nord, où ils s’apprêtent à nous faire leurs adieux entre deux taxis qui s’apostrophent. Petite larme. Grosse larme. MiniPrincesse, elle, dort paisiblement lovée contre moi dans le porte-bébé, complètement indifférente à son imminent premier voyage à l’étranger (ou est-ce le contraire : revient-elle de l’étranger à la maison, dans un pays qui n’est pas le nôtre mais sera le sien ? Brumeuse pensée de jeune mère shootée aux hormones).

Le voyage se déroule sans encombres ; nous ne mesurons à l’époque pas du tout combien il est facile de voyager A DEUX avec UN nouveau-né. Arrivés à St Pancras, à moi de verser ma petite larme. Quelques valises sous le bras (pour Prince), ma fille dans les bras (pour moi), nous voici… bientôt à la maison ? Il semble difficile de désigner ainsi un lieu jamais visité, dans un quartier inconnu et dans un pays dont les mœurs continuent souvent de m’échapper.

Voilà quelques-unes des réflexions qui me traversent l’esprit alors que notre taxi, dit Prince, arrive dans notre nouveau quartier. Nous longeons de grands parcs dont je ne connais pas encore le nom ; des rues résidentielles bordées de charmantes maisons de poupées (en fait, de millionnaires, mais nous poursuivons tranquillement notre route) ; d’aires de jeux ; de magasins, dont mon cher Waitrose. Et je réalise ce dont je ne pouvais prendre conscience, allongée sur mon canapé à regarder les images Google Earth : c’est vert, ici. C’est calme. Paisible, même.

Ma banlieue londonienne

Je fronce les sourcils. L’angoisse m’étreint.

Ne serions-nous pas en banlieue ?

Bienvenue dans la Nappyvalley, alias la vallée des couches !

A bien y réfléchir, je me demande comment il se fait qu’on ne se soit fait retoquer que sur cinq points.


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