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Le Front National, un produit du marketing politique

Publié le 16 septembre 2013 par Copeau @Contrepoints

Le FN n'est pas une alternative à l'UMPS, il devient l'UMPS dans toutes ses outrances socialistes et nationalistes. Une seule solution, la liberté.

Par T. Matique.

Le Front National, un produit du marketing politique
Vaudevilles et buzz politiques sont devenus les seuls centres d'intérêts des instituts de sondages et des journalistes. Finis les affrontements politiques classiques du bipartisme sur les idées. Place au troisième élément pour créer un feuilleton politique, place aux intrigues et au suspens dont ils sont les producteurs. L'heure est à la people politique. Peu importent les programmes politiques, seuls le casting et les perspectives d'impact sur le public comptent. Ainsi, lors des élections présidentielles de 2007, c'était l'heure d'un Bayrou et du Modem,  puis lors des élections européennes de 2009, d'un Cohn Bendit et des Verts, jusque-là sans réelle représentativité politique, ni poids politique, propulsés en star du moment puis transformés en figurants sans importance. Pour les élections présidentielles de 2012, il leur fallait créer une autre icône pour préserver leur statut de 4ème pouvoir et Marine Le Pen, en remplaçant son père et en paraissant plus modérée, leur a offert une opportunité de créer de nouveaux scénarios, de nouvelles bandes annonce sur de la surenchère politique sans politique.

Pourtant, s'ils avaient étudié attentivement le programme du FN, non seulement les journalistes n'en parleraient pas comme étant un parti d'extrême «droite», mais de plus ils se rappelleraient des propos de Otto Strasser, membre du NSDAP allemand, qui disait : « Nous prendrons à droite le nationalisme sans le capitalisme auquel il est en général lié et à gauche le socialisme sans l'internationalisme marxiste qui est un leurre (…) Le national-socialisme devra être surtout un socialisme. »

Le remplacement intégral des enseignants partant à la retraite, l'instauration d'une tranche supérieure à 46% pour l'impôt sur le revenu, la renationalisation de La Poste et autres, "la réindustrialisation de l'armement" pour faire face au déclin de l'industrie, "le retour progressif et le plus rapide possible à la règle de 40 annuités de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein et à l'âge légal de 60 ans pour le droit à la retraite", l'"instauration d'un service public de formation" pour lutter contre le chômage, etc. mentionnés dans le programme présidentiel 2012 du FN sont des mesures types du socialisme avec un État centralisateur et interventionniste à outrance. Un parti qui a même soutenu Montebourg dans son intervention dans Dailymotion et sa volonté de nationaliser Florange, après avoir permis l'élection d'un socialiste au pouvoir ! Un socialisme clairement réaffirmé sur le terrain, notamment lors de sa visite à la Française de Mécanique à Douvrin (Nord) pendant la campagne présidentielle où Marine Le Pen déclarait aux ouvriers : "Les ouvriers doivent savoir qu'ils n'ont plus rien à attendre des partis au pouvoir depuis trente ans, y compris de l'extrême gauche qui a accepté lorsqu'elle était au gouvernement les privatisations et la libéralisation". Il y a encore plus étatiste que le socialisme et le communisme : le FN ! Viscéralement anti-finance, anti-libéralisme, anti-européen, pro-État centralisateur et interventionniste, s'il n'y avait pas le nationalisme à outrance, il serait le parfait jumeau du Front de gauche.

Quant au nationalisme, même la gauche peut faire preuve d'un patriotisme aussi exacerbé avec, entre autres, un Staline qui parlait de la "mère Patrie", un Ché Guevara qui disait « la patrie ou la mort, nous vaincrons », voire un Jean Jaurès qui affirmait que « à celui qui n’a plus rien, la patrie est son seul bien ». D'ailleurs, la sémantique du Front National a évolué en fonction du clientélisme électoral. Au début, les discours reposaient sur l'immigration et les étrangers, puis l'islam en est devenu le point essentiel depuis la caricature de Madonna en Hitler. Le terme "communautarisme" a remplacé dans le discours ceux d'immigration et d'islam mais le fond ne change pas tant que cela. Nul doute que la sémantique évolue pour celle dont le carriérisme politique prime sur l'intérêt du pays. Elle s'empare du rôle de répondeur téléphonique qui retransmet les messages sans répondre aux appels et aux attentes de ceux qui crient dans le néant.

