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Une histoire d’hommes

Publié le 16 septembre 2013 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

18 ans après avoir splitté, les quatre membres d’un groupe de rock se retrouvent pour un week-end de déconne, de nostalgie et de révélations…

Scénario et dessin de Zep, Public conseillé : adolescents / Adultes

Style : Récit intimiste Paru chez « Rue de Sèvres », le 11 septembre 2013

L’histoire

Yvan, Frank et JB prennent l’avion pour la campagne anglaise. Le temps d’un week-end, ils sont invités dans le manoir de Sandro, l’ex-leader charismatique de leur groupe de rock les Tricky Fingers qui a explosé en pleine ascension 18 ans plus tôt.
Ces premières retrouvailles depuis l’époque de leur jeunesse leur permet de revivre bons et mauvais moments, comme ce fameux soir où sur un plateau télé de la BBC, cinq minutes de l’antenne, Frank avait pété un câble. En plein mauvais trip (sous LSD) Il avait fracturé le nez du producteur de l’émission…
Depuis, Sandro a fait sa carrière en solo, devenant une vraie star, tandis que les autres se sont rangés et mènent des vies tranquiles.
Excepté Yvan, le frère de Sandro, guitariste et compositeur des Tricky, éternel insatisfait, les autres membres du groupe sont là pour passer un bon moment de déconne …et révéler de lourds secrets…

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Changement de cap à 180°


Zep, le célébrissime auteur de Titeuf (Grand Prix d’Angoulême 2004 quand même) se remet en cause avec « Une histoire d’hommes », la première grosse publication de « Rue de Sèvres » (le département BD de l’Ecole des loisirs). Loin de l’humour potache et un peu gras, il nous livre un huit-clos doux-amer qui marque une rupture profonde et une remise en cause complète de sa success story planétaire. Rien que pour cette prise de risque, moi, j’applaudis des deux mains.
Plus mature, plus adulte, soutenu par un dessin résolument réaliste, Zep nous raconte une histoire simple et profondément humaine ou émotion et maturité font sens.

Une histoire de potes


Avant tout, “Une histoire d’hommes” est une belle galerie de portraits de quadragénaires abîmés par la vie.
Sous la plume et le crayon de Zep, à l’exemple de leurs instruments, ces hommes vont jouer ensemble, mais chacun à leur façon, une partition pour l’harmonie du groupe.
Pour commencer il y a J.B., le plus effacé du groupe, le bassiste, qui joue le rôle de “Monsieur loyal”. Puis Frank, le batteur. Grande gueule, bon vivant et pas très subtil… mais peut-être pas si “brut de décoffrage” qu’il parait.
Yvan est le personnage sombre par définition. Cet éternel adolescent qui n’a rien construit par peur de s’engager, rumine son amertume d’avoir loupé le succès. Enfin, Sandro, le leader charismatique qui a réussi en solo sa carrière de Rock Star.

Une construction “chorale”


Entre récit de retrouvailles et flash-back, Zep reconstruit l’histoire du groupe et les origines de leurs problèmes. De matière très fluide, il développe un récit complexe où chacun trouve sa place. A force de petits moments et de révélations, il brosse les portraits individuels et du groupe de ces hommes si unis et si différents. En bon conteur, il nous fait vivre toute une palette d’émotion (le bonheur des retrouvailles et des vannes entre potes, la déception, l’amertume) et finit par une révélation poignante…
C’est sûr, sa maîtrise de la narration fait merveille pour raconter cette « Histoire d’hommes ».

Le dessin


“Une Histoire d’hommes” marque un changement radical dans l’expression graphique de Zep, au point qu’il est difficile de voir dans cet album la “patte” du créateur de Titeuf. Avec un dessin très réaliste, il croque des attitudes corporelles précises et des expressions à peine exagérées. Les cases sans bord et le traitement couleur en bichromie plonge l’ensemble de l’album dans une brume “anglaise” et “régressive” parfaitement adaptée au sujet.

Pour résumer


Zep change son fusil d’épaule et nous livre les retrouvailles douces-amères de quatre potes « musicos ». Tragi-comédie d’un groupe qui a explosé, c’est une grande histoire d’amitié qu’il nous raconte avec subtilité et franchise, dans une chronologie très chahutée et néanmoins très fluide. Sans révolutionner la Bande Dessinée, Zep nous offre un album mature, vrai et sensible.


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