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Le 1er mai en République Dominicaine

Publié le 01 mai 2008 par Emilieh
Le 1er mai en République Dominicaine

Merci à Christine pour ce joli brun de muguet!

Je ne vous apprendrais rien : le 1er mai est la journée internationale du travail, ou fête du travailleur qui pour l’occasion est un jour férié.

La République Dominicaine n’échappe donc pas à ce jour férié, mais aujourd’hui nous sommes tous en train de travailler, les écoles sont ouvertes, les bureaux de l’Etat le sont aussi… pourquoi ? Et bien simplement parce que nous avons un gouvernement qui reporte TOUS les jours fériés qui tombent en semaine au lundi qui suit (enfin presque, ils nous on laissé Noel et le Jour de l’an à leur place un mardi).

Nous fêterons donc le 1er mai ce lundi 5 mai… allez comprendre !

Donc aujourd’hui, la calle (la rue) grouille comme n’importe quel jour de la semaine (et en plus il fait CHAUD ce matin)

Suite aux suggestions de Monochepina, quelques petites précisions sur le travail en République Dominicaine :

- Durée légale du travail : 44 heures hebdomadaires (vous voyez on est loin de vos 35 heures).

- Repos hebdomadaire : en général, une journée par semaine pour les ouvriers, en zone franche : on ne travaille plus du vendredi 15h au lundi matin, emplois administratifs : samedi et dimanche. Dans mon cas : du samedi midi au lundi matin (hors grosse saison de production, ca fait à peu près 4 mois que je n’ai pas eu une journée libre, mais comme le dit votre Président « travailler plus pour gagner plus » !).

- Congés annuels : 14 jours à partir d’une année de travail dans une entreprise, après 5 ans 18 jours hors journée libre.

- La retraite : sujet compliqué… le système de pension est en place depuis quelques années seulement. On voit de nombreuses personnes en âge d’être à la retraite travailler encore, et il n’est pas rare de voir des hommes et même des femmes de plus de 65 ans exercer des travaux assez physiques (dans l’agriculture, coupeurs de canne).

Les employés d’Etat qui cotisaient à un soit disant système de pension se plaignent de ne pas les toucher (par exemple, dans l’entreprise nationale travaillant la canne à sucre, certains attendent même le versement de salaires remontant à plus de 10 ans… d’autres ne savent pas ou ils ont été affiliés pour la retraite, les organismes ne retrouvant pas leurs dossiers, bien que leurs feuilles de salaire montrent le prélèvement).

Aujourd’hui, de nombreux systèmes de pensions privés sont gérés par les banques (on les appelle les AFP).

En cas de faillite de la banque, un organisme national le SIPEN (Superintendencia de Pensiones) contrôle et s’engage à verser les pensions même si la caisse à laquelle l’employé cotisait faisait faillite.

Par contre, petit souci : beaucoup d’étrangers (haïtiens) et même des dominicains (pour le prix des déclarations de naissance et les heures d’attente aux bureaux de déclaration, pire si la déclaration intervient de nombreuses années après la naissance) ne sont pas légaux, n’ont pas de papiers. Sans papiers, il est impossible de cotiser à un système de pension.

La sécurité sociale : on a le choix entre la sécu privée et publique. Le système publique est beaucoup moins cher que le système privé, mais chacun offre des options avec différents tarifs (le tarif de base de la sécurité privée est presque le même que le plus élevé de la sécu publique). Par contre pour la sécu publique, un choix très limités d’établissements de santé (souvent les hôpitaux publiques ou il faut attendre des heures avant une consultation, qui n’ont pas de matériel…). Avec la sécurité privée (style ARS Humano), plus de choix de cliniques.

Par contre rien de comparable avec la sécurité sociale française : l’assurance ne couvre qu’une partie des soins (il faut souvent payer une différence non remboursable), ne couvre pas les médicaments (à moins de prendre la couverture maximum qui coute une fortune et qui selon les assureurs n’en vaut pas la peine).

Pour la santé, il faudra toujours de l’argent de toutes façons, c’est pour cela que bien souvent les catégories les plus défavorisées n’ont pas les moyens de se faire soigner.

- Les fonctionnaires : dépendent des partis politique : du PISTON.

En ce moment, il vaut mieux éviter de les déranger : ils n’ont pas que ca à faire (leur travail), ils sont en pleine campagne politique. Pour ceux qui ont besoin de papiers… et bien mieux vaut attendre que le 16 mai soit passé (et encore, si on change de gouvernement, TOUS les fonctionnaires actuels seront virés pour être remplacés par des membres du parti du Président, donc le temps que chacun sache ce qu’il doit faire dans sa nouvelle fonction, il faudra encore patienter un petit peu !)

- Les impôts : l’impôt sur le revenu (ISR : Impuesto Sobre la Renta) est prélevé à la source. Du bulletin de salaire sont déjà prélevés les impôts. L’entreprise reverse donc directement les impôts de ses employés à la DGII (Dirección General de Impuestos Internos).

Tous les employés ne payent pas des impôts : il faut gagner au moins 24 186 pesos pour en payer. Le système est par tranche :

Rentas hasta RD$290,243.00

EXENTO

Rentas desde RD$290,243.01 hasta
RD$435,364.00

     15% igual a RD21,769.00

Rentas desde RD$435,364.01
hasta RD$604,672.00

RD$21,769.00 más el 20% del excedente de RD$435,364.01

Rentas desde RD$604,672.01 en
adelante

RD$55,630.00 más 25% del
excedente de RD$604,672.01

J’ai été surprise, en ce moment, je ne paie pas d’impôts: la DGII s’est rendu compte que j’en ai trop payé en 2007, ils me remboursent donc cet excédent payé l’an dernier… qui a dit que l’administration dominicaine était pourrie, corrompue (franchement j’ai vraiment été surprise de savoir qu’ils me rembourseraient, j’espère tout de même qu’en 2009 ils ne vont pas me dire que je leur en dois de 2008 à cause de ce décompte !).

La TVA (ici ITBIS: Impuesto sobre Transferencia de Bienes Industrializados y Servicios) que tout le monde paye au supermarché, en général 16%. Les produits agricoles n’appliquent pas, comme beaucoup de produits alimentaires de fabrication locale (riz, pâtes, boîtes de conserve…).

Au restaurant, attention : en plus du prix du plat que vous choisirez, il faudra ajouter les 16% d’ITBIS + les 10% pour le service… ce qui augmente d’un quart la note.

Le muguet : et bien non, le 1er mai, on n’en offre pas… ca n’existe pas ici (ah la la l’odeur du muguet frais…).

Bon 1er mai à tous !


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