Dans l'ignorance entretenue pour faire grimper l'audimat et vendre des journaux, Marine Le Pen applique à la lettre les préceptes de Gustave le Bon qui, dans son livre de 1895, La Psychologie des foules, disait que "l'affirmation pure et simple, dégagée de tout raisonnement et de toute preuve, est un des plus sûrs moyens de faire pénétrer une idée dans l'esprit des foules" et que "l'affirmation n'a cependant d'influence réelle qu'à la condition d'être constamment répétée, et, le plus possible, dans les mêmes termes". Elle peut aisément prétendre et marteler que "le FN a été le seul à apporter des solutions aux Français", aucun journaliste ne passera au crible ses propositions et ses soi-disant solutions. Elle peut prétendre avoir l'assentiment de certains économistes qu'elle n'a jamais contactés, personne ne démentira en reprenant les propos de ceux qu'elle cite en soutien à leur insu et tous ceux qui s'opposent à son programme : Christian Saint-Étienne (« Un suicide économique »), Jacques Sapir (« Un sentiment de grand amateurisme »), Jean-Luc Greau (« Je n'ai jamais pris position en faveur d'une sortie de l'euro »), Alain Cotta (« Simpliste »), etc. Pire, il n'y a aucune réaction face au préambule de cette charte qui réaffirme son idéologie socialiste : "Dans le cadre des élections municipales de mars 2014, le Front National réaffirme sa volonté de constituer une véritable alternative politique, nationale et locale, et d’œuvrer au redressement de notre pays, victime d’une politique mondialiste ultra-libérale menée depuis plusieurs décennies."

Cependant dans toute cette médiocrité de marketing politique, l'UMP n'est pas en reste avec des ténors qui n'ont toujours pas compris que c'est le socialisme du FN qu'il faut combattre et non se mesurer à certaines de leurs valeurs ultra conservatrices. À l'UMP, certains ont toujours espoirs de grappiller des voix, alors qu'une grande majorité du FN vote à gauche et des élus de gauche rejoignent leur rang tels que Anna Rosso-Roig du parti communiste ou Daniel Gest du Ps. Une armée mexicaine dans le Désert des Tartares ! Avec un Copé qui enfin ne renie plus complètement le libéralisme et parle de "liberté", de "briser les chaînes", et un Fillon qui est prêt à rejoindre "les moins sectaires" du socialisme, il y a de quoi en perdre son latin. Par tant de stratégies électoralistes, l'UMP en oublie d'afficher ses propres orientations politiques, de fédérer autour de lui les plus de 40% d'électeurs qui n'adhèrent à aucune idéologie de parti et ne soutiennent aucun d'entre eux, ni même de répondre aux attentes des libéraux de plus en plus nombreux. L'UMP se contente de suivre les sondages et de jouer le jeu des journalistes au lieu de sortir de la spirale du socialisme et de l'étatisme en prenant la voie du libéralisme.

Le FN n'est pas une alternative à l'UMPS, il devient l'UMPS dans toutes ses outrances. Mais si l'UMP n'a pas compris que le FN est avant tout socialiste, le gouvernement actuel joue sa carte Valls pour ramener ces socialistes nationalistes dans leur giron. Face au socialisme et au socialisme nationaliste la seule opposition est le libéralisme. Pas un étatisme conservateur. La droite n'est pas  décomplexée en France. Elle devient la marionnette des instituts de sondages, des journalistes et de la gauche dans toutes ses composantes qui n'ont aucun mal à l'associer au FN encore plus socialiste que les socialistes eux-mêmes.

À tant faire de la popote politique politicienne, la France se vide de tous ses talents et des capitaux nécessaires au redressement du pays. À tant bafouer les libertés individuelles, l'exode en masse remplace l'exil ponctuel et seules les régularisations en masse pourront compenser cette perte démographique, cette désertion des acteurs économiques. Une mondialisation sur le territoire et non dans l’expansion de la France. Les flux migratoires tant décriés par les nationalistes seront les seuls à pouvoir préserver la France de son déclin démographique et limiter l’inexorable perte d'activités.

Le FN n'est qu'un leurre politique au service des socialistes. Un leurre dangereux par ses aspirations nouvelles de conquête du pouvoir en marge de son homologue du PS. Le quatrième pouvoir a lancé et entretient un produit marketing politique dont il ne maîtrise plus les effets.


